L'Impact a connu une année de soubresauts, mais en deça des attentes
Impact mercredi, 25 déc. 2019. 10:00 jeudi, 12 déc. 2024. 04:48MONTRÉAL - Ce n'est pas au stade Saputo que l'Impact de Montréal aurait dû jouer ses matchs locaux en 2019, mais bien au parc d'amusement de La Ronde. Entre avril et octobre, les joueurs ont entraîné leurs partisans dans une longue ballade en montagnes russes, bien qu'ils aient souvent omis d'y ajouter des feux d'artifice!
« Les montagnes russes étaient très à pic cette année, illustre d'ailleurs le président Kevin Gilmore, en reconnaissant que les bas ont été plus nombreux que les hauts. »
« Mais c'est la nature du sport, ajoute-t-il, en philosophe. Il faut que tu t'ajustes, que tu apprennes, que tu fasses les changements qui sont nécessaires pour s'assurer que ça ne se répète pas. »
À lire également
Comme les partisans de l'équipe, Gilmore, qui amorçait sa première année à la tête de l'Impact, était en droit d'être optimiste en vue de 2019.
Le club avait bien raté les séries éliminatoires en 2018, mais il avait tout de même présenté un dossier de 11-6-4 à ses 21 derniers matchs. Et l'Impact n'avait que concédé 24 buts durant cette période.
« Les espoirs étaient élevés en début de saison. Les attentes étaient grandes et pendant le camp d'entraînement, nous avions abordé la question en nous disant qu'il ne fallait pas éviter de faire face à ces attentes », confie le gardien Evan Bush, dans une entrevue accordée à La Presse canadienne.
Doutes
L'optimisme pouvait même être de mise puisque la formation montréalaise a survécu à un début de saison hasardeux en 2019 avec un dossier de 4-3-2, même si elle n'avait joué qu'un seul match au stade Saputo.
La dernière de ces quatre victoires, 3-0 en Nouvelle-Angleterre le 24 avril, a été obtenue dans des conditions adverses en raison d'un vol qui a tardé à décoller le jour même de ce match.
Du coup, on pensait déjà aux séries éliminatoires et on parlait d'une équipe avec du caractère, surtout qu'Ignacio Piatti avait raté les six dernières parties. L'as Argentin allait revenir et le calendrier allait s'alléger.
Les premiers véritables doutes ont surgi le 11 mai quand l'Impact s'est incliné 2-1 face au FC Cincinnati, une équipe d'expansion qui venait de perdre cinq matchs de suite sans marquer un seul but.
La défaite était d'autant plus incompréhensible que trois jours plus tôt, l'Impact avait réalisé un exploit sans précédent dans son histoire en saison régulière en allant vaincre les Red Bulls de New York dans leur château-fort.
« Cette semaine-là a été un microcosme de notre saison, » estime Bush.
« Nous avons livré un très bon match à New York, un match que probablement peu de gens nous croyaient capables de gagner. Puis, la ligue nous a placés dans une situation où nous devions ensuite jouer deux jours et demi plus tard. Je ne sais trop comment le dire sans insérer un juron quelque part, mais disons que la MLS ne nous a pas rendu service. Mais peut-être avons-nous trop utilisé cela comme une excuse plutôt que de nous en servir comme source de ralliement. »
Un autre revers contre le FC Cincinnati, à Montréal en septembre, d'autres points perdus contre des rivaux accessibles, à domicile comme à l'étranger et souvent en fin de rencontre, et deux autres absences prolongées de Piatti ont finalement tenu l'Impact à l'écart des séries éliminatoires, pour une troisième année de suite, par quatre petits points.
« Si on va chercher les six points contre Cincinnati, nous sommes dans les séries. Ce sont deux matchs que nous aurions dû gagner, mais nous ne l'avons pas fait », déplore Bush, dont les performances n'ont pas égalé celles de la saison précédente.
L'entraîneur-chef Rémi Garde, un homme apprécié des amateurs et des médias, a payé le prix de tous ces soubresauts, quelques jours après un verdict nul de 3-3 à saveur de défaite contre le FC Dallas au stade Saputo, au mois d'août.
« Ça allait très mal. À un moment donné, on en vient à se demander à quel moment nous allons tomber en bas du précipice. Si l'on peut essayer d'éviter le précipice, on se doit de le faire », note Gilmore.
Par ailleurs, Gilmore reconnaît que les absences de Piatti ont nui.
« Il n'y a pas un club dans cette ligue qui peut se passer de son meilleur joueur, que ce soit Piatti ici, Zlatan (Ibrahimovic) à Los Angeles ou le D.C. United sans (Wayne) Rooney. Ce sont des joueurs qui font la différence. »
Moment de réjouissance
Le baume sur 2019 aura été la conquête de la Coupe des Voyageurs, emblème du Championnat canadien, contre le Toronto FC, les grands rivaux de l'Impact.
« Ce n'est pas un petit championnat. Il fallait voir la réaction des joueurs. Je pense que ça été un événement rassembleur pour les joueurs dans le vestiaire car c'était une saison difficile. Et je suis content que nous ayons été capables de donner ça à nos partisans. »
Pour Gilmore, il s'agit du moment-phare de l'année. Un moment qui mènera, en février, au premier duel de la Ligue des Champions de la Concacaf, au Stade olympique.
« Je me fais raconter les histoires des grands matchs joués ici et j'ai hâte », avoue Gilmore.
Quiconque franchit la porte du bureau de l'Impact peut d'ailleurs voir, en regardant vers sa droite, le trophée commémoratif du Championnat canadien, posé sur un podium.
S'il est là, ce n'est pas par hasard.
« Le message qu'on envoie aux gens, c'est qu'on doit s'habituer à être une équipe qui va chercher des championnats, précise Gilmore. Il faut faire en sorte que tout ce qu'on fait vise à aller chercher des championnats. »