En manque de meneurs sans Samuel Piette et Ignacio Piatti
Impact mercredi, 21 août 2019. 07:00 mercredi, 11 déc. 2024. 05:56MONTRÉAL – Le constat de Rémi Garde ne fera pas plaisir particulièrement à Evan Bush, Saphir Taïder, Bacary Sagna et Daniel Lovitz, mais l’entraîneur de l’Impact de Montréal a jugé que son effectif manque parfois de meneurs lorsque Samuel Piette et Nacho Piatti sont absents.
Par conséquent, ça devient difficile de s’accrocher mentalement à quelques occasions. L’effondrement de samedi, contre le FC Dallas, est venu s’ajouter au décompte des preuves pour l’entraîneur.
Bush, Taïder, Sagna et Lovitz, le quatuor de meneurs parmi les titulaires pour cette partie, n’ont pas été en mesure de mener leur troupe à bon port. Il y aura eu une défaillance, une deuxième défaillance et une troisième défaillance pour que l’Impact se fasse arracher deux points précieux au classement.
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L’hypothèse la plus facile serait de croire que les joueurs ont sombré dans un élan de panique face aux assauts des visiteurs, mais c’est plutôt l’inverse qui s’est produit.
« Je pense qu’on a été un peu trop calmes. Ce n’était pas de la suffisance, on a manqué peut-être un peu d’agressivité. Dans la première heure, on a fait un très bon match sans leur concéder d’occasions. Petit à petit, on a été moins agressifs et on les a remis dans le match. C’est vrai que par moments, en l’absence de Sam et Nacho, cette équipe manque de leaders. Peut-être que ça nous a manqué, l’équipe est assez jeune », a décortiqué Garde.
À 36 ans, Sagna s’efforce d’exercer une influence positive. Malheureusement, sa grande expérience n’a pas été suffisante pour limiter les dégâts dans les dernières semaines. Il a reconnu les mêmes signes que Garde.
« Le manque d’agressivité. On a peut-être un excès de confiance quand on mène ou qu’on a le contrôle du match. On arrête inconsciemment de jouer un peu plus simple et de respecter le jeu. Je crois qu’on doit plus travailler inconsciemment et dans la maturité quant à la manière de gérer nos matchs et d’aborder nos matchs. On doit progresser à ce chapitre. On a une équipe assez jeune qui manque d’expérience et ça s’est retourné contre nous. Mais j’ai foi en cette équipe, je sais qu’on peut accomplir de belles choses et qu’on peut inquiéter les meilleures formations de cette ligue », a-t-il soutenu.
Oubliez donc le manque de talent en défense centrale ou l’absence d’un pilier aussi imposant, mais plus constant, que Zakaria Diallo. D’après Sagna, la cause se situe véritablement entre les deux oreilles.
« Oui, c’est psychologique parce qu’au niveau de la qualité, je ne crois pas qu’on doive envier une équipe de ce championnat. On a prouvé qu’on peut bien jouer », a réagi Sagna en s’appuyant notamment sur l’éclatant triomphe contre Philadelphie.
C’est une chose d’identifier le problème, mais il n’est pas si facile à corriger surtout lorsqu’on est au cœur du dernier droit de la saison régulière avec sept matchs au compteur. Il s’agit de la période durant laquelle tout se corse. Tout de même, Garde a proposé une manière de s’y attaquer dès maintenant.
« Ce sont des situations auxquelles on est habitués normalement. Pour plancher là-dessus, il faut surtout bien travailler à l’entraînement afin de savoir ce que l’on doit faire sur le terrain quand on est confrontés à des situations tactiques. La confiance se travaille par les efforts technique, tactique et physique à l’entraînement. Il faut se dire que les autres équipes sont dans la même situation, celles qui sont juste devant ou juste derrière nous », a noté l’entraîneur.
Ce n’est pas pour rien que Garde avait insisté sur ce sujet avant même de rencontrer les médias mardi.
