MONTRÉAL – Mauro Biello a confirmé que l’Impact avait décidé de porter sa cause en appel dans l’espoir de faire annuler le carton rouge décerné à Marco Donadel dans la défaite de 2-0 contre le Galaxy de Los Angeles en fin de semaine.

Un carton rouge douteux à Donadel

Donadel a été expulsé du match à la 44e minute à la suite d’un contact avec le milieu de terrain Jermaine Jones. La reprise vidéo permet toutefois de constater que la décision de l’arbitre Armando Villarreal a pu être influencée par la réaction exagérée de Jones.

« Je sais qu’on joue un jeu d’émotion, un jeu de contact, mais le carton à Marco... J’en ai vu dans ma carrière, mais celui-là est vraiment spécial », a vivement dénoncé Patrice Bernier mardi.

« La ligue nous dit que mettre un terme à la simulation est une priorité pour elle. Je suis désolé, mais il y a encore du travail à faire là-dessus », ne s’est pas gêné à ajouter le capitaine.

« Il est tombé avec les mains sur son visage, mais il y a eu zéro contact au visage, ironisait Biello, toujours aussi convaincu de l’innocence de son joueur. Il a décidé de jouer ce jeu-là avec l’arbitre. Pour l’instant, il a gagné. »

« Nacho a bien travaillé, sans douleur, c'est un bon signe »

Bernier est le premier à être intervenu auprès de Villarreal pendant que celui-ci exhibait son carton devant un Donadel médusé, pendant que la présumée victime gigotait au sol.

« Il m’a dit directement que le quatrième officiel lui avait parlé et que ça semblait être un geste à caractère agressif, a relaté Bernier. Je lui ai fait remarquer qu’on n’était qu’à la 43e minute, que c’était un geste où deux joueurs se battaient pour le ballon et qu’il avait peut-être mordu sur un geste qui lui avait été bien vendu. À ce moment-là, je voulais juste qu’il puisse se racheter plus tard. Et il y a eu quelques autres faits de jeu où il aurait pu donner un jaune de l’autre bord. [Giovani] dos Santos qui feint de plonger pour un penalty : pas de faute. [...] On peut penser à [Nathan] Smith qui a complètement anéanti Ballou sans qu’il y ait d’appel. »

Les conspirationnistes ont de quoi s’alimenter ce printemps à Montréal. L’Impact s’est vu décerner 80 fautes depuis le début de la saison, une moyenne de 16 par partie. En contrepartie, ses adversaires n’ont été réprimandés que 52 fois. Dans chacun de ses cinq matchs, le Bleu-blanc-noir a été plus puni que son rival.

L’Impact a aussi reçu un total de 14 cartons contre six pour ses rivaux. Le rouge de Donadel était déjà le troisième servi à la troupe de Biello après ceux de Hassoun Camara et Victor Cabrera plus tôt cette saison.

« Parfois, l’équipe qui voyage a plus de difficulté au niveau des fautes, ose l’entraîneur comme hypothèse. Néanmoins, cette statistique, c’est quelque chose dont on est conscient et qu’on veut corriger. Il faut trouver cet équilibre entre être agressif et écoper d’une faute. Je ne suis pas content qu’on ait trois cartons rouges en cinq matchs. C’est quelque chose qu’il faut améliorer. On ne peut pas contrôler l’arbitre, mais on peut contrôler nos actions. »

« Je ne peux pas aller dire à mes coéquipiers de jouer sur le frein, prévenait quant à lui Bernier. À la fin, il y a des faits qu’on ne peut pas contrôler et malheureusement, ça va contre nous présentement, mais il faut le prendre comme une motivation. Si on joue contre douze joueurs, tant mieux! À nous de prouver que ça va prendre beaucoup plus que ça pour nous arrêter. »

Un appel potentiellement coûteux

Si la décision de l’officiel est maintenue par le comité de révision qui sera chargé d’évaluer le cas, Donadel devra purger une suspension automatique d’une partie samedi alors que l’Impact recevra Atlanta United FC dans le premier match de la saison au Stade Saputo. Mais Bernier a bon espoir que justice soit rendue et que l’Italien puisse être à son poste samedi.

« J’espère, je l’espère vraiment. Ils l’ont déjà fait dans le passé. C’est le bon côté, c’est que la Ligue a déjà réglé certains cartons qui n’étaient pas mérités. »

L’année dernière, l’Impact avait obtenu gain de cause dans une contestation logée officiellement après l’expulsion de Calum Mallace au terme d’une mêlée contre le Toronto FC le 27 août. L’organisation s’était toutefois retenue de déposer un protêt en bonne et due forme à d’autres occasions puisqu’un appel rejeté peut être coûteux pour les plaignants.

Selon un document disponible sur le site officiel de la MLS, les vingt équipes du circuit doivent, avant le début de chaque saison, fournir une somme remboursable de 25 000 $ pour se prévaloir du droit d’aller deux fois en appel.

Par contre, si un appel est jugé exagérément injustifié par le comité de discipline, le club en cause perd l’argent déposé dans les coffres de la Ligue en plus du droit d’en appeler d’une autre décision pour le reste de la saison. De plus, la pénalité qui était remise en question par le processus d’appel est doublée.

De l’espoir pour Piatti et Camara

Hassoun Camara, qui a quitté le match contre L.A. aux prises avec des symptômes reliés à une commotion cérébrale après une chute en première demie, s’est entraîné en solitaire mardi. Biello a confirmé que le longiligne défenseur devait suivre le protocole de réinsertion instauré par la Ligue, mais n’a pas exclu la possibilité de pouvoir compter sur ses services contre Atlanta.

« Il a vu le docteur et n’a plus de symptôme, mais il doit attendre une semaine avant de réintégrer le groupe. S’il progresse bien, il pourrait être disponible pour moi », a expliqué le coach.

Quant à Ignacio Piatti, il a poursuivi sa remise en forme en s’impliquant, sans contact, dans les exercices collectifs. Biello espérait qu’il puisse pousser un peu plus la machine mercredi et semblait confiant de pouvoir le réintégrer dans sa formation samedi.

Piatti a raté les deux derniers matchs des siens en raison d’une blessure à une jambe.

« Il passe tous les petits tests, se réjouit Biello. Il a travaillé très fort pendant qu’on était à Los Angeles et il ne ressent plus de douleur, alors c’est bon signe. S’il se sent bien demain, on va le pousser encore un peu plus. »