LONDRES (AP) - Lennart Johansson, le président de l'Union européenne de soccer (UEFA), a déclaré la guerre à Michel Platini jeudi, en affirmant que son expérience devrait suffire pour conserver son fauteuil lors des élections de janvier prochain pour "protéger" son bilan, face à son adversaire, le Français Michel Platini.

"C'est une chose de bien jouer au soccer sur une pelouse. C'en est une autre de s'occuper des problèmes de 52 nations. Ce n'est pas facile à appréhender", a déclaré le Suédois âgé de 76 ans.

Johansson vise un quatrième mandat consécutif le 27 janvier 2007 à Duesseldorf, lors des élections pour la présidence. Il a expliqué qu'il s'est décidé à se représenter après l'annonce par Platini, triple Ballon d'Or de "France Football" et champion d'Europe 1984, de sa propre candidature.

"Ce n'est pas une chose après laquelle je courrais. Mais personne ne s'est levé pour s'opposer à mon adversaire", a déclaré Johansson. "J'ai dû y aller. Je dois protéger ce que moi et mes collègues ont bâti depuis tant d'années."

Le Suédois qui fêtera dimanche ses 77 ans a lancé son programme jeudi à Londres en expliquant qu'il compte faire valoir les acquis de 16 ans de présidence, et notamment la stabilité dont bénéficie le football à ses yeux, sur le continent où il est le plus lucratif et le plus compétitif.

"Pour moi, le principe de solidarité est crucial pour le futur du football européen", explique-t-il. "Nous avons tant d'indices montrant que le vainqueur prend tout. Si ces (clubs) pensent qu'ils sont meilleurs que les autres, c'est une chose qui ne sera pas acceptée tant que je serai là".

Johansson souligne qu'il est en désaccord avec la proposition de Platini de réduire de quatre à trois le quota des clubs engagés en Ligue des champions par les grandes nations de football que sont l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne, afin de donner plus de chance aux petits pays de remporter la plus prestigieuse des coupes européennes.

"Il y a cinq grandes nations en Europe qui nous apportent les plus importants revenus", dit-il. "Cela tombe sous le sens que ceux qui apportent les ressources soient payés en retour. Sans elles, nous n'aurions jamais la possibilité de redistribuer (les revenus) en faveur du football de la base".