MONTREAL - Après avoir pris une année sabbatique de la Ligue canadienne de soccer, l'Attak FC a annoncé lundi que l'équipe ne retournera pas à Trois-Rivières.

En effet, l'homme d'affaire montréalais Tony Iannitto, à qui la concession appartient, a décidé que Trois-Rivières ne serait plus le domicile de l'équipe. Certaines circonstances internes auront poussé le club à partir, notamment des divergences d'opinions avec le président du C.A., Serge Gaumond, ainsi qu'un manque de transparence de certains membres locaux du conseil d'administration et leur lien avec un organisme (Le Club des Amis de l'Attak).

« Pourtant, l'Attak a préconisé une philosophie et un modèle de gestion qui avaient été directement inspirés de ceux de l'Impact de Montréal. », a expliqué le propriétaire de l'équipe.

Le président du C.A et certains membres du conseil ont procédé à la création d'un organisme en parallèle connu sous le nom du Club des Amis de l'Attak, sollicitant la communauté d'affaire trifluvienne afin d'amasser des fonds. Pour ce faire, l'organisme a mis sur pied un cocktail bénéfice annuel générant 38 000$ la première année et 25 000$ la deuxième, pour un total de 63 000$.

« L'objectif était de promouvoir l'Attak ainsi que les intérêts du soccer régional en Mauricie, a poursuivi le propriétaire de l'équipe. Ils ont toutefois profité à des fins personnelles de leur statut et de la notoriété de l'équipe. Les fonds n'ont jamais été versés à l'Attak FC et après la deuxième année d'attente, il a été clair que nous ne recevrions pas les 63 000$ qui nous avaient été promis lors des cocktails bénéfices auxquels nos joueurs avaient participé, à la demande du Club des Amis de l'Attak. C'est la goutte qui a fait déborder le vase. »

En raison de ces circonstances, aucune autre concession ne pourra s'installer à Trois-Rivières et aucune activité de la Ligue canadienne de soccer ne pourra s'y tenir tant que la situation n'aura pas été réglée, à moins que le propriétaire de la concession en décide autrement puisqu'il détient les droits territoriaux. De plus, les propriétaires des clubs de la ligue ont appuyé unanimement cette sanction contre la Ville de Trois-Rivières.

« La Ligue canadienne de soccer a été heureuse d'être à Trois-Rivières et nous espérons pouvoir y retourner dans le futur. Il reste cependant des sommes dues à l'Attak FC. Ces problèmes financiers entre le Club des Amis de l'Attak et l'Attak FC devront être résolus avant que la LCS considère y retourner», a déclaré le commissaire de la LCS, Domenic Di Gironimo.

En ce qui concerne le futur, le président de l'équipe demeure disposé à discuter avec d'autres investisseurs qui voudraient voir un club de soccer semi-professionnel évoluer dans leur ville. « Il faudrait cependant s'assurer d'avoir plusieurs partenaires majeurs locaux, ce qui était déficient dans le cas de Trois-Rivières, car seule la Pizzeria Stratos était partenaire majeur.» a rajouté le propriétaire de l'équipe.

Durant ses trois premières années d'existence, le club a remporté les honneurs à plus d'une occasion, raflant entre autres le championnat de la Ligue en 2009 et la Coupe Canada en 2007. L'Attak a été la seule équipe québécoise à accomplir cet exploit en LCS. En collaboration avec l'Association régionale de soccer de la Mauricie, il a aussi réussi à rassembler les onze clubs de la région pour aller dans le sens de la mission et des valeurs de l'équipe en tant que club-école de l'Impact.

« Je suis triste de voir l'équipe quitter pour des raisons de politiques internes, parce que nos partisans, la Ville de Trois-Rivières, l'Association régionale ainsi que les onze clubs de la région étaient merveilleux. Après tout, le club était là pour les jeunes et non pas pour mes intérêts personnels. Je suis aussi déçu de voir qu'après avoir investi temps et argent, l'équipe n'a pas su obtenir le support financier nécessaire. Bien que les intentions des membres locaux du C.A aient été bonnes lorsqu'ils ont fondé le Club des Amis de l'Attak, il est malheureux de constater que quelques personnes, par intérêt personnel, ont fait du tort au projet», a conclu le propriétaire de l'Attak FC.