Un défi d'une tout autre ampleur pour Didier Drogba et l'Impact
Impact mercredi, 9 sept. 2015. 11:33 samedi, 14 déc. 2024. 00:47MONTRÉAL - Il aurait fallu être un brin rabat-joie pour commencer à chercher des poux après la mémorable victoire de l’Impact face au Fire de Chicago en fin de semaine dernière.
Mais si le coup d’éclat de Didier Drogba, qui a réussi un spectaculaire tour du chapeau à son premier départ en MLS, méritait d’être célébré, il a aussi permis de camoufler les ratés d’une défensive encore une fois trop généreuse. Même s’il a empoché les trois points recherchés, l’Impact a concédé au moins trois buts dans un match pour la cinquième fois de la saison.
Les irréductibles rappelleront que l’absence de deux défenseurs réguliers appelés en sélection nationale et d’un autre pour cause de suspension aura considérablement affaibli un rempart complètement reconstruit pour l’occasion. Mais Drogba a lui-même offert une bonne estimation de la valeur de cette excuse lorsqu’il a rapidement évoqué son insatisfaction vis à vis le rendement global du club après son petit exploit. D’ailleurs, la nouvelle grande vedette du Bleu-blanc-noir ne marquera pas trois buts chaque soir. Et le Fire de Chicago, faut-il le préciser, a très peu en commun avec le Galaxy de Los Angeles, qui attend l’Impact de pied ferme.
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« Si on prend trois buts à L.A., on ne gagnera pas », résumait d’ailleurs lucidement le défenseur Wandrille Lefèvre après l’entraînement de mardi.
En fait, le Galaxy est tellement impressionnant cette saison à domicile que le limiter à trois buts au StubHub Center, où l’Impact sera en visite samedi, relèverait presque de l’exploit. Il suffit de jeter un œil aux chiffres qui suivent pour mesurer l’ampleur du défi qui attend le onze montréalais pour le premier match d’un voyage qui en comptera deux sur la côte ouest américaine.
Meneur au classement général de la MLS avec 46 points, le Galaxy a remporté ses six derniers matchs du championnat nord-américain à domicile. Au cours de cette séquence, il a marqué un hallucinant total de 27 buts, soit une moyenne de 4,5 par rencontre. Quatre de ses récentes victimes sont tombées sous le poids de cinq buts. Toutes compétitions confondues, l’équipe de Bruce Arena affiche un différentiel de +31 à ses huit dernières sorties devant ses partisans.
Le gardien Evan Bush, dont les prochaines nuits risquent d’être écourtées par des visions de Robbie Keane, Steven Gerrard et autres Gyasi Zardes, avait remarqué.
« C’est assurément un défi de taille, comme ce l’est pour chaque équipe qui doit se rendre là-bas. Ils volent presque littéralement sur leur terrain, illustre le cerbère montréalais. Outre le fait qu’ils excellent à domicile, c’est une équipe qui compte sur des joueurs dangereux partout sur le terrain. Même si vous parvenez à freiner Keane, ils ont quatre autres gars qui sont capables de marquer. C’est une équipe qui fait le travail en comité. »
« C’est sûr que ça sera la folie, surtout en début de match, anticipe Lefèvre, qui a commencé trois des quatre derniers matchs de l’Impact en défense centrale. Si, pendant les 10 ou 15 premières minutes, on arrive à laisser passer la tempête en pliant sans casser, ça permettra de construire un momentum et d’engranger de la confiance. »
« On va être mis à l’épreuve, c’est sûr, mais il faut être prêt pour un match comme ça, insiste l’entraîneur Mauro Biello. Si on veut entrer dans les séries et aller loin, il faut être prêt à affronter les bonnes équipes comme Los Angeles. »
Une dernière dizaine cruciale
Campé au sixième échelon du classement de l’Association Est, l’Impact amorcera samedi une séquence de trois matchs en huit jours. Après ce passage qui s’annonce éprouvant dans la Cité des Anges, il atteindra le nord de la Californie pour se frotter aux Earthquakes de San Jose en milieu de semaine. De retour à Montréal pour le week-end, il affrontera ensuite le Revolution de la Nouvelle-Angleterre.
Un bond au classement demeure peu probable dans l’immédiat étant donné l’écart qui s’est récemment creusé avec les équipes qui le précède. Mais l’occasion sera belle pour distancer les poursuivants tenaces qui attendent un signe de faiblesse à l’arrière. L’Impact a un point d’avance sur l’Union de Philadelphie et deux sur l’Orlando City SC avec quatre matchs en main sur chacun des deux clubs.
« On a hâte de partir sur la route, assurait Nigel Reo-Coker. On ne s’attarde pas trop au classement de la Ligue présentement. Chaque match doit être abordé comme une finale de Coupe. On doit jouer avec le même enthousiasme, la même passion, le même niveau d’engagement. On doit jouer comme une équipe qui ne veut pas mourir. »
« Bien sûr, on doit être conscient de ce que chaque adversaire peut offrir, mais le plus important, c’est de se concentrer sur notre propre identité, ajoute Bush, qui préfère s’encourager par l’explosion offensive du dernier match. Chaque équipe dans cette ligue joue différemment. Si vous passez trop de temps à vouloir contrer chaque adversaire que vous croisez sur votre route, vous en venez à perdre votre propre identité. On retourne donc au style qui nous est propre et je crois que ça nous sera bénéfique au cours de nos dix derniers matchs. »
L’Impact devrait voyager avec une formation plus complète que celle qui a accueilli le Fire il y a quelques jours. Victor Cabrera a fini de purger sa peine tandis qu’en théorie, Ambroise Oyongo devrait être de retour de ses obligations internationales. Laurent Ciman, frappé d’une suspension de deux parties, ne sera toutefois pas admissible à un retour au jeu avant le 19 septembre. Le capitaine Patrice Bernier, blessé, restera lui aussi à Montréal.
Laissé sur le banc lors du dernier match, Hassoun Camara est aussi susceptible de voir de l’action au cours de la prochaine semaine. Indisposé par des blessures à un genou et à une cuisse depuis la finale de la Ligue des champions, le défenseur français s’approche d’un premier départ en MLS depuis le mois de mars, a laissé sous-entendre Biello.
« Je n’aime pas trop faire des changements avec les quatre en arrière pendant un match, a expliqué l’entraîneur pour justifier le sort réservé à Camara contre Chicago. Ce n’est pas facile pour un défenseur d’entrer dans un match avec le momentum et l’intensité. J’aimerais que Hassoun commence un match. Il va trouver son rythme de cette façon. »