LONDRES - L'élimination de l'Angleterre de l'Euro-2008 après sa défaite mercredi à Wembley contre la Croatie (3-2), résume une phase de qualifications catastrophique, marquée par le manque d'imagination et de cohérence, les erreurs individuelles et les choix douteux de son sélectionneur.

L'Angleterre, qui pouvait se contenter d'un nul, n'imaginait pas manquer sa première phase finale depuis le Mondial-94. Sa fédération avait même envoyé un responsable visiter des hôtels sur le Lac Léman. Mais le passé récent aurait dû lui apprendre à ne jurer de rien. Surtout sans ses attaquants, Rooney et Owen (blessés), et ses défenseurs centraux, Ferdinand (suspendu) et Terry (convalescent).

Des absences pas de nature à rasséréner Scott Carson. Malgré une expérience internationale quasi-nulle, Steve McClaren avait fait le pari de confier au jeune gardien le destin de son équipe après la campagne catastrophique de Paul Robinson.

Encore raté! Sur un tir de 30 m de Niko Kranjcar, rebondissant mais à la portée d'un honnête portier du dimanche, il se montrait coupable d'une "toile" que n'aurait pas reniée son prédécesseur (8).

McClaren vers la sortie

Le temps pour Stipe Pletikosa de montrer à l'Angleterre à quoi ressemble un gardien sur un tir de Shaun Wright-Phillips (11), les Croates assommaient Wembley. En contre, Eduardo Da Silva se jouait de l'ersatz de charnière centrale anglaise et servait Ivica Olic qui éliminait comme à la parade Carson (13, 2-0).

L'énergie du désespoir semblait la seule arme à disposition des Anglais, dont les Croates repoussaient les poussées sans imagination, "chambraient" sur quelques passes à dix, et se procuraient de nouvelles occasions par Luka Modric (42) ou Da Silva (53).

À l'agonie, l'Angleterre était relancée par un penalty pour une faute de Josip Simunic sur Jermain Defoe, transformé par Frank Lampard (56).

Elle semblait miraculée quand la barre repoussait un dégagement de Wayne Bridge sous la pression d'Olic avant que Carson ne se rattrape sur une tête à bout portant de l'attaquant (59) et égalisait même quand Peter Crouch exploitait de près une merveille de centre brossé de David Beckham, rentré en jeu (65). Mais la seule occasion dans le jeu des Anglais leur apportait une joie de courte durée.

Car Mladen Petric, d'un tir croisé sur lequel Carson n'était pas impérial (77), renvoyait l'Angleterre à une élimination méritée. Comme résigné, Wembley sifflait mollement les joueurs et un McClaren promis au limogeage après son refus de démissionner mercredi.