MONTRÉAL – L’afflux de joueurs internationaux tels Rod Fanni, Saphir Taïder, Rudy Camacho et Bacary Sagna a relancé l’Impact de Montréal, mais il ne faudrait pas négliger la contribution de deux Américains qui remplissent un rôle significatif.

 

Même les moins fervents de soccer auront sans doute compris qu’on parle avant tout d’Evan Bush. En fait, le gardien est associé à l’Impact depuis si longtemps (2011) que certains pourraient croire qu’il est Canadien.

 

Son compatriote qui s’impose de plus en plus est le défenseur latéral gauche, Daniel Lovitz. Cet ancien attaquant remplit de mieux en mieux les grandes chaussures laissées vacantes par le départ d’Ambroise Oyongo.

 

Le but libérateur de Lovitz, son premier dans sa carrière de 90 matchs, contre le Fire de Chicago a fait ressortir son importance. On parle d’un joueur qui a cumulé 2020 minutes d’action, le quatrième plus haut total de l’équipe derrière Samuel Piette, Ignacio Piatti et Taïder.

 

Lovitz doit également sécuriser le côté gauche, celui où Taïder et Piatti raffolent de s’aventurer vers l’attaque pour mieux exploiter leurs forces.

 

À sa deuxième saison avec l’Impact, Lovitz affiche une progression intéressante alors qu’il se sent plus à l’aise en tant que défenseur. Son évolution n’est pas si étonnante considérant le côté cérébral et exigeant de cet athlète.

 

« Je l’espère, qu’il a progressé. C’est un garçon très à l’écoute même s’il a parfois des idées très arrêtées. On arrive quand même à discuter avec lui. Il est aussi très ouvert et demandeur de progrès. Il a également évolué cette année auprès de joueurs expérimentés avec lesquels il peut partager leurs expériences », a commenté Rémi Garde en évoquant Rod Fanni, Rudy Camacho, Zakaria Diallo et maintenant Bacary Sagna.

 

Ce qui semble évident, dans son cas, c’est qu’il n’a pas atteint son potentiel maximal.

 

« C’est un joueur qui a beaucoup de qualités, mais qui réfléchit trop ou pas assez sur le terrain. Il n’y a pas de juste milieu et on essaie de travailler avec lui dans ce sens. C’est un joueur très intéressant parce qu’il a un bagage complet, on sent qu’il a été attaquant auparavant. Défensivement, il doit encore arriver à progresser, mais il a aussi besoin de tout le côté gauche de l’équipe pour ça. Je l’ai déjà dit, c’est un côté qui aime attaquer avec Saphir et Nacho. L’équilibre est parfois un peu précaire donc on travaille ça », a détaillé Garde.

 

En début de saison, Piatti avait justement passé son message. Il n’était pas friand du désir de son nouvel entraîneur de devoir retraiter autant vers l’arrière. Contre Chicago, Piatti a pourtant embrassé ce plan qui a rapporté.

 

« Il y a certaines situations dans lesquelles il peut se retrouver comme latéral gauche, on l’a vu contre Chicago. D’ailleurs, il a été fantastique, c’est lui seul sur les 20 premières minutes qui a fait des sprints défensifs. Même si je vais continuer de lui demander d’en faire quelques-uns dans les matchs, je voudrais surtout qu’il les fasse dans le sens inverse », a souligné celui qui n’est pas encore satisfait de l’équilibre à ce propos.

 

Piatti essaie de faire sa part dans ce sens et il croit que ça fonctionne.

 

« Parfois, il faut aider l’équipe et revenir plus bas que normalement. Je parle beaucoup avec Daniel qui joue à gauche. Il faut parfois que je reste devant. Maintenant, on a trouvé la solution », a-t-il noté.

 

Bush avait des doutes, mais ça rapporte

 

Plus tôt cette saison, le gardien de l’Impact avait abordé sa relation de travail avec son nouvel entraîneur Joël Bats. Il semblait déjà tirer des bénéfices des méthodes un peu différentes de son prédécesseur. Il a été invité à revenir sur le sujet puisqu’il continue de s’illustrer comme un pilier à sa position à travers la MLS.

 

« Les exercices sont un peu plus à l’ancienne et ça a du sens parce qu’il est un peu plus vieux », a-t-il décrit d’emblée en souriant. 

 

« Il y a moins d’accessoires comme des cônes ou des mannequins qu’on peut voir avec les gardiens modernes. Je ne dis pas nécessairement qu’une méthode est meilleure. C’est plus une approche différente.

 

« De plus, il y a la façon dont je suis impliqué dans les entraînements au quotidien, je participe moins aux exercices d’équipe. Je suis avec Joël 90 % du temps. Au début, je me posais des questions pour savoir si ça allait fonctionner parce que tu vois moins de lancers de joueurs dans l’action et moins de situations de match. Mais je me sens reposé physiquement et mentalement pour aborder les matchs avec une confiance à un haut niveau. Si tu alloues des buts à l’entraînement, la confiance ne sera peut-être pas aussi élevée pour le match », a souligné Bush, un futur analyste dans l’âme.

 

Questionné à ce sujet, l’entraîneur Rémi Garde a révélé que Bats avait décelé quelques facettes à corriger dans le jeu de Bush en visionnant des images de la saison précédente.

 

Voir le positif d'une situation stressante 

 

Nul doute, l’Impact a effectué une remontée savoureuse durant la saison. Par contre, rien n’est gagné et les joueurs – ou les partisans – les plus nerveux doivent grisonner en regardant le classement.

 

En effet, les trois équipes qui menacent le plus le dernier rang éliminatoire occupé par l’Impact ont disputé moins de matchs. Montréal affiche 33 points après 26 matchs tandis que la Nouvelle-Angleterre est à 29 points après 24 matchs, D.C. United à 27 points après seulement 22 matchs et le Toronto FC à 24 points après 24 matchs.

 

« On a eu à se relever à plusieurs chapitres et on veut désormais maintenir notre position. On détient les points pour accéder aux éliminatoires comparativement aux équipes derrière nous qui ont plus de matchs à jouer. Il n’y a pas de meilleure opportunité que celle devant nous dans le sens qu’on affrontera des rivaux directs, des équipes autour de nous au classement. Si on s’acquitte bien de notre tâche, on sera en bonne posture », a préféré se dire Bush.  

 

« Au moins, on a déjà les points, on est dans une position qu’ils envient. C’est un peu fou pour ça dans la MLS, l’an dernier c’est Atlanta qui était dans cette position et maintenant D.C. De plus, ça nous procure un peu plus de repos. On ne joue pas deux matchs par semaine. D.C. est sur une lancée, mais il faudra maintenant voir s’ils peuvent maintenir la cadence et éviter les blessures. La moindre mauvaise séquence peut être dévastatrice », a poursuivi Bush.

 

Pour confirmer sa place en éliminatoires, l’Impact devra exceller à domicile et trouver le moyen de récolter des points à l’étranger puisque c’est un calendrier balancé de quatre matchs à Montréal et quatre matchs sur les terrains adverses qui attend l’équipe.

D.C. United peut se réjouir à ce chapitre avec neuf matchs sur douze devant ses partisans.