MONTRÉAL – Arrivé en Amérique du Nord avec 27 matchs d’expérience en première division italienne, Orji Okwonkwo disputait mercredi soir son 15e match en MLS. Le Nigérian a maintenant assez de vécu dans les deux championnats pour saisir toutes les subtilités qui les différencient.

« C’est carrément une autre game, reconnaissait le jeune milieu de terrain après son doublé contre les Timbers de Portland. La ligue ici est très physique, ce n’est pas comme en Italie où on passe plus de temps sur l’aspect tactique. Ici, il faut courir et courir et courir et courir! Mais je pense que je me suis adapté très rapidement. »

Pour courir, Okwonkwo a couru dans la victoire de 2-1 de l’Impact. Titularisé comme deuxième attaquant dans le schéma en 5-3-2 imaginé par l’entraîneur Rémi Garde, il a multiplié les appels derrière la défensive des visiteurs, maltraitant notamment le vétéran Claude Dielna dans l’une des confrontations les plus inégales de la soirée.

« On m’avait donné un grand rôle ce soir, on m’avait dit de ne pas me gêner pour attaquer le numéro 5, a-t-il révélé. Ça a plutôt bien marché. » 

À la 21e minute, Okwonkwo a sprinté à partir du centre du terrain pour battre Dielna à la hauteur de la surface de réparation adverse. Avec Maxi Urruti comme option de passe sur sa gauche, il a opté pour un tir qui a percuté le poteau. Le ton était donné.

Sept minutes plus tard, Okwonkwo a flirté avec le hors-jeu jusqu’à ce qu’un relais parfaitement mesuré de Bacary Sagna le lance en échappée, une autre occasion en or qu’il n’a cette fois pas ratée. Sa vitesse pure, mais aussi cette chimie grandissante qu’il développe avec Sagna sur le flanc droit, lui a permis de se créer deux autres chances de marquer avant la mi-temps. 

« Sa relation avec Bacary est assez bonne, a remarqué Garde. On connaît les qualités d’Orji, on essaie de l’envoyer dans la profondeur et on a vu ce soir ce qui peut arriver quand ses courses sont bien calculées. La qualité technique de Bacary lui permet de lui servir de très bons ballons. »

« Je crois qu’on se comprend de mieux en mieux, estime la recrue de 21 ans. C’est un grand professionnel, il a joué pour de grandes équipes, dont Manchester City. Avant le match de ce soir, il m’a dit : ‘Si tu m’écoutes, on va tuer cette équipe’. Je l’ai écouté et j’ai l’intention de continuer de le faire! »

Ironiquement, c’est avec une action qui ne sollicitait en rien sa rapidité qu’Okwonkwo a abattu les Timbers. Les deux pieds plantés dans la surface, il a accepté dos au jeu une passe de Saphir Taïder pour ensuite décocher en pivotant une frappe assassine qui a réduit chacun de ses adversaires, y compris le gardien Jeff Attinella, au rôle de spectateur.

Il s’agissait de son deuxième but du match, son quatrième dans l’uniforme de l’Impact.

Impact 2 - Timbers 1

« C’est la prise de risque, c’est le talent, c’est le geste que parfois les attaquants doivent tenter et réussissent, applaudissait Garde. On gagne sur ce but-là alors que c’était sans doute le plus difficile à mettre ce soir. Il y en avait des plus faciles. C’est le foot, c’est comme ça parfois. »

Le tour de force d’Okwonkwo est encore plus impressionnant quand on sait qu’il n’avait pas joué depuis plus d’un mois, soit depuis qu’une blessure à une cuisse l’avait empêché de terminer un match contre le LAFC. Au terme de sa performance qui lui a valu le titre de joueur du match, son entraîneur a souligné la qualité du travail qu’il a mis à l’entraînement dans l’espoir d’accélérer sa guérison.

« Je n’aurais pas parié qu’il allait marquer deux buts, mais j’étais convaincu qu’il était prêt et qu’il afficherait le bon état d’esprit. Il a le talent, il a la puissance pour faire mal à ses adversaires et la façon dont il a joué ce soir est très intéressante. C’est maintenant à lui de mettre à profit ses qualités et de réaliser le pouvoir qu’il a entre les mains. »