MONTRÉAL - La saison dernière, l’Impact avait eu besoin de sept matchs pour marquer ses six premiers buts, ce qu’il vient de faire en seulement deux petites parties.

La fameuse vitesse d'Oduro

Pendant que Didier Drogba poursuit sa préparation en retrait sur la verte pelouse californienne, l’attaque dont les succès devaient reposer sur ses épaules roule à plein régime. Ignacio Piatti s’est déjà attaqué férocement à ses statistiques de l’année dernière en marquant trois fois en 180 minutes tandis que Dominic Oduro, souvent critiqué pour son manque de finition près du filet adverse, n’a pas ralenti après un camp d’entraînement du tonnerre.

Bien sûr, il y a la vision d’Harry Shipp, le dynamisme de Lucas Ontivero et les arrêts opportuns d’Evan Bush. Mais c’est cet improbable duo caractérisé par le calme assassin de Piatti et l’extravagance électrique d’Oduro qui transporte le Bleu-blanc-noir sur ses épaules en ce début de saison.

« La chimie, ça prend parfois du temps à s’installer, rappelait l’entraîneur Mauro Biello après une éclatante victoire de 3-0 face aux Red Bulls de New York, samedi. On l’a vu l’année passée, il y avait beaucoup de séquences avec Nacho et Dominic et maintenant, ils se trouvent. Le synchronisme des courses de Dominic, ses appels et tout ça, c’est extraordinaire. Quant à Ignacio, je pense qu’il est dans un bon rythme présentement. Il  aurait pu compter un deuxième et un troisième but ce soir avec ses qualités »

« On a tous vu l’année dernière, durant la Ligue des champions, qu’il y avait un manque de synchronisme entre Nacho et moi, a admis Oduro. À force de jouer ensemble depuis un an et demi, un lien de confiance s’est bâti entre nous et je crois qu’on en voit les effets présentement. On se comprend bien sur le terrain et même quand on est en congé, ça fait quelques fois qu’il m’invite à souper! »

Oduro explique ses succès par le fait que même à sa onzième saison en MLS, il ne tient rien pour acquis.

« Chaque année, j’arrive au camp avec l’intention de montrer au coach que je suis prêt. Mauro et moi avons eu une rencontre, il voulait savoir où je voulais jouer et où je me sentais le plus à l’aise. Je lui ai répondu que je voulais simplement être sur le terrain pour continuer à faire mes preuves. Je n’avais pas l’impression que mon poste était acquis au camp d’entraînement et donc, depuis le début de la saison, je joue comme si je me battais pour ma place. »

« J’ai dit à Dom que je ne l’ai jamais vu faire preuve d’autant de doigté avec le ballon, a complimenté Bush. Il finit ses jeux, il joue de façon phénoménale. Il fait ce qu’il doit faire, c’est-à-dire d’accumuler les buts et les passes. Pour ce qui est de Nacho, il fait mal paraître tous ceux qui s’essaient contre lui. Ces deux-là sont fantastiques. »

L’objectif de Bush : 12 blanchissages

Bush, lui, a repris exactement où il avait laissé en 2015, alors que sa collection d’arrêts spectaculaires dans le dernier droit de la saison avait permis l’ajout direct d’importants points au classement.

Beaucoup moins occupé contre les Red Bulls qu’il ne l’avait été la semaine précédente à Vancouver, Bush a néanmoins trouvé le moyen de mettre son empreinte sur le match à la 70e minute, quand il s’est avancé pour défier un tir de Bradley Wright-Phillips qui l’a atteint directement à la gorge.

Des buts et une autre victoire!

L’Impact a immédiatement contre-attaqué et une quinzaine de secondes plus tard, le but de Piatti lui procurait une avance de 2-0. Le moment peut facilement être identifié comme le point tournant du match.

« Les grands joueurs se lèvent dans les grands moments et Evan Bush s’est levé pour nous aujourd’hui, a vanté Biello. Il continue de grandir. Il a fait de gros arrêts la semaine dernière et un autre ce soir. Il travaille si fort et sa concentration est toujours au plus haut niveau. Je suis content pour lui. »

Bush s’est établi comme l’un des bons portiers de la MLS la saison dernière, sa première comme titulaire. Il s’est classé troisième parmi les gardiens du circuit Garber avec 15 victoires et sixième avec 99 arrêts.

Il a aussi dominé l’Association Est avec neuf jeux blancs, une barre qu’il dit ouvertement vouloir relever cette année.

« Jackson compte souvent à l'entraînement »

« Je me suis fixé un objectif de douze, ce qui nous placerait parmi les trois ou quatre meilleures équipes de la ligue, estimait-il après avoir réussi trois arrêts pour neutraliser les Red Bulls. Mais évidemment, on ne peut pas obtenir douze blanchissages dans le premier mois de la saison, alors il faut y aller un match à la fois. »

Mais tout n’est pas une question de chiffres dans le système d’évaluation de Bush.

« Le plus gros objectif personnel cette année, c’est de m’améliorer sur les situations à un contre un. Je dois en avoir eu trois ou quatre jusqu’à maintenant, avec celle d’aujourd’hui. Je touche du bois, mais ça va bien pour l’instant. »

Une récompense pour Jackson-Hamel

Depuis ses débuts en MLS, Anthony Jackson-Hamel s’était collé le nez dans la vitrine à plusieurs reprises pour contempler son premier but en carrière, mais n’avait jamais été capable de l’acheter. La semaine dernière, il avait envoyé un tir sur le poteau pendant une sortie de 37 minutes à Vancouver.

Premier but en MLS pour Jackson-Hamel

L’attaquant québécois a finalement pu célébrer samedi quand il a déjoué Luis Robles quelques secondes avant le coup de sifflet final.

« C’est une sensation qui ne s’explique pas, a dit l’athlète de 22 ans. Je ne sais pas si c’est parce que je suis un attaquant, moi quand je marque, c’est une montée d’adrénaline. Ça ne se décrit pas. »

Tout juste arrivé dans le match en remplacement de Piatti, Jackson-Hamel errait le long de la ligne défensive des Red Bulls quand il a deviné les intentions de Harry Shipp, qui lui a soulevé un ballon juste devant le défenseur Gideon Baah. AJH a pointé les orteils en direction du filet et a atteint sa cible à l’aide d’une unique touche.

« Ça fait plaisir. Après, il suffit d’être prêt pour les prochaines fois. Si j’ai d’autres chances, je vais pouvoir montrer que je peux la mettre au fond comme aujourd’hui », se promet Jackson-Hamel.

Une chance ratée qui vient hanter New York