MONTRÉAL – Les circonstances ne sont pas idéales et l’avenir demeure incertain. Ça, Ignacio Piatti ne s’en est pas caché à l’ouverture officielle du camp d’entraînement de l’Impact.

 

Mais trois mois après avoir quitté la ville en catimini et laissé derrière lui un gros nuage d’incertitude, le populaire numéro 10 assure être de retour à Montréal avec de nobles intentions.

 

« Je suis ici, j’ai un contrat avec l’Impact, tout va bien », a déclaré Piatti lors de sa première apparition publique depuis son absence grandement médiatisée au bilan de fin de saison de l’équipe en octobre.

 

« J'ai un contrat ici et je suis ici »

« Aujourd’hui, c’est le premier entraînement, donc on va continuer. »

 

La présence de Piatti au Complexe sportif Marie-Victorin, repère temporaire de l’Impact en attendant le départ pour la Floride prévu jeudi, est conséquente avec le discours tenu par les dirigeants de l’équipe depuis l’été dernier. En juillet, le président Kevin Gilmore avait assuré que la dernière année d’option incluse au contrat de Piatti serait exercée, ajoutant qu’il s’était « toujours attendu à ce que Nacho soit avec nous jusqu’à la fin de 2020. » Cette prise de position a maintes fois été répétée par le directeur sportif Olivier Renard depuis son embauche.

 

Mais la familiarité grandissante du marché montréalais avec ce que l’ancien défenseur Hassoun Camara a jadis poétiquement décrit comme les « aléas du football de haut niveau » a toujours entretenu un doute sur la solidité de cet optimisme. Et même si pour l’instant la suite des choses leur donne raison, cet air de mystère qui semble envelopper le virtuose argentin chaque hiver était toujours aussi palpable mardi.

 

Piatti, dans son ton comme dans ses mots, n’a pas essayé tant que ça de s’en éloigner.

 

« Un bon 1er contact avec les joueurs »

« À chaque année, tu ne peux pas dire ce qui va se passer. Prenons un autre joueur, Saphir [Taïder]. Aujourd’hui il est ici, mais demain, si un autre club arrive et paye l’Impact, je ne sais pas ce qui peut se passer. Maintenant je suis ici, j’ai la tête ici. Je ne peux pas savoir ce qui va se passer demain ou après-demain. »

 

Piatti a de bonnes raisons d’avoir les idées partagées. Pendant qu’il s’envolait vers le nord pour retourner à ses obligations professionnelles, sa femme Micaela et le reste de la petite famille sont restés derrière. Piatti semblait indiquer qu’ils ne le rejoindront pas au Québec cette année, une situation qui a évidemment contribué aux spéculations sur son désir d’un retour en Argentine.

 

« Tout le monde parle là-bas, c’est comme ça, a d’abord répondu Piatti au sujet des rumeurs émanant de son pays natal. Je suis arrivé ici en 2014 et déjà, en 2015, on a commencé à parler de mon retour à San Lorenzo. En 2015! À chaque année, on parle de ça. »

 

« C’est vrai que j’ai une famille derrière moi et en juin ou juillet, je devais prendre une décision, a-t-il poursuivi. Pour inscrire ma fille à l’école, pour ma femme qui était enceinte, pour le nouveau bébé. Donc je suis arrivé en octobre, je ne savais pas. Maintenant, ma famille est là-bas, donc c’est une année difficile, mais j’ai un contrat ici et je suis ici. »

 

Un genou à 100%

 

Là où Piatti a été le plus convaincant, c’est sur l’état de son genou droit. Contraint à rater la majeure partie de la saison 2019 en raison d’une accumulation de pépins, l’athlète de 34 ans assure qu’il amorce sa préparation sur deux jambes en pleine forme.

 

« Ça a été difficile pour moi de jouer seulement sept matchs [NDLR. Piatti a joué 11 matchs de MLS en 2019]. J’ai continué, j’ai essayé de jouer. J’ai fait deux fois des infiltrations chez moi. J’ai tout fait de mon côté pour jouer. Des fois, j’ai joué avec beaucoup de douleur, mais j’ai joué. J’ai essayé jusqu’à la fin. »

 

« Mentalement, il est bien. Physiquement, il est bien aussi, a déjà pu remarquer l’entraîneur Thierry Henry. On a fait les tests, il était devant. Après, c’est vrai, j’entends pas mal de bruit par rapport à Nacho depuis mon arrivée. Il y en avait avant et je pense qu’il y en aura toujours parce que c’est un joueur extraordinaire, on parlera toujours de lui, quoiqu’il arrive. Mais pour moi il est là, bien présent, et c’est le plus important. On verra ce qui va se passer après, mais pour l’instant il est là. »

 

La bonne forme de Piatti s’annonce plus que jamais cruciale pour l’Impact, qui a perdu plus de ressources qu’il n’en a ajouté depuis la fin de la dernière saison.

 

« On a besoin de joueurs, ne s’est pas gêné de souligner le milieu de terrain étoile. On va jouer deux compétitions – la Ligue des champions et la MLS – et on n’a pas beaucoup de joueurs. »

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