MONTRÉAL – Même si la saison MLS demeure très jeune, l’Impact a déjà accompli un tour de force en remportant deux de ses trois premières parties sur des pelouses adverses, mais le degré de difficulté grimpera à un autre niveau à partir de samedi.

Personne au sein du club montréalais ne veut dénigrer San Jose, Houston ou Orlando, mais il s’agira d’une toute autre paire de manches face à Kansas City, New York City et D.C. United.

« Quand on regarde les trois premiers matchs, notre objectif était d’amasser un maximum de points puisqu’on croyait qu’on pouvait gagner ces parties. Six points sur trois matchs à l’étranger, c’est une récolte très respectable. Maintenant, on va se frotter à trois équipes parmi les plus fortes. Je sais que NYC vivote un peu, mais Kansas City et D.C. excellent et c’est très difficile de jouer à Kansas City. Si on joue dans nos forces et qu’on conserve notre confiance tout en ayant notre swagger, je déteste ce mot, on sera en bonne position. On s’est placés pour effectuer une belle poussée », a convenu le gardien Evan Bush.

Advenant un triomphe sur le terrain du Sporting, l’Impact solidifierait son meilleur départ depuis 2013 (4-0).

« Je n’y ai pas vraiment songé, mais ce serait bien d’y parvenir. Sauf qu’il ne faut pas se fier uniquement sur de bons résultats en début de saison et devenir complaisants. Je pense qu’Orlando avait gagné six matchs tôt en saison l’an passé et le bateau a commencé à couler par la suite », a précisé Bush.

Les clichés du sport nous le rappellent assez souvent, les athlètes et les entraîneurs refusent de voir trop loin. Ainsi, avant de sauter des étapes, c’est la confrontation contre Kansas City qui est au cœur des préoccupations.

Rémi Garde et ses protégés auraient voulu se frotter à cette référence de la MLS dans un contexte dénué d’embûches. Ce sera impossible puisqu’Ignacio Piatti soignera une blessure tandis que plusieurs éléments clés (dont Saphir Taïder, Daniel Lovitz, Samuel Piette et Orji Okwonkwo) reviennent d’un séjour en sélection nationale.

« Inquiétant, ce n’est pas le mot. Je ne suis pas inquiet car je crois qu’on a montré de bonnes choses, on a une base solide pour évoluer. Bien sûr que ces 15 jours de trêve avec ces joueurs qui sont partis un peu partout sans qu’on ne sache trop ce qu’ils ont mangé, ce qu’ils ont fait à l’entraînement et comment ils ont voyagé ou dormi, ça fait beaucoup d’incertitude pour préparer un match de haut niveau. Mais il y a aussi un groupe qui était ici et qui a bien travaillé et sur lequel je peux m’appuyer », a déterminé l’entraîneur Garde.

Cette « base solide », comme le dit Garde, devra se faire valoir face au Sporting KC puisque cet opposant présente une panoplie de dangers.

« C’est une équipe fantastique qui garde bien le ballon et ils misent sur plusieurs joueurs qui peuvent accomplir bien des choses. Ils font partie des équipes qui n’ont pas qu’un joueur à stopper pour gagner quand tu le fais. C’est un club bien équilibré et ce sera un très gros test pour nous », a confié Bush.

Preuve que la réputation de cette organisation est particulière, Harry Novillo a déjà été informé des risques associés à cette confrontation.   

« Ce sont des équipes très difficiles à jouer. Pour ma part, je n’ai jamais joué contre eux, mais j’ai beaucoup entendu parler de certaines équipes. On va faire notre maximum pour essayer de revenir avec les trois points », a-t-il déclaré. 
 

« Ils ont très bien entamé la saison et leurs performances dans la Ligue des champions ont été inspirante. J’avais même tweeté pour dire à quel point ils paraissaient bien contre l’un des premiers adversaires », s’est rappelé Bush.

Le vainqueur de la bataille stratégique devrait terminer la partie avec la plus grande satisfaction et probablement la récompense de trois points. C’est que l’approche des deux équipes se ressemble à certains égards.

« Le problème que ça va présenter : ce sera un match avec deux équipes qui veulent posséder le ballon. Ils auront un petit avantage d’être à domicile, mais on va essayer de développer notre jeu », a prédit Novillo.

« On sait à quoi s’attendre avec un pressing très haut, ils vont essayer de garder le ballon et de nous intimider. On est prêts, on attend le duel et on va jouer de notre mieux », a-t-il poursuivi.

Une fois qu’il aura complété sa maîtrise en administration des affaires, ce qu’il fait actuellement, Bush pourra accéder à une tonne d’emplois intéressants. Chaque fois qu’on l’entend décortiquer le soccer, on l’imagine bien dans un rôle décisionnel.

« On doit éviter de se faire étirer, ils vont essayer d’ouvrir le terrain et ils ont eu du succès à le faire. S’ils peuvent y parvenir, ils vont envoyer le ballon profondément à Gerso (Fernandes) et (Johnny) Russell. Ces gars sont très dangereux surtout à un contre un. C’est sans compter Krisztian Nemeth qui a retrouvé son aplomb en revenant avec Kansas City. Ils ont des pièces bien dangereuses et je parle juste du côté offensif. Leur milieu et leur défense font du bon boulot aussi », a décrit le gardien.

Bush a donc une grande matière à réflexion en vue de cet affrontement. En attendant, il a pu s’alléger l’esprit en répondant à une question sur son nouveau statut de « vedette » venant de son immense présence sur un panneau publicitaire de l’Impact à la sortie du pont Jacques-Cartier à Longueuil.

« Je ne l’ai pas encore vu, je ne vais pas souvent sur la rive-sud», a-t-il lancé en souriant celui qui s’est fait demander s’il s’attendait un jour à se retrouver sur un tel panneau.

« C’est pas mal cool, pour mes enfants notamment. Ça fait partie du travail je présume. Je vais aller voir Patrice (Bernier) bientôt », a conclu Bush pour justifier un détour sur la rive-sud qui lui permettra de visualiser le résultat.