« Je l’ai rappelé aux joueurs ce matin (mardi), ce sont ceux qui seront le plus solide mentalement qui vont passer. On fait ce métier pour ces moments, ce n’est pas le temps de se cacher. Ce n’est pas le moment de se dire que ce ne sera pas moi qui va commettre l’erreur. C’est plutôt de prendre des initiatives et de se mettre au service de l’équipe à 100%. Ce sera le plus fort au niveau mental qui passera », a-t-il lancé à ses protégés en espérant que le message fasse son œuvre.
S’il n’est pas toujours constant dans ses performances, Lovitz ne manque certainement pas de confiance. Il admet toutefois que les résultats en dents-de-scie par les temps qui courent deviennent pénibles à gérer.
« Je ne veux pas que le tour de montagnes russes se poursuive. J’ai l’impression que ça dure depuis quelques semaines. Ce n’est pas sain et c’est impossible à maintenir. La meilleure façon de regarder vers l’avant demeure de se concentrer sur le prochain match. Il faut aborder ce défi avec le bon état d’esprit », a cerné le latéral gauche.
Un test psychologique contre le Toronto FC
Compte tenu de l’identité de l’adversaire, le Toronto FC, cette rencontre devrait fournir une bonne réponse sur l’état psychologique du onze montréalais.
En plus d’être le rival ultime de l’Impact, le TFC chauffe la formation montréalaise au classement. C’est sans oublier que Montréal avait baissé pavillon devant ses partisans le 13 juillet contre l’ennemi juré.
« C’est un derby, ils sont venus ici et ils nous ont battus. C’était un match difficile, assez fermé, et ils ont réussi à trouver la faille. L’atmosphère sera spéciale. C’est très important pour nous mathématiquement et c’est un concurrent direct. On va se déplacer pour gagner tout simplement, on doit être conquérants et on va essayer de leur causer des problèmes », a souhaité Sagna.
« Il (ce match) est très important et ce l’est toujours de toute façon face à Toronto. Celui-ci, puisque les deux équipes sont au coude à coude. Ils sont venus prendre les trois points et c’était difficile à digérer. Ce sera très important pour nous », a déterminé Garde.
« Ce sera important de dicter le ton contre ce club parce qu’on l’affrontera de nouveau dans le Championnat canadien peu de temps après (les 18 et 25 septembre). On veut qu’ils comprennent qu’ils n’auront rien d’autre qu’une bagarre de rue pour les deux matchs du Championnat canadien », a lancé Lovitz en rappelant que c’est une semaine des rivalités à travers la MLS ce qui rime avec émotions et attention médiatique.
À quelque part, ce duel émerge comme un possible remède à condition de bien l’ingérer.
« Oui, chaque fois que tu affrontes Toronto, c’est un peu plus brut. Tu dois expérimenter de hautes émotions et une dynamique différente avec les partisans. Ça donne une atmosphère magnifique. Je trouve que c’est surtout une belle occasion de retrouver l’état d’esprit de gagner. On souhaite que ça nous lance vers notre objectif ultime, que l’on ne prononce pas souvent, mais c’est de gagner la coupe MLS. Le Championnat canadien est énorme, mais on sait aussi qu’on veut conclure le dernier droit d’une belle manière en prévision des éliminatoires », a ajouté Lovitz.
Cette fois, l’Impact ne risque pas d’afficher un calme trop élevé. Les hommes de Garde devront plutôt éviter la forte réprimande d’un carton rouge.
À la suite de ce choc contre TFC, l’Impact aura six parties à disputer en saison régulière incluant un seul déplacement, le 21 septembre, au domicile du Galaxy de Los Angeles. Les autres opposants seront les Whitecaps de Vancouver, D.C. United, le FC Cincinnati, Atlanta United et les Red Bulls de New York. La troupe montréalaise devra aussi investir bien des efforts sur les matchs aller et retour de la finale du Championnat canadien.