La lucidité de Piette : « Ça va être compliqué »
Impact jeudi, 12 sept. 2019. 15:08 dimanche, 15 déc. 2024. 00:51MONTRÉAL – Ça commençait à sentir le brûlé quand Samuel Piette a quitté Montréal pour rejoindre l’équipe nationale canadienne au début de la semaine de congé dont bénéficiait l’Impact, au début du mois.
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L’Impact venait de manger une claque de 3-0 contre D.C. United, un rival direct qui était à sa portée, et Piette s’était retrouvé bien malgré lui au cœur du remous après une intervention émotive avec un groupe de supporteurs. Il était temps pour le capitaine de prendre ses distances.
Piette avait retrouvé sa sérénité habituelle jeudi, deux jours avant la visite du FC Cincinnati au Stade Saputo, mais un triste constat ne pouvait lui échapper. Pendant son absence, les perspectives d’avenir de l’Impact se sont obscurcies avec la progression des équipes qui l’entourent au classement.
Club le plus actif durant la trêve internationale, Toronto FC a repris les deux matchs qu’il avait en mains sur l’Impact en collectant quatre points supplémentaires. Orlando City SC est allé chercher un match nul inespéré à Los Angeles. Seul le Revolution de la Nouvelle Angleterre a fendu l’air en perdant un match à New York.
Le portrait mis à jour se lit comme suit : parmi les équipes qui ont joué le même nombre de parties que l’Impact, les plus accessibles – TFC et DC – possèdent désormais une avance de cinq points sur Montréal. Les Red Bulls de New York et le Revolution sont respectivement à quatre à deux points devant, mais ont encore un match de plus à jouer.
Avec quatre matchs à biffer au calendrier, la marge d’erreur du Bleu-blanc-noir est plus mince que jamais, surtout si l’on considère la piètre qualité du jeu qu’il propose depuis maintenant plus de deux mois.
« Ça va être compliqué, évidemment, n’a pu nier Piette. Mais je pense que – ce n’est pas totalement entre nos mains, mais on peut contrôler certaines choses. Si on est capable d’aller chercher les points qu’on doit aller chercher, surtout ici à la maison, les autres équipes ont aussi des calendriers difficiles, donc elles aussi peuvent trébucher. Mais si on gagne les quatre matchs qu’il nous reste et que New England fait la même chose, on aura beau gagner nos matchs, on ne pourra pas les rattraper. Donc on peut contrôler certaines choses, mais pas totalement. »
L’Impact disputera trois de ses quatre derniers matchs de saison régulière au Stade Saputo. Après Cincinnati samedi, il accueillera Atlanta le 29 septembre et les Red Bulls le 6 octobre. Un voyage à Los Angeles pour y affronter le Galaxy scindera ce long séjour à domicile, sans oublier les deux matchs de finale du Championnat canadien contre Toronto.
Quant au Revolution, il recevra Real Salt Lake et New York City FC au Gillett Stadium et rendra visite à Portland et Atlanta.
« Mais je pense qu’il faut y aller un match à la fois, poursuit Piette. Il faut commencer par samedi et éviter de penser à mercredi au Championnat canadien ou à l’autre samedi contre le Galaxy. Il faut commencer par les trois prochains points, parce que si on ne gagne pas en fin de semaine, ça va être très, très, très compliqué pour le reste. »
L’Impact mériterait tout le malheur qu’il s’attirerait s’il ne parvenait pas à écarter Cincinnati de son chemin. L’équipe d’expansion est l’une des deux seules formations de la MLS qui sont déjà mathématiquement éliminées. Elle a perdu ses quatre derniers matchs par un pointage combiné de 15-4.
« Rendu à ce point-ci de la saison, on ne peut plus trouver d’excuses. Il faut gagner, il faut commencer par samedi. C’est un match un peu dangereux parce que si on perd, c’est la misère, on se met dans le trouble et évidemment il n’y a rien de positif à sortir de là. Et si on gagne, c’est un match qu’on est censé gagner et tout le monde va dire que c’est ce qui devait arriver. C’est un gros piège, surtout contre les derniers dans l’Est. Il faut absolument gagner. »
Piatti avec le groupe, mystère autour de Fanni
L’Impact s’est entraîné avec une formation presque complète en prévision de ce duel en apparence inégal. Particulièrement digne de mention fut la présence d’Ignacio Piatti au sein du groupe. Blessé à répétition depuis le début de la saison, l’Argentin pourrait être prêt à disputer un premier match depuis le 10 août. L’entraîneur-chef Wilmer Cabrera n’a rien voulu confirmer, mais Piatti a pratiqué avec ce qui ressemblait beaucoup à un XI partant lors des exercices collectifs jeudi.
En défensive, un point d’interrogation subsiste quant au statut du vétéran Rod Fanni. Depuis l’annonce de son retour à la fin août, tout semblait indiquer que le défenseur français serait prêt à contribuer à partir de samedi. Mais à l’entraînement, Jukka Raitala et Rudy Camacho semblaient former la charnière centrale partante tandis que Fanni et Victor Cabrera dirigeaient la ligne arrière du groupe de réservistes.
« Rod fait ce qu’il se doit pour être prêt. Ce qui est dommage, c’est qu’il n’a plus 15 ans. Il faut s’assurer qu’il donne le temps à son corps d’être prêt. Mais c’est un bon professionnel, un excellent joueur et il a la bonne mentalité. Il sera là plus tôt qu’on le pense », a dit Cabrera, entretenant le mystère sur ses intentions.
« Je suis dans le soccer depuis assez longtemps pour savoir que bien des choses peuvent survenir le vendredi, a ajouté l’entraîneur. Rod pousse comme tous les autres. C’est bien parce que ça crée une saine compétition et ça nous donne plus de possibilités. Nous avons des options, mais des options de qualité. »
Fraîchement revenu en ville, Piette a bénéficié d’une séance écourtée, mais a assuré qu’il serait à son poste vendredi.