L'Afrique du Sud prêt pour le Mexique
Soccer mardi, 8 juin 2010. 09:56 vendredi, 13 déc. 2024. 20:01
JOHANNESBURG - Les joueurs sud-africains ont assuré mardi qu'ils concentraient toute leur attention sur le match d'ouverture de la Coupe du monde de soccer, qu'ils disputeront vendredi contre le Mexique.
"Nous connaissons tous l'importance de gagner le premier match. Le Mexique ne nous facilitera pas la tâche, mais nous sommes plus que prêts à relever le défi et à faire de notre mieux pour le pays", a déclaré le gardien Itumeleng Khune lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
"La compétition n'a pas encore commencé, mais dès que ce sera le cas nous allons montrer de quoi nous sommes faits", a promis Khune.
Tous reconnaissent l'expérience des Mexicains et, pour attaquant Bernard Parker, déjouer la défense adverse sera "une tâche compliquée. Mais c'est aussi une motivation de jouer contre des stars comme le joueur du FC Barcelone Rafael Marquez".
Les Bafana Bafana ont l'avantage d'évoluer à domicile, d'être habitués aux tonitruantes vuvuzelas, d'avoir toute une Nation derrière eux, rappelle Khune, persuadé que l'équipe est donc en mesure de "bouleverser les plans des autres pays".
Le gardien compte sur ses attaquants, jugés comme le point faible des Bafana, pour obtenir un succès important dès l'entame de la compétition.
Tous les joueurs ont aussi estimé rappelé la valeur de leur sélectionneur, Carlos Alberto Parreira, vainqueur du Mondial 1994 avec le Brésil.
Parreira a de plus pu disposer de presque tout son effectif pendant trois mois, "ce qui n'est pas donné à tous les sélectionneurs", a souligné Matthew Booth, le seul Blanc de la sélection.
Les Bafana ont aussi reçu le soutien de Nelson Mandela, qu'ils ont rencontré la semaine dernière. "Cette rencontre a été absolument fantastique et il est une vraie source d'inspiration pour nous tous", a commenté Matthew Booth.
La fierté d'une nation
Si l'Afrique du Sud se rêve en nation arc-en-ciel et affiche avec fierté ses couleurs avant le Mondial 2010, les analystes estiment qu'il faudra plus qu'une grande fête sportive pour mettre un terme au cloisonnement de la société hérité de l'apartheid.
"Nous sommes tous derrière notre équipe, peu importe d'où nous venons", assure Grant Jackson, un étudiant blanc de 25 ans, en marge d'un entraînement de l'équipe sud-africaine. Et d'ajouter: "la Coupe du monde rapproche les gens, concrétise cette grande idée d'union nationale!"
Sur la même note, le président Jacob Zuma a évoqué dimanche une "explosion de fierté nationale" sans précédent depuis la libération de Nelson Mandela en 1990.
"C'est de bon augure pour la construction" d'une nation soudée, a ajouté le chef de l'Etat évoquant les drapeaux qui flottent aussi bien dans les townships que sur les très chics domaines viticoles du Cap (sud-ouest).
Le passé devrait pourtant inciter à la prudence. En 1995, Mandela, alors président, avait revêtu le maillot des Springboks - l'équipe fétiche de ses anciens oppresseurs - lors de leur finale victorieuse en Coupe du monde de rugby.
Beaucoup avaient espéré que ce geste de réconciliation entraînerait une rupture profonde avec le passé. Mais douze ans plus tard, quand les joueurs de rugby sud-africains ont reconquis le trophée, la sélection comptait 13 joueurs blancs, deux métis et aucun noir.
Car le sport, comme tous les domaines de la vie sociale, reste profondément divisé en Afrique du Sud: les Blancs continuent de s'enthousiasmer pour le rugby et le cricket, quand les Noirs se passionnent pour le football local.
Indirectement, la Coupe du monde de football a fait bouger ces frontières. Fin mai, l'équipe de rugby des Bulls a dû quitter son stade de Pretoria, réservé pour la grand-messe du ballon rond, et déménager à Soweto.
Certains supporteurs des Bulls, en majorité Afrikaners (descendants des premiers colons européens), se sont aventurés pour la première fois dans l'immense township, au sud-ouest de Johannesburg. Et la fête a été enflammée.
Malgré ces signes encourageants, certains se demandent si cette euphorie durera après le dernier coup de sifflet. "Je ne sais pas si elle résulte d'une campagne marketing efficace ou d'une expression spontanée de fierté", s'interroge ainsi le commentateur Adrian Ephraim dans le quotidien The Star.
Difficile en effet de surmonter les clivages économiques, encore très largement calqués sur la couleur de la peau: trois adultes noirs sur cinq sont sans emploi contre 4% des Blancs.
"Les événements sportifs rassemblent les gens pendant la compétition, mais ensuite, certains repartent dans les townships et d'autres dans les banlieues" huppés encore très blanches, a rappelé mardi Matthew Booth, l'unique visage pâle de la sélection des Bafana.
Pour cette raison, "les Blancs et les Noirs ne se connaissent pas. C'est notre plus grand problème", estime Aubrey Matshiqi du Centre for Policy Studies. Pour lui, le Mondial peut "apporter une pierre à l'édifice". "Mais il ne suffira pas à réconcilier le pays", dit-il.
