Rendez-vous manqué sur toute la ligne pour l'Impact qui s'incline
Impact lundi, 21 mai 2018. 08:07 dimanche, 15 déc. 2024. 08:45MONTRÉAL – Ils étaient venus pour voir un rare visiteur. Ils ont eu droit à une triste récurrence.
Devant la première salle comble de la saison au Stade Saputo, l’Impact s’est incliné par la marque de 1-0 devant un Galaxy de Los Angeles réduit à dix joueurs pendant plus de la moitié du match.
Un but d’Ola Kamara, inscrit à la 75e minute, a trainé le onze montréalais vers une troisième défaite consécutive par jeu blanc, lundi, à l’occasion du 25e anniversaire du premier match local de l’histoire de l’Impact. L’attaque du Bleu-blanc-noir n’a maintenant pas produit de but en 292 minutes, soit depuis la 68e minute de son éclatante victoire contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre le 5 mai.
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L’occasion était pourtant belle de capitaliser sur le passage d’un autre adversaire vulnérable. Défait dans quatre matchs de suite avant son arrivée à Montréal, le Galaxy a perdu son joueur étoile Zlatan Ibrahimovic à la fin de la première demie. Ce dernier a été expulsé sur carton rouge après avoir porté sa main au visage du défenseur Michael Petrasso.
L’Impact a obtenu ses meilleures chances de profiter de son avantage numérique au début de la deuxième demie, quand Alejandro Silva et Raheem Edwards ont tour à tour été frustrés par les prouesses du gardien David Bingham. Mais sinon, jamais les locaux ne sont parvenus à prendre le réel contrôle de l’action. Anthony Jackson-Hamel croyait avoir procuré la délivrance à la 73e minute, mais il s’était mis en position de hors-jeu avant de trouver le fond du filet. Deux minutes plus tard, le but décisif était marqué à l’autre extrémité du terrain.
« Toute la semaine, j’ai eu des soucis défensifs à régler, mais sur ce match, c’est offensivement qu’on a péché, ne pouvait que constater l’entraîneur-chef Rémi Garde après la rencontre. On a eu beaucoup de situations qu’on aurait dû mieux exploiter. On n’a pas été suffisamment dangereux, pas été suffisamment tranchants, pas été suffisamment agressifs devant le but pour couper toutes les balles, tous les centres et on l’a payé sur les 45 dernières minutes. »
Les mains liées par l’indisponibilité de quatre défenseurs réguliers – Rod Fanni et Victor Cabrera sont blessés, Rudy Camacho est resté sur le banc et Daniel Lovitz était suspendu –Garde avait dû bricoler un rempart défensif avec les moyens du bord. Ainsi, un seul des quatre membres de la ligne arrière évoluait à sa position naturelle. Garde a même été contraint de placer Marco Donadel, un milieu de terrain qui a lui-même passé la majeure partie de la saison sur la liste des blessés, en charnière centrale.
Le quatuor, dans l’ensemble, s’est bien tiré d’affaire. Mais à l’amorce du dernier quart d’heure de jeu, Donadel s’est laissé semer par Kamara dans la profondeur, bien lancé par Emmanuel Boateng. Kamara s’est ensuite donné un angle de tir en coupant devant Raitala, puis a complété l’opération avec son cinquième but de la saison.
« Marco a bien joué, mais il n’est pas un défenseur central naturel. C’est normal qu’il se place dans des situations que d’autres joueurs sauraient éviter à cette position », excusait le gardien Evan Bush.
« Marco a courageusement relevé le défi aujourd’hui, parce qu’il n’avait pas joué depuis longtemps, a applaudi Garde. J’étais plus inquiet sur la durée du match que ce qu’il allait donner parce qu’il est souvent dans ces situations à l’entraînement depuis que je suis là. »
Malgré les meilleures intentions du monde, l’Impact a perdu sept de ses huit dernières parties. Il montre désormais une fiche de 1-3 cette saison au Stade Saputo.
Zlatan : accident pour Petrasso, arrogance pour Bush
L’affiche du jour a drastiquement changé à la 41e minute quand Ibrahimovic, une grande pointure internationale débarquée à L.A. en début de saison, s’est fait montrer la sortie pour son geste à l’endroit de Petrasso. En couverture dans la surface de réparation, le défenseur de l’Impact a marché sur un pied de la superstar suédoise, qui a réagi avec une gifle au visage.
L’arbitre Ismail Elfath a fait appel à la reprise vidéo pour revoir la scène. À son retour sur le terrain, il a sorti un jaune à Petrasso et un rouge à Ibrahimovic, qui se tordait encore de douleur sur la pelouse.
« J’étais concentré sur le ballon et j’ai accidentellement marché sur ses orteils. Ce n’était pas du tout intentionnel », s’est défendu Petrasso, avouant que la baffe l’avait davantage surpris que blessé.
« J’ai entendu la foule réagir et ensuite j’ai vu les deux joueurs au sol, a raconté Bush. Mais je sais que Mike n’est pas un joueur vicieux et honnêtement, après avoir vu la reprise, je ne comprends pas qu’on ait pu lui décerner un carton jaune. C’est complètement insensé. Si vous donnez un carton parce qu’un joueur a marché sur le pied d’un adversaire, c’est que vous croyez que le geste est intentionnel et dans ce cas, ça devrait être un rouge automatique. »
Mais aux yeux de Bush, la réaction d’Ibrahimovic était encore plus douteuse que la décision de l’officiel.
« C’est le genre de chose qu’on voit lorsqu’un gars entouré d’une telle aura arrive dans cette ligue. Parfois, ils croient qu’ils sont au-dessus des règles. Peut-être qu’à Manchester United, il aurait réagi différemment. Mais des gars avec un tel pedigree s’attendent souvent à un traitement préférentiel ici. Même Didier [Drogba] faisait la même chose parfois, mais son comportement général sur le terrain était meilleur dans ces situations. »
Qu’on la juge justifiée ou non, l’indignation de Bush n’était pas dirigée vers la bonne cible. Le rendement de l’équipe qui joue devant lui devrait être la principale source de frustration et d’inquiétude présentement.
« Il n’y a pas que du négatif, mais c’est vrai que lorsqu’on joue plus de 45 minutes à 11 contre 10 à domicile, ce n’est pas acceptable de perdre », a bien résumé Rémi Garde.