BOGOTA (AFP) - L'assassin d'Andres Escobar, ancien défenseur central de l'équipe de Colombie de soccer, a été libéré après 11 des 43 années de prison auxquelles il avait été initialement condamné, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Un juge a concédé à l'assassin, Humberto Munoz, 55 ans, la liberté conditionnelle, arguant qu'il avait accompli les trois cinquièmes de sa peine - ramenée à 26 ans en septembre 2001 - et qu'il s'était bien conduit pendant son incarcération.

Munoz, ancien garde du corps, avait admis avoir abattu par balles Escobar sur un parking d'une discothèque à Medellin (nord-est), le 2 juillet 1994, au bout d'une discussion entre le joueur et les patrons de Munoz qui s'était envenimée.

Ils reprochaient à Escobar d'avoir marqué un but contre son camp lors d'un match perdu face aux Etats-Unis (2-0) qui éliminait la Colombie dès le premier tour du Mondial-1994. Un choc dans le pays, les "Cafeteros" (les Cafetiers, surnom des joueurs du onze national colombien) figuraient parmi les favoris de la compétition.

D'autres versions, à l'époque, avaient évoqué des responsabilités de parieurs ou de narcotrafiquants dans l'assassinat d'Escobar, mais les autorités colombiennes avaient alors démenti.

La famille d'Andres Escobar a qualifié la libération de Munoz "d'injuste" et de "décevante".

"En Colombie, il n'y a pas de justice, a dit Dario, père du joueur. La justice colombienne est une escroquerie. On a dit à la famille que le coupable était condamné à 43 ans de prison, mais il sort après avoir accompli seulement (une peine de) 11 ans." Dario Escobar a ajouté que d'autres responsables de la mort de son fils avaient échappé à la justice.

L'assassinat d'Escobar rejoint une liste longue d'une dizaine de noms de joueurs et d'un arbitre assassinés dans le soccer colombien ces 20 dernières années.