Lucide, Thierry Henry prône la patience
Impact lundi, 31 août 2020. 20:12 mardi, 1 sept. 2020. 10:15MONTRÉAL – L’Impact pourra compter sur des renforts significatifs pour son déplacement de mardi à Toronto.
Saphir Taïder et Samuel Piette, qui ont tous les deux pris congé pour assister à la naissance de leur enfant vendredi dernier, seront à la disposition de Thierry Henry pour le deuxième match d’une série aller-retour contre le Toronto FC. L’entraîneur-chef a aussi confirmé que Bojan, indisponible sur blessure depuis le lancement de la phase 1 du retour au jeu en MLS, était maintenant prêt à réintégrer le groupe.
Le retour de ces trois vétérans sera le bienvenu pour une équipe qui était clairement à court de ressources dans sa récente défaite de 1-0 contre les meneurs au classement de l’Association Est. Si vous avez regardé le match et avez eu l’impression d’assister à un combat inégal, sachez que vous n’êtes pas seul.
Dans chacune des quatre premières réponses qu’il a données dans son point de presse d’avant-match, lundi, Henry a fait un détour assumé afin de souligner la qualité de l’adversaire auquel devra se mesurer son équipe pour la deuxième fois en cinq jours
« C’est pas facile à dire pour nous, à Montréal, mais on parle d’une équipe qui est allée en finale trois fois dans les quatre dernières années », a pris soin de répéter, avec quelques variantes, le pilote français.
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Où certains l’accuseront de tenter de se dédouaner des insuccès de son groupe, d’autres reconnaîtront les propos de Henry pour ce qu’ils sont : le douloureux constat du gouffre qui s’est créé entre les Bleus et les Rouges depuis leur épique duel en finale de l’Est en 2016. Depuis cette élimination crève-cœur dans le déluge ontarien, l’Impact a vu quatre entraîneurs-chefs se succéder à sa barre, un manège qui tranche avec la rassurante stabilité qui s’est consolidée au cours de la même période sur le banc de touche torontois
Vendredi, en l’absence de Piette et Taïder, Henry a envoyé en milieu de terrain deux jeunots de 23 ans qui totalisent sept matchs d’expérience en MLS. Appuyés par Victor Wanyama, un joueur désigné qui a admis s’adapter difficilement au soccer nord-américain, ils ont paru hors de leur élément tandis qu’en face, l’entraîneur Greg Vanney comptait en Marky Delgado, Jonathan Osorio et Michael Bradley sur un trio dont les membres cumulent 439 matchs avec la même équipe depuis 2015.
« Ils nous ont montrés qu’ils peuvent bien comprendre les différents moments d’un match, observe Henry. Quand ils doivent défendre, ils défendent bien et quand ils ont le ballon, ils savent comment le garder. Ce n’est pas facile de trouver les ouvertures ou de les forcer à faire des erreurs, mais il faut trouver une façon de le faire. »
Toronto a aussi le luxe de compter sur une profondeur dont l’Impact ne peut présentement que se permettre de rêver. Vendredi dernier, Vanney était privé de son meilleur attaquant (Jozy Altidore) et d’une jeune doublure (Ayo Akinola) qui avait marqué trois buts contre l’Impact lors du premier affrontement de la saison entre les deux équipes. Leur remplaçant, le vétéran Patrick Mullins, s’est ensuite blessé et a été remplacé avant la vingtième minute. La présence de joueurs vedettes tels qu’Alejandro Pozuelo et Pablo Piatti et à la réponse adéquate de Nick DeLeon à sa sortie du banc ont permis à Toronto de supporter le poids de ces absences.
Chez l’Impact, les options sur le banc étaient si peu attrayantes que Henry n’a utilisé que deux des cinq substitutions auxquelles il avait droit avec son équipe en retard d’un but. « Quand on se tournait vers le banc et qu’on regardait les possibilités offensives, elles étaient un peu courtes. On a fait ce qu’on pouvait sur le banc », a candidement avoué le stratège.
Dans ce qui avait presque des allures de drapeau blanc en vue des deux rencontres que doivent encore se disputer les clubs rivaux cette saison, Henry a lancé un appel à la patience.
« Il ne faut pas baisser les bras, il faut se battre, il faut avoir une idée, voir comment on peut rattraper ce genre d’équipe. On n’est pas les seuls dans l’Association Est à essayer de s’adapter à ce que Toronto fait. Il faut leur tirer un coup de chapeau, ils ont fait un bon travail depuis ce que j’ai connu quand j’étais ici en tant que joueur. À nous de s’adapter, à nous de trouver une solution et de savoir aussi comment on peut bâtir une équipe. Mais une équipe ne se bâtit pas comme ça. Si tu regardes l’évolution de Toronto, ça a pris du temps avant qu’ils arrivent à leur forme actuelle. »
En attendant d’avoir les armes pour rivaliser avec ses voisins, l’Impact peut pratiquement faire son deuil du titre de champion canadien pour 2020. Avec trois victoires en autant de sorties dans le nouveau format imaginé pour déterminer les prochains vainqueurs de la Coupe des Voyageurs, Toronto est sur la bonne voie pour représenter la MLS contre le champion du tournoi de la Première Ligue canadienne cet automne.
Avec dix points en sept matchs, l’Impact est toutefois au plus fort de la lutte pour une place dans les séries éliminatoires de la MLS.
« Il faut essayer d’être plus vaillant, d’être plus courageux quand on a le ballon, mais aussi de défendre en avançant. Mais tu joues contre une équipe qui sait gérer la balle, qui sait gérer les moments avec de très bons joueurs. À nous d’essayer d’aller chercher un résultat, même si ça ne sera pas évident », a laissé tomber Henry.
Maxi Urruti ne sera pas du voyage à Toronto mardi. L’Argentin a subi une blessure à un genou vendredi lors d’une chute occasionnée par un tacle du défenseur Justin Morrow.