Avec de nombreux absents dans les deux camps, on anticipait un match ouvert samedi au Stade olympique et c’est exactement ce que les partisans ont eu à se mettre sous la dent en première mi-temps. Nacho Piatti a ouvert la marque à la 14e minute avec une réalisation dédiée à la mémoire de son grand-père. Jack McInerney a ensuite doublé l’avance des siens avec son premier but de la saison.

Deux buts en autant de minutes de la part des visiteurs ont toutefois refroidi la foule à la demi-heure de jeu. Les soixante minutes suivantes n’auront pas livré le même spectacle, alors qu’aucune des deux équipes n’a su ajouter à la marque.

Avertissement

Sur une note plus philosophique que technique, je crois que le match de samedi servira de sérieux avertissement en vue du match contre Alajuelense la semaine prochaine. Le Onze montréalais est en bonne position pour atteindre la finale de la Ligue des champions, mais l’avance de 2-0 creusée au match aller paraît bien plus mince tout d’un coup. Un simple moment d’inattention peut coûter cher et la rencontre face à Orlando aura rappelé à tout le monde l’importance d’être mentalement présent pendant 90 minutes.

Plus d’ambition

Le sentiment général chez les Montréalais à la conclusion de cette partie était d’avoir échappé deux points plutôt que d’en avoir récolté un. Le match nul avait une saveur de défaite. À la fin de la dernière campagne, ce résultat aurait peut-être été présenté comme un « pas dans la bonne direction », comme une certaine amélioration… Pas cette saison!

Bien qu’elle n’ait qu’une seule victoire en six matchs depuis le début de 2015, la présente édition de l’Impact semble avoir l’ambition de gagner et accepte mal de laisser filer une avance. L’an dernier, il y avait une certaine résignation à l’idée de permettre à l’adversaire de revenir dans une rencontre et d’échapper des points. Malgré un nombre effarant de parties gâchées dans les dernières minutes, le discours semblait toujours rester positif et optimiste.

Le match de samedi me laisse croire que le Onze montréalais a mis la barre plus haute cette saison.

L’instinct de Jack

Un ballon qui traine dans la surface et une défense indécise ont permis à McInerney de démontrer tout le flair qu’il possède devant le but. Il n’a eu besoin que d’une fraction de seconde pour bondir sur un ballon perdu, repérer Donovan Ricketts loin de sa ligne et y aller d’un lobe parfait à la volée. Il ne fait aucun doute que Jack Mac a ce précieux instinct du marqueur lorsqu’il est dans la surface.

Une question reste toutefois entière : le Onze montréalais est-il en mesure de placer l’attaquant de 22 ans dans les bonnes conditions pour mettre à profit ses qualités?

En début de match samedi, Frank Klopas demandait à Alexander et Oduro de jouer très haut. L’objectif était de tester la défense à trois d’Orlando et d’exploiter l’espace laissé par cette dernière dans les couloirs. Du même coup, McInerney s’est retrouvé mieux entouré et moins isolé devant. Clairement plus à l’aise et performant lorsqu’il a des coéquipiers près de lui, Jack Mac est à son meilleur lorsque l’équipe s’installe en nombres dans le tiers offensif. Les trente premières minutes contre Orlando auront peut-être donné au personnel technique un peu d’inspiration pour maximiser son rendement. Si en revanche les Montréalais continuent de préconiser la contre-attaque, j’ai bien peur que Jack ne trouve le temps long devant.

Nous devons maintenant attendre le 7 avril pour savoir si l’Impact a appris de ses erreurs de la fin de semaine dernière.