L'Impact annonce le retour d'une équipe réserve
Impact vendredi, 4 sept. 2020. 12:39 vendredi, 4 sept. 2020. 15:35MONTRÉAL – Près de quatre ans après la dissolution controversée du FC Montréal, l’Impact comptera de nouveau sur une équipe réserve.
En point de presse virtuel, vendredi, le directeur de son Académie, Patrick Leduc, a annoncé l’ajout d’une équipe U23 à la structure de formation du club. L’implantation de cette nouvelle « passerelle » aura pour objectif de faciliter la transition des plus beaux espoirs du Bleu-blanc-noir vers le monde professionnel.
Depuis cette saison, le niveau U17 était le dernier échelon séparant l’Académie de l’équipe professionnelle dans la pyramide du club.
« C’est un chaînon manquant qu’on vient combler, a dit Leduc. Ça répond à un besoin qu’on avait identifié depuis déjà un certain temps. »
La nouvelle équipe U23 sera dirigée par Jason Di Tullio. L’ancien entraîneur-adjoint de Mauro Biello en MLS a passé la dernière année aux commandes de l’équipe U17.
« Jason est un éducateur, un coach d’expérience, quelqu’un qui l’ADN de l’Impact en lui, a décrit Leduc pour justifier son choix. Il a joué dans le club, il a coaché dans l’Académie, il a coaché dans l’équipe professionnelle. Il a une personnalité et un vécu qui lui permettront d’exposer nos jeunes joueurs à la réalité du monde pro. »
« Je me souviens du temps que j’ai passé avec les pros, à quel point la marche était haute pour les jeunes qui arrivaient avec nous, a exposé Di Tullio. Ça pouvait être une question de maturité, [de carences] sur le plan technique ou tactique. Mon rôle maintenant, c’est d’aider chaque joueur à atteindre son potentiel maximal... et plus. »
Patrice Bernier hérite aussi de responsabilités importantes dans le projet alors qu’il est nommé superviseur post-formation. Dans ce rôle, l’adjoint de Thierry Henry sera le principal agent de communication entre l’équipe en MLS et ceux qui prétendent à y accéder.
« Quand il était joueur, Patrice était un milieu de terrain qui faisait le lien entre la défense et l’attaque. Il va être ce relayeur entre le groupe des pros et le groupe des U23, a illustré Leduc. Il va être présent à la fois avec les deux entités. Ça, je pense que c’est fondamental pour qu’on ait une réussite dans cette approche. »
On ignore toujours dans quelle ligue évoluera l’équipe U23 de l’Impact qui, en raison des contraintes liées à la crise sanitaire qui frappe la planète, prévoit pour l’instant se limiter à jouer des matchs amicaux contre des équipes semi-professionnelles et universitaires du Québec.
« Pour l’automne, on est dans cette période de transition où la frontière est fermée. C’est impossible pour nos équipes de l’Académie de participer aux matchs du circuit dont on a fait partie dans le passé et qui change de toute façon parce que c’est la MLS qui le prend en charge. Ça, ça affecte aussi notre groupe U23 », explique Leduc.
« Pour l’instant, ce que je peux vous dire, c’est qu’on essaie d’exposer nos jeunes [à un calibre de jeu élevé]. On a de jeunes joueurs qui font partie de cet effectif et on veut les surclasser. Comme ça une a une compétition qui est du meilleur niveau possible dans les circonstances actuelles.
L’Impact était sans « club-école » depuis 2016, alors qu’il avait pris la décision de mettre fin aux opérations de l’équipe qui la représentait en United Soccer League (USL). Avec la disparition du FC Montréal, des jeunes joueurs sous contrat avec la première équipe, notamment Maxime Crépeau, Anthony Jackson-Hamel et Ballou, ont perdu la tribune qui leur permettait d’obtenir des minutes de jeu que la première équipe ne pouvait leur garantir. D’autres se sont retrouvés orphelins de club du jour au lendemain.
Pendant les trois saisons suivantes, l’Impact a conclu un partenariat avec le Fury d’Ottawa, une entente qui lui permettait de prêter quelques-uns de ses jeunes dans l’espoir qu’ils puissent s’y émanciper. Cet objectif était toutefois laissé aux soins de décideurs étrangers qui ne travaillaient pas dans une optique de développement. L’opération n’a pas été un grand succès.
L’effectif actuel de l’Impact compte une poignée de joueurs qui n’ont pas le niveau pour percer la formation de la première équipe et qui bénéficieraient d’une étape de transition où faire leurs classes. Le défenseur Karifa Yao, 19 ans, n’a pas vu le terrain depuis sa mise sous contrat en juin 2019. Keesean Ferdinand et Tomas Giraldo, tous les deux âgés de 17 ans, promus en première équipe cet été, connaissent le même sort. Même chose pour le gardien de 19 ans Jonathan Sirois.
Parmi les joueurs qui ont l’expérience de la MLS, Mathieu Choinière, Clément Bayiha et Ballou seraient aussi admissibles à une augmentation de leur volume de jeu chez les U23.
« Si je peux faire un parallèle avec le milieu de l’éducation, il y a l’école primaire qui trouve son équivalent dans notre pré-Académie, puis l’école secondaire que nous comparons à notre Académie. On voulait ajouter cette éducation de niveau universitaire à notre structure soccer », illustre Patrick Leduc.