Malgré ces réserves, les Sud-Africains ne comptent pas bouder leur plaisir. "Le Mondial rapproche les gens et cela va durer", assure Tladi Buthelezi, un résident du township Vosloorus, au sud de Johannesburg. "Oubliez les pessimistes: c'est un privilège d'être ici."
"Nous connaissons tous l'importance de gagner le premier match. Le Mexique ne nous facilitera pas la tâche, mais nous sommes plus que prêts à relever le défi et à faire de notre mieux pour le pays", a déclaré le gardien Itumeleng Khune lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
"La compétition n'a pas encore commencé, mais dès que ce sera le cas nous allons montrer de quoi nous sommes faits", a promis Khune.
Tous reconnaissent l'expérience des Mexicains et, pour attaquant Bernard Parker, déjouer la défense adverse sera "une tâche compliquée. Mais c'est aussi une motivation de jouer contre des stars comme le joueur du FC Barcelone Rafael Marquez".
Les Bafana Bafana ont l'avantage d'évoluer à domicile, d'être habitués aux tonitruantes vuvuzelas, d'avoir toute une Nation derrière eux, rappelle Khune, persuadé que l'équipe est donc en mesure de "bouleverser les plans des autres pays".
Le gardien compte sur ses attaquants, jugés comme le point faible des Bafana, pour obtenir un succès important dès l'entame de la compétition.
Tous les joueurs ont aussi estimé rappelé la valeur de leur sélectionneur, Carlos Alberto Parreira, vainqueur du Mondial 1994 avec le Brésil.
Parreira a de plus pu disposer de presque tout son effectif pendant trois mois, "ce qui n'est pas donné à tous les sélectionneurs", a souligné Matthew Booth, le seul Blanc de la sélection.
Les Bafana ont aussi reçu le soutien de Nelson Mandela, qu'ils ont rencontré la semaine dernière. "Cette rencontre a été absolument fantastique et il est une vraie source d'inspiration pour nous tous", a commenté Matthew Booth.
La fierté d'une nation
Si l'Afrique du Sud se rêve en nation arc-en-ciel et affiche avec fierté ses couleurs avant le Mondial 2010, les analystes estiment qu'il faudra plus qu'une grande fête sportive pour mettre un terme au cloisonnement de la société hérité de l'apartheid.
"Nous sommes tous derrière notre équipe, peu importe d'où nous venons", assure Grant Jackson, un étudiant blanc de 25 ans, en marge d'un entraînement de l'équipe sud-africaine. Et d'ajouter: "la Coupe du monde rapproche les gens, concrétise cette grande idée d'union nationale!"
Sur la même note, le président Jacob Zuma a évoqué dimanche une "explosion de fierté nationale" sans précédent depuis la libération de Nelson Mandela en 1990.
"C'est de bon augure pour la construction" d'une nation soudée, a ajouté le chef de l'Etat évoquant les drapeaux qui flottent aussi bien dans les townships que sur les très chics domaines viticoles du Cap (sud-ouest).
Le passé devrait pourtant inciter à la prudence. En 1995, Mandela, alors président, avait revêtu le maillot des Springboks - l'équipe fétiche de ses anciens oppresseurs - lors de leur finale victorieuse en Coupe du monde de rugby.
Beaucoup avaient espéré que ce geste de réconciliation entraînerait une rupture profonde avec le passé. Mais douze ans plus tard, quand les joueurs de rugby sud-africains ont reconquis le trophée, la sélection comptait 13 joueurs blancs, deux métis et aucun noir.
Car le sport, comme tous les domaines de la vie sociale, reste profondément divisé en Afrique du Sud: les Blancs continuent de s'enthousiasmer pour le rugby et le cricket, quand les Noirs se passionnent pour le football local.
Indirectement, la Coupe du monde de football a fait bouger ces frontières. Fin mai, l'équipe de rugby des Bulls a dû quitter son stade de Pretoria, réservé pour la grand-messe du ballon rond, et déménager à Soweto.
Certains supporteurs des Bulls, en majorité Afrikaners (descendants des premiers colons européens), se sont aventurés pour la première fois dans l'immense township, au sud-ouest de Johannesburg. Et la fête a été enflammée.
Malgré ces signes encourageants, certains se demandent si cette euphorie durera après le dernier coup de sifflet. "Je ne sais pas si elle résulte d'une campagne marketing efficace ou d'une expression spontanée de fierté", s'interroge ainsi le commentateur Adrian Ephraim dans le quotidien The Star.
Difficile en effet de surmonter les clivages économiques, encore très largement calqués sur la couleur de la peau: trois adultes noirs sur cinq sont sans emploi contre 4% des Blancs.
"Les événements sportifs rassemblent les gens pendant la compétition, mais ensuite, certains repartent dans les townships et d'autres dans les banlieues" huppés encore très blanches, a rappelé mardi Matthew Booth, l'unique visage pâle de la sélection des Bafana.
Pour cette raison, "les Blancs et les Noirs ne se connaissent pas. C'est notre plus grand problème", estime Aubrey Matshiqi du Centre for Policy Studies. Pour lui, le Mondial peut "apporter une pierre à l'édifice". "Mais il ne suffira pas à réconcilier le pays", dit-il.
Malgré ces réserves, les Sud-Africains ne comptent pas bouder leur plaisir. "Le Mondial rapproche les gens et cela va durer", assure Tladi Buthelezi, un résident du township Vosloorus, au sud de Johannesburg. "Oubliez les pessimistes: c'est un privilège d'être ici."