Avant que le coup d’envoi soit donné mardi soir au Mexique, l’idée d’un match nul de 2-2 aurait réjoui Frank Klopas. Les 90 minutes qui ont suivi ont, le temps d’un instant, permis aux Montréalais de rêver à une victoire-surprise en prenant les devants par deux buts. Leurs hôtes sont toutefois revenus de l’arrière avec un doublé en seconde demie.

Si certains cyniques y voient une occasion ratée, j’y vois une énorme réussite pour le Onze montréalais. L’équipe a retrouvé un engagement et une solidarité qui avaient disparu depuis trop longtemps déjà. Une unité d’autant plus impressionnante considérant que sept des onze titulaires n’étaient même pas au club l’an dernier.

Cet esprit de corps, combiné à l’opportunisme exemplaire de Dilly Duka, place la troupe de Frank Klopas en excellente position pour finir le travail lors du match retour au Stade olympique.

Impact 2 - Pachuca 2

Des bases solides

Encore incertaine par moments, surtout en fin de match, la défense de l’Impact reste néanmoins  largement améliorée.

Bien qu’il se soit retrouvé hors position à quelques reprises,  Bakary Soumare a fait sentir sa présence avec plusieurs interventions musclées et a gagné ses duels aériens dans la surface. Le Malien pourrait être la solution à la fiche catastrophique de l’équipe sur coups de pied arrêtés. À ses côtés dans l’axe, le flair de Ciman est un complément idéal. Sa qualité en relance sera un atout important si Klopas désire jouer en contre-attaque cette saison.

Contre une équipe percutante sur les ailes, les couloirs apportaient leur lot d’incertitudes chez l’Impact, mais là aussi on peut dire mission accomplie.

Réinventé en défenseur latéral droit, Victor Cabrera a été tranchant dans ses interventions et très volontaire dans ses efforts. Comme plusieurs de ses compatriotes argentins, il possède cette étincelle qui s’accompagne parfois d’un brin de folie. Personnellement, ça me plaît bien.

Sur la gauche, Donny Toia a été juste dans son positionnement et a joué un rôle clé sur le premier but de Duka. Bref, l’absence de Camara, incommodé par une blessure, ne s’est pas fait sentir et le départ de Krzysztof Król est à peu près oublié.

Des papillons pour Bush

Toujours irréprochable dans sa préparation, Evan Bush semblait fébrile en début de rencontre. Une glissade un peu maladroite à sa gauche pour éviter un corner et une relance dans les estrades ont trahi quelques papillons à l’estomac en première demie. Une nervosité légitime pour un portier qui entamait hier la saison la plus importante de sa carrière.

Finalement nommé titulaire après quatre saisons en tant que réserviste, une énorme opportunité se présente à Bush en 2015. Son poste n’est toutefois pas assuré et la mise sous contrat d’Eric Kronberg dans l’entre-saison démontre la volonté de l’entraîneur d’avoir un solide plan B. La marge d’erreur est mince et le gardien de 28 ans devra convaincre rapidement.

En ce sens, la communication avec son mur, qui est resté cloué au sol sur le premier but des Mexicains, et l’hésitation dans sa sortie sur le deuxième, lui laisseront sans doute un goût amer dont il voudra se départir mardi prochain.

Bonne leçon

En voyant Pachuca égaler la marque, les pénibles souvenirs de 2009 contre Santos Laguna sont arrivés en rafale. Un cauchemar que Mauro Biello, Adam Braz et tous les autres qui y étaient voudront à tout prix éviter de revivre.

Bien qu’elle aurait été accueillie à bras ouverts, une victoire de 2-0 aurait été illusoire. L’équipe s’est bien battue, mais elle a aussi subi pendant de longues périodes. Tout excès de confiance qui aurait pu accompagner une avance de deux buts pour revenir à la maison a laissé place à un sentiment de soulagement au coup de sifflet final.

L’Impact est en bonne position pour atteindre la demi-finale, mais Pachuca est toujours dans le coup et n’a pas abdiqué. On peut s’attendre à tout un match le 3 mars au Stade olympique... Y serez-vous?