NASSIRIYAH, Irak (AFP) - Le contingent portugais en Irak se préparait dimanche à soutenir avec ferveur sa sélection de soccer, qui rencontre la Grèce à Lisbonne (18h45 GMT) en finale de l'Euro 2004, face à un drap blanc tendu en guise d'écran géant dans leur base de Nassiriyah (sud).

Les 119 hommes et 4 femmes de la Garde nationale républicaine (GNR, équivalent de la gendarmerie française) disaient s'attendre à une soirée très chaude vu les passions soulevées par ce match, alors que le thermomètre dépasse actuellement les 50°C dans cette région semi-désertique.

"On va, comme on l'a fait pour les matches précédents, chanter notre hymne national", expliquait à l'AFP le capitaine Paulo Silvério, commandant le détachement implanté dans cette région à majorité chiite.

Pour l'occasion, la Fédération portugaise de soccer a envoyé des T-shirts, des casquettes et des écharpes au contingent, qui fait partie de la force multinationale conduite par les Etats-Unis en Irak.

Des dispositions ont été prises pour que tous les gendarmes portugais puissent suivre en direct l'événement, la sécurité de la base militaire étant assurée la nuit par d'autres soldats étrangers y résidant, dont des Italiens et des Roumains.

Du vin portugais - notamment du Porto -, de la sangria et de la bière devaient arroser cette soirée particulière.

"Briser la glace"

Une écharpe aux couleurs de la Selecçao, la sélection portugaise, avait en outre été tendue au-dessus du "Bar Cecilio", la petite cafétéria du détachement, qui a été baptisée du prénom du prêtre du contingent. Non loin se trouve une statue de Notre Dame du Carmo, la patronne de la GNR.

"Tous les habitants de Nassiriyah vont regarder le match ce soir (dimanche soir). Et ils soutiendront en majorité le Portugal. Les Irakiens aiment peut-être le soccer encore plus que les Portugais ou les Brésiliens. Et le pouvoir du soccer permet de briser la glace", affirmait le lieutenant Duarte da Graça.

Dans la ville de Nassiriyah, les résidents interrogés par l'AFP confirmaient apprécier les Portugais, d'autant plus que ces derniers se montrent, selon eux, "courtois" et n'ont pas été impliqués dans des affrontements armés dans la région.

"Ici, tout le monde est pour le Portugal. Ils ont du style et des joueurs connus comme Figo ou Cristiano Ronaldo", estimait Kahtan Adnane, un jeune de la ville. "Les Portugais vont gagner et je les soutiens car ils ont éliminé les Anglais. Ici, ils sont gentils, ils ne sont pas arrogants", renchérissait Ahmad Saadoun, un lycéen de 18 ans.

"On va tous être devant la télé. J'espère que pour l'occasion le courant ne sera pas coupé par la compagnie d'électricité", espérait Haidar Ali, un trentenaire.