MILAN (AFP) - D'abord sujet de plaisanteries douteuses à cause de son surnom, le jeune prodige brésilien Kaka, arrivé au Milan AC l'été dernier et rapidement devenu indispensable au club lombard de soccer à 21 ans seulement, n'aura pas mis bien longtemps à faire taire les moqueurs.

Depuis qu'il s'est posé chez les Rossoneri, Ricardo Izecson Santos Leite, dit Kaka (le sens scatologique du mot est commun à l'italien et au français), a déjà marqué 9 buts en 21 matches d'une Série A que le Milan AC domine, ainsi que 2 autres buts en 7 rencontres de Ligue des champions, dont il dispute le 8e de finale retour contre le Sparta Prague, mercredi à Milan (aller: 0-0).

Mais au-delà de ces chiffres, le champion du monde 2002 -il a joué quelques minutes face au Costa Rica (5-2)- est devenu incontournable chez les champions d'Europe en titre, au point d'entraîner le départ de son compatriote Rivaldo et de reléguer de plus en plus souvent le Portugais Rui Costa sur le banc.

"C'est un garçon posé et tranquille, qui ne verse ni dans l'effusion, ni dans la dépression, explique, louangeur, son entraîneur Carlo Ancelotti. Il est fort intérieurement, il est déjà très mûr pour son âge. Je ne pense pas qu'il risque de prendre la grosse tête. C'est un grand champion".

Rapidité et puissance

Surveillé de près pendant près de deux ans par le club, l'ancien joueur de Sao Paulo (3 saisons, 48 buts en 131 matches) a posé ses valises en Lombardie (pour 8,5 M EUR sur cinq saisons) plutôt qu'à Chelsea qui le convoitait aussi, bien aidé, notamment, par son compatriote Leonardo. C'est ce dernier qui l'a convaincu de ne pas s'éterniser au Brésil et de tenter rapidement sa chance dans le Calcio.

Depuis, le Milan AC a trouvé le meneur qu'il lui fallait, dans l'axe ou sur les côtés, et qui sait allier rapidité et puissance. A peine lui reproche-t-on un petit côté "personnel". Un profil, en tout cas, qui le place d'ores et déjà aux côtés des plus grands meneurs qu'ils se nomment Platini, Zico ou... Rai.

L'ancien capitaine de la Seleçao et de Sao Paulo fut ainsi son idole et ce n'est donc pas un hasard si les deux hommes se ressemblent. Tout comme Rai d'ailleurs, et loin des clichés, Kaka n'est pas un môme des favelas qui a fait ses premiers dribbles avec un ballon en chiffons.

Issu d'une famille aisée et cultivée, celui-ci a en effet poussé ses études autant que cela fut compatible avec son métier, et, signe que le football, et plus encore l'argent, ne sont pas tout, il a préféré consacrer ses premiers salaires à financer l'inscription de son frère dans le meilleur
lycée de Sao Paulo plutôt que de s'acheter une voiture flambant neuve.

En sept mois à peine, le timide et très pieux Kaka est ainsi devenu la
nouvelle idole de San Siro. Pour conquérir une deuxième Ligue des champions consécutive, les tifosi ne pouvaient rêver meilleur atout.