TEHERAN (AFP) - La justice iranienne a durement mis en cause les services de sécurité du stade de Téhéran, coupables d'avoir fermé la sortie principale et provoqué la mort de sept supporteurs dans une bousculade après le match Iran-Japon (2-1) de qualification pour le Mondial-2006 de soccer.

La porte principale du stade Azadi, large de 60 mètres, a été fermée devant un hélicoptère placé là pour intervenir en cas d'urgence éventuelle, a accusé le porte-parole de la justice, Jamal Karimi Rad, cité par la presse mercredi.

La foule de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs a été dirigée vers les portes latérales, larges seulement de sept mètres, a-t-il rapporté. Selon des témoignages, les grilles de ces portes n'avaient pas été retirées et les spectateurs se sont écrasés contre les barreaux à travers lesquels ils essayaient de passer pour sortir.

Jamal Karimi Rad a dénoncé "l'absence de coordination entre les forces de sécurité", l'accès donné au stade à "environ 120.000 personnes" alors que la capacité officielle est de 100.000, et le stationnement inconsidéré des voitures de 150 invités dans le périmètre.

Les responsables de la sécurité devront rendre des comptes, a-t-il dit sans plus de précision.

Stade vétuste

Sept personnes ont été tuées et 40 autres blessées dans la bousculade qui a suivi le match ce match comptant pour le tour final de la zone Asie (gr. B) des qualifications du Mondial-2006, le 25 mars.

La FIFA indique sur son site avoir ouvert dès le 26 mars "une enquête officielle". La FIFA a envoyé "un fax à la Fédération iranienne demandant de plus amples informations sur ces événements tragiques", dit-elle.

Les fins de match au vétuste stade Azadi donnent traditionnellement lieu à des congestions d'autant plus dangereuses que l'assistance est plus nombreuse.

"La porte principale était fermée et la foule s'est dirigée vers les portes latérales, mais les grilles n'avaient pas été enlevées et, sous la pression de la foule, nous sommes passés à travers les grilles", a raconté Behzad Akandi, un supporteur de 18 ans qui a eu la jambe cassée, au quotidien Etemad.

Il a fallu "quinze minutes pour qu'on retire les grilles", a-t-il ajouté. Il a été évacué par ambulance "à côté de deux cadavres".

Selon lui, les gens hurlaient pour que les forces de sécurité ouvrent la porte principale, mais on leur a répondu que l'hélicoptère qui se trouvait là risquait d'être endommagé.

"Je suis tombé par terre (...) Deux personnes ont tenté de me relever mais la foule nous a poussés vers les grilles", a raconté Davoud Shahi, qui a également eu la jambe cassée.