L'Impact a choisi une attitude plus conquérante sur les terrains adverses
Impact jeudi, 7 mars 2019. 14:12 mercredi, 11 déc. 2024. 21:07MONTRÉAL – Dans la MLS, le mystère de gagner des matchs sur des terrains adverses persiste pour bien des organisations. C’est fascinant de constater que, en 2018, quatre des équipes ayant participé aux éliminatoires ont présenté un dossier inférieur à ,500 loin de leur domicile.
En disputant huit de ses neuf premiers matchs dans de telles circonstances, l’Impact de Montréal entend remédier à la situation. Rappelons que la troupe de Rémi Garde en a arraché avec une fiche de 3-12-2 sur les pelouses adverses l’an passé.
L’accès au corridor éliminatoire aurait été dans la poche avec un rendement plus inspiré avec le maillot blanc.
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« Ici, en MLS, la plupart des équipes ne comptent pas sur les matchs à l’extérieur pour se qualifier pour les éliminatoires. On a une tout autre mentalité, on veut s’imposer à domicile ou à l’extérieur », a analysé Bacary Sagna.
Le défenseur se réjouit de ce changement.
« C’est le premier bilan que je fais par rapport à la saison dernière. On se doit d’être plus conquérants et arrogants dans la manière dont on joue. Notre bilan à l’extérieur a été très mauvais l’an passé et on veut changer la donne », a-t-il poursuivi sur le même sujet.
Son entraîneur Rémi Garde s’est également posé bien des questions à ce propos et il a poussé la réflexion un peu plus loin.
« Parfois, c’est un peu moins difficile de gagner à l’extérieur en Europe. Les styles de jeu sont plus homogènes, me semble-t-il. J’ai souvent comparé la MLS à l’Europe et non à la France, l’Italie ou l’Allemagne. C’est un mélange de tout ça et ça se ressemble pour les distances. C’est comme si vous jouez le mardi contre une équipe finlandaise et le samedi à Palerme dans le sud de l’Italie. Ce ne sera pas le même climat, pas la même culture tactique, la même histoire footballistique. C’est un peu pareil ici et c’est ce qui rend parfois les choses un peu difficiles.
« Mais sachant que les huit premières parties sur neuf seront à l’étranger, on a essayé de travailler psychologiquement avec les joueurs depuis un certain temps », a révélé Garde.
Les démarches rapportent puisque les joueurs sont affamés de savourer trois autres points en territoire ennemi. L’Impact ne serait qu’à une victoire à l’étranger de son total de 2018 avec un départ de 2-0.
« Ce serait colossal, on a regardé les trois premiers matchs avant la pause internationale et on se disait qu’on voulait essayer de les gagner contrairement à rechercher des nuls et des points. C’est très important pour nous, on n’a rien à perdre surtout les deux premières contre des équipes de l’autre association », a convenu Evan Bush.
Comme c’est souvent son habitude – et on ne peut guère le blâmer dans ses souliers d’entraîneur – Garde a quelque peu retenu l’enthousiasme collectif de son groupe.
« Je voudrais mettre un léger frein à l’emballement que je sens autour de ce qui est né après la première victoire. Je ne suis pas rabat-joie, mais je suis réaliste et je connais bien le football. Attention à tout excès de confiance et à minimiser les qualités de l’adversaire. Encore une fois, Houston est une équipe très compliquée », a-t-il maintenu.
« Bien sûr, c’est important pour nous d’avoir gagné ce premier match. On a un peu de confiance et des repères, mais c’est remis en cause chaque match. Il faut avoir beaucoup de respect et d’humilité envers notre victoire qui était très belle et qui a généré beaucoup de commentaires positifs, mais on s’en va jouer à l’extérieur dans un environnement que l’on ne connaît pas donc soyons très prudents », a enchaîné l’entraîneur.
Les différents visages et défis du Dynamo
En effet, Garde a exposé que le Dynamo est une bête particulière.
« C’est un jeu qui peut être à la fois direct pour utiliser la vitesse de leurs trois attaquants et ça peut être un jeu de passes plus combinées. Je crois qu’ils n’ont peut-être pas très bien réussi à trouver ce jeu combiné contre Real Salt Lake (nul de 1-1). Ils ont plusieurs cordes à leur arc, on va essayer de s’adapter un peu à eux », a mentionné le dirigeant.
L’autre particularité, c’est que Houston doit composer avec le calendrier de la Ligue des champions de la CONCACAF. Le Dynamo a déployé une approche différente lors de son revers de 2-0 au match aller, à domicile, contre les Tigres de Monterrey .
« Ils ont joué sensiblement comme bien des équipes mexicaines ou d’Amérique centrale. Ils laissent trois ou quatre joueurs haut sur le terrain, mais on veut essayer d’éliminer ça pour être honnête. On veut forcer ces joueurs à venir défendre. S’ils ne veulent pas le faire, on sera contents de garder la possession du ballon. Si on joue la contre-attaque et qu’on se fait étirer en devant garder des gars plus haut, ça devient plus compliqué pour nous et ils deviennent dangereux. On sait que leurs armes vers le haut sont dangereuses, mais on sait aussi que défensivement, si on parvient à se rendre dans de bons endroits et qu’ils doivent défendre comme on le souhaite, ce sera difficile pour eux », a détaillé Bush en vantant le départ convaincant de leur gardien Joe Willis.
Compte tenu du résultat contre les Tigres, il ne serait pas surprenant que le Dynamo largue ses efforts en Ligue des champions. Du moins, c’est l’avis de Bush.
« Je m’attends à les voir employer la même équipe surtout qu’ils n’ont pas obtenu un très bon résultat à domicile. Sans dire qu’ils vont abandonner, je crois qu’ils vont utiliser tous leurs meilleurs joueurs », a lancé Bush qui sait aussi que Ronaldo Pena purgera le deuxième match de sa suspension.
Le gardien de l’Impact rigolait d’ailleurs en racontant qu’il a texté son ami et ancien coéquipier, Davy Arnaud, qui agit maintenant comme adjoint à Houston.
« Il m’a seulement dit que j’allais sortir le ballon de mon but quelques fois », a confié Bush qui a répliqué avec un GIF.
En attendant le duel, Garde a déterminé que c’était préférable de ménager ses troupes.
« La charge de travail du côté mental se ressemble beaucoup, mais celle physique, surtout qu’on s’entraîne sur du synthétique, est un peu différente et un peu moindre probablement », a confirmé Bush.
« Ce sont des conditions assez particulières : changement de température, changement de surface. Même si chacun fait son possible, l’entraînement à Montréal est très compliqué donc je dirais que ma priorité demeure que les joueurs conservent la fraîcheur physique et mentale. On a beaucoup exigé des joueurs sur ces premières semaines. Je fais attention au niveau de la charge d’entraînement », a précisé Garde.
Notons que l'Impact disposera d'un répit international d'une semaine à la suite de la troisième partie, celle du 16 mars.