Une ambiance survoltée
Impact jeudi, 20 févr. 2020. 07:23 dimanche, 15 déc. 2024. 11:54Après une absence de quatre ans, l’Impact effectue cette année un retour en Ligue des Champions de la CONCACAF. Au sein de l’édition actuelle, seul Evan Bush a eu l’occasion de voir de l’action lors de l’aventure de 2015, ponctuée d’arrêts dans des stades hostiles du Mexique et du Costa Rica.
Ce qui attendait les joueurs en débarquant au stade Ricardo Saprissa de San José mercredi soir relevait donc en bonne partie de l’inconnu.
Si cet énoncé est vrai pour les joueurs, il l’est tout autant pour les amateurs. L’expérience d’un partisan de l’Impact en visite dans la capitale costaricaine pour le premier match de cette série aller-retour diffère sur plusieurs points de celle vécue dans les stades nord-américains.
Tout d’abord, il y a l’achat des billets. Il peut se révéler complexe de se les procurer à l’avance sur le web. Afin de mettre la main sur ceux-ci, il faut mettre le cap vers un supermarché ou encore se rendre directement au stade.
Une fois cette étape terminée, il y a le traditionnel rendez-vous d’avant-match. Mercredi après-midi, ce sont près de 60 partisans qui s’étaient rassemblés au restaurant Mi-Tablita Campesina, situé à seulement quelques minutes de marche du stade, afin de mettre la table pour ce premier rendez-vous attendu de 2020.
En prenant le chemin du stade, il est possible de constater les premiers signes d’une sécurité accrue entourant la rencontre. Deux heures avant le début du match, l’autobus transportant les joueurs et le personnel de l’Impact effectue son arrivée, entouré d’une importante escorte policière.
Une fois arrivés sur les lieux, un important dispositif de sécurité attend les partisans montréalais, alors que près de 50 d’entre eux sont soumis à une fouille sévère. On leur demande de se placer côte à côte, face au mur, pendant qu’un chien renifleur les examine tour à tour.
Une fois ce difficile exercice complété, les supporters peuvent enfin faire leur entrée à l’intérieur de l’Estadio Ricardo Saprissa. La première chose qui saute aux yeux à l’intérieur du stade est la proximité avec le terrain. Les estrades sont excessivement abruptes, avec comme résultat que chaque partisan se sent près de l’action, même assis au dernier balcon.
L’ambiance qui règne dans l’enceinte du stade en début de rencontre est particulière. L’électricité est palpable, mais l’absence des membres de la Ultra Morada, groupe de fervents partisans de Saprissa, est impossible à ignorer. Bannis du stade après que des épisodes de violence aient éclaté la semaine dernière lors d’un match opposant leur équipe à Alajuelense, les Ultras sont remplacés pour ce match par une fanfare, nettement moins agressive à l’endroit des joueurs montréalais.
Après les deux buts rapides marqués par l’Impact en début de première demie, la ferveur des partisans costaricains se fait sentir. Intransigeants à l’égard de leurs joueurs, c’est à plusieurs reprises que les Ticos montrent leur mécontentement à l’endroit de David Guzman, coupable d’un revirement sur le premier but de l’Impact, en le sifflant bruyamment.
Les Montréalais ont également droit à leur part de moqueries en début de match, alors que le moindre déchet technique est bruyamment sifflé par les amateurs costaricains.
Toutefois, ce n’est qu’en début de deuxième mi-temps que l’ambiance se réchauffe véritablement à l’intérieur du stade. Plusieurs bonnes occasions de marquer de leur équipe, combinées aux bruyants chants des Ultras, qui avaient réussi à se faufiler aux abords du stade, ont définitivement fait en sorte de galvaniser les partisans de Saprissa.
Cette énergie a bien servi leurs favoris qui s’en sont servis afin de revenir de l’arrière grâce à deux importants buts en fin de rencontre. Ce résultat leur permet d’envisager un dénouement positif à la suite du match retour disputé mercredi prochain à Montréal.
En ce qui concerne les partisans montréalais présents au match, les trois coups de sifflet finaux ne signifiaient pas la fin de leur aventure au stade. Ce n’est qu’après une attente de près de 30 minutes qu’ils ont pu quitter, escortés par de nombreux policiers, afin de rejoindre le transport qui les attendait à quelques coins de rues du stade.
L’expérience risque d’être fort différente lors du match retour, mercredi prochain au Stade olympique.
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