À l’approche du match de l’ouverture locale de l’Impact de Montréal samedi au Stade olympique, le vice-président exécutif de l’organisation Richard Legendre a remis son ancien chapeau de politicien pour imposer de la pression sur le gouvernement de Pauline Marois.

La formation montréalaise déplore que la situation du toit pose encore problème 14 ans après la déchirure de la toile à l’hiver de 1999. Heureusement, les prévisions météorologiques semblent jouer du côté du onze montréalais.

«Il n’en demeure pas moins que c’est une situation inacceptable qui doit être réglée. Ça fait plusieurs années que nous le disons, le Stade olympique est un actif majeur pour nous, Montréal et le Québec», a commenté Legendre, un ancien ministre péquiste des Sports.

«Mais le mot le dit, c’est un actif quand il est actif. Si on ne peut pas jouer l’hiver car c’est risqué en raison de la neige, c’est insensé. Pour l’avenir de Montréal et du Québec, il faut régler ce dossier. Le toit du stade a près de 40 ans donc c’est normal de le réparer, mais on doit le faire pour de bon», a-t-il enchaîné.

En raison des règlements de la MLS, l’Impact doit absolument disputer deux matchs locaux au mois de mars et le Stade olympique représente l’unique option en raison du froid québécois.

«Réchauffement de la planète ou non, il faut que ce soit au Stade olympique. On veut jouer ici, mais si on veut un avenir qui a du sens, ça prend un toit adéquat», a noté Legendre.

L’an dernier, l’Impact a paraphé un partenariat de quatre ans avec le Parc olympique pour y disputer des rencontres. Les dirigeants du club montréalais entretiennent donc des conversations avec David Heurtel, le président de cette organisation, pour régler le problème récurrent.

Par contre, Pascal Bérubé, le ministre du Tourisme, a indiqué que son gouvernement n’avait pas encore déterminé son plan d’action par rapport au Stade olympique puisque plusieurs citoyens ne portent pas cette enceinte dans leur coeur.

«Je le disais avant l’élection du 4 septembre et je le dis encore, c’est clair que ça prend de la vision et du leadership pour Montréal et le Québec. Ça exige du leadership puisque ce n’est pas une décision facile à prendre car elle ne fait pas l’unanimité. Si elle était facile à prendre, ce serait déjà fait depuis longtemps et je suis quand même confiant», a lancé Legendre avec conviction.

Ceci dit, on sent que Legendre et l’Impact veulent surtout imposer de la pression sur le gouvernement québécois à ce sujet.

«Le but n’est pas de mettre de la pression, c’est simplement la réalité. Nous n’avons pas de crainte pour le match de samedi, mais imaginez si on devait annoncer la veille à plus de 3000 partisans venant de Toronto que nous ne sommes pas à l’abri à Montréal sous le toit…»

«Toutes les grandes villes du monde ont un stade de 50 000 places et Montréal est une grande ville, ça nous prend un tel stade. Même s’il a 40 ans, il a encore une durée de vie très intéressante dans la mesure qu’on investit de façon intelligente dedans. On a investi beaucoup dans cette installation donc il faut s’assurer qu’elle dure encore longtemps et 12 mois par année», a martelé Legendre.

Sur un ton plus positif, l’Impact se réjouissait d’avoir vendu 32 000 billets en date de mercredi et le club a bon espoir de remplir la partie inférieure du stade qui contient 37 000 places.

Legendre a aussi envoyé le message aux spectateurs de ne pas attendre à la journée du match pour acheter et récupérer leur billet afin d’éviter des congestions aux guichets. Son dernier souhait a été celui que la foule soit bruyante pour enterrer le contingent record de partisans du Toronto FC qui se déplacera pour l’occasion.

Une nouvelle surface au grand plaisir des joueurs

Du côté sportif, les joueurs de l’Impact ont eu le plaisir mercredi de fouler pour la première fois une nouvelle surface synthétique nettement plus accueillante que celle des années précédentes.

«Nous sommes très contents. C’est le jour et la nuit avec l’ancienne surface qui datait déjà de 2007. Cette surface Nexxfield a été faite expressément pour nous. La fibre est de qualité supérieure et se rapproche davantage du gazon naturel», a souligné Legendre qui a lui-même testé la surface tout comme le propriétaire Joey Saputo.

L’Impact tenait également à souligner que le produit a été en partie développé au Québec.

Quant aux joueurs, le verdict était positif à propos de ce nouvel environnement de jeu même s'ils ont hâte de fouler une aire gazonnée naturelle. 

«C’est vraiment mieux que l’ancien terrain qui n’était pas idéal», a confié le capitaine Davy Arnaud qui avait compté le premier but de l’Impact en saison régulière au Stade olympique.