MONTRÉAL – Patrice Bernier sait que son équipe a gaspillé une opportunité en or de classer un important dossier samedi à Orlando.

« Mais il faut qu’on évacue mentalement, exhortait le capitaine de l’Impact mardi. À ce stade-ci de la saison, il ne faut pas trop regarder vers l’arrière. Il faut regarder vers l’avant. »

Incapables de confirmer leur place en éliminatoires et d’éliminer du même coup leurs poursuivants en fin de semaine dernière, Bernier et ses disciplines ont toutes les raisons de ne pas s’apitoyer sur leur sort. À la veille d’un gros test au domicile des Red Bulls de New York, la formation montréalaise met le cap sur une tranche de son calendrier qui pourrait être cruciale dans l’élaboration du portrait des séries dans l’Association Est de la MLS.

L’Impact et les Red Bulls sont les seules équipes de leur conférence qui seront à l’œuvre au cours d’une semaine de congé presque généralisée dans le circuit Garber. Pendant que la troupe de Mauro Biello disputera deux matchs en quatre jours, toutes les équipes qu’elle pourchasse, et celle qui la suit, seront en congé.

Le scénario est plus facile à imaginer qu’à mettre en pratique, mais il demeure fort simple : en remportant ses deux prochains matchs, l’Impact assurerait non seulement sa place en séries pour la deuxième fois de son histoire en MLS, mais ferait un bond de quatre places au classement, se retrouvant devant D.C. United au deuxième rang en raison d’un avantage au bris d’égalité.

« On contrôle notre propre destinée, remarquait Dominic Oduro. C’est à nous de sauter sur le terrain et de se qualifier pour les séries par la grande porte. »

La tâche ne s’annonce pas de tout repos, notamment en raison des difficultés rencontrées par l’Impact sur les terrains adverses cette saison. Montréal n’a gagné que deux de ses 14 parties à l’extérieur. Après des performances encourageantes à Los Angeles et San Jose à la mi-septembre, le Bleu-Blanc-Noir est sorti avec une performance tiède samedi dernier en Floride.

Sa dernière victoire en territoire ennemi remonte au 1^er août contre le New York City FC. Ce palmarès incite plusieurs observateurs à trouver que le club manque d’ambition loin du Stade Saputo, surtout à l’approche d’une deuxième saison où les matchs nuls et les victoires morales ne seront d’aucune valeur.

« Je pense que tout doit être calculé, se défend Biello. Ça ne veut pas dire qu’on cherche un match nul. Chaque match qu’on joue, on essaie de le gagner. Mais des fois, le contexte dicte autre chose. »

« Des fois, au foot, il faut savoir comment faire match nul avant de comprendre comment gagner, poursuit le coach. Il y a toujours des étapes et présentement, notre objectif est d’accumuler des points pour entrer en séries. Ensuite, on pensera aux playoffs. »

« On s’en va à New York pour aller chercher une victoire. C’est la priorité avant tout », assure Bernier, titularisé lors des deux derniers matchs des siens.

La tâche ne s’annonce pas facile. Les Red Bulls, qui sont dirigés par l’ancien pilote de l’Impact Jesse Marsch, occupent le sommet du classement dans l’Est. Dix de leurs quinze victoires ont été acquises à domicile.

« À mon avis, c’est une des meilleures équipes de la Ligue, juge Biello. Elle impose un rythme très élevé, applique beaucoup de pression et est présentement en pleine confiance. On s’attend à un match difficile, un match éliminatoire comme on a vu à Orlando. Il faudra être prêt. »

« C’est le genre de match qui en dira long sur l’identité de notre équipe, va jusqu’à dire Oduro. Notre but, c’est d’offrir le genre de performance qui annoncera au reste de la Ligue qu’on est prêts pour les séries. »

Après son match à New York mercredi, l'Impact s'envolera directement pour le Colorado, où il affrontera les Rapids, la pire équipe de l'Ouest, samedi.

Quelle utilisation pour Piatti?

Ignacio Piatti est de retour dans l’entourage de l’équipe après avoir raté trois matchs pour se rendre au chevet de son père en Argentine. Revenu au Québec dimanche, le joueur désigné a repris l’entraînement lundi et sera à la disposition de Biello dans la Grosse Pomme.

« C’est bon de pouvoir compter sur le retour d’un de nos fabricants de jeux. Je crois que c’est un ajout capital à ce stade-ci de la saison », se réjouissant Oduro.

« Ça peut être très difficile, même si on s’efforce de le faire, de séparer la vie personnelle et le soccer, a poursuivi Oduro, dont toute la famille se trouve au Ghana. Mais je crois – du moins j’espère – que les problèmes de Nacho sont derrière lui et que sa tête est à 100% avec nous avec qu’il peut apporter énormément à cette équipe. »

Quelques détails ont changé depuis le départ de Piatti. Au cours des deux derniers matchs, Biello a dérogé du schéma tactique 4-2-3-1 introduit par son prédécesseur Frank Klopas pour privilégier une différente disposition sous la forme d’un 4-1-4-1. Dans ce système qui implique la présence de deux milieux de terrain défensifs plus haut dans le tiers offensif, plusieurs croient que Piatti, surtout employé dans l’axe cette saison, pourrait faire des flammèches comme ailier.

« Nacho, c’est un joueur très habile offensivement, un gars qui peut déséquilibrer une équipe. Alors  oui, il nous donne des options sur la gauche et au milieu, concède BIello. C’est quelqu’un qui va contribuer au succès de cette équipe avec ses qualités et c’est sûr qu’on va trouver une position pour lui. »

Des absents au mauvais moment

Les caprices du calendrier de la MLS, qui n’est pas ajusté aux rendez-vous internationaux de la FIFA, forceront l’Impact à se débrouiller sans quelques éléments importants cette semaine.

Ainsi, en pleine course aux séries, le milieu de terrain Johan Venegas ratera les deux prochains matchs pour prendre part à des parties amicales avec la sélection costaricaine tandis que le défenseur Ambroise Oyongo quittera pour la Belgique après le match contre les Red Bulls pour venir en aide au Cameroun dans un match contre le Nigéria.

Les règlements de la FIFA empêchent un club de retenir un joueur qui est invité à représenter son pays dans un match de qualification ou un match amical tenu à l’intérieur des dates fixées au préalable par la fédération.

« C’est difficile à encaisser, mais on a fait une belle rotation de notre effectif récemment et les joueurs qui ont été appelés à quitter le banc pour venir en renfort ont fait de l’excellent travail. Je crois qu’on pourra les remplacer sans problème », prédit Oduro.