L'empereur aux portes de l'Europe
Soccer mardi, 24 juin 2008. 10:07 jeudi, 12 déc. 2024. 11:02
VIENNE - Derrière le surnom "l'empereur" accolé à Fatih Terim se cache un sélectionneur orgueilleux, roublard et paternaliste qui a su transcender un groupe turc miné par les blessures et suspensions pour l'amener en demi-finales de l'Euro-2008.
Si la gestion dans l'adversité était le critère numéro un pour désigner le meilleur coach du championnat d'Europe, alors le titre reviendrait à ce technicien de 54 ans.
Avant les quarts de finale, face à la Croatie, la Turquie ne disposait plus que de 15 joueurs de champ et 2 gardiens, après une mauvaise combinaison avertissements-pépins physiques. Et pourtant la bande d'Hamit Altintop se retrouvera mercredi en demi-finales contre l'Allemagne à Bâle.
La situation ne s'est pas arrangée. Les Turcs pourraient ne disposer que de 14 joueurs pour ce match, dans le pire des cas.
Pourtant, les Turcs ne s'affolent pas. Ils se raccrochent à l'aura de leur coach, qui continue à renvoyer une image de force tranquille, arpentant les terrains d'entraînements avec sa feuille de schémas tactique à la main. Fatih Terim donne l'impression de savoir où il va et ses troupes le suivent.
Assurance
Dans tous ses discours, il joue habilement sur le registre de l'assurance, quand d'autres sélectionneurs sortent la carte du doute salvateur. "La chose la plus importante est d'avoir une approche la plus rationnelle possible, trouver des solutions aux problèmes", martèle-t-il.
En interne, il impose la discipline. Tactiquement, la rigueur est de mise. Deux points de sa méthode hérités de son passage en Italie. Entre son premier mandat à la tête de la sélection turque (1993-96) et le dernier en date (depuis 2005), Fatih Terim s'est en effet assis sur les bancs de la Fiorentina et de l'AC Milan.
Aujourd'hui son coaching est unanimement salué. Par trois fois, les Turcs ont remonté un score qui leur était défavorable. Il y a d'abord eu la Suisse, qui menait (1-0), battue (2-1), puis la République Tchèque menant (2-0), douchée (3-2) et enfin les Croates, en quarts de finale, qui ouvrent le score à la 119e minute, avant de se faire rejoindre dans les dernières secondes (120e+2) et de s'incliner aux tirs au but (1-1 a.p.; 3-1).
Et au-delà du coaching, il y a les mots qui font que ses joueurs n'abandonnent jamais. "Je leur dis juste de ne pas avoir peur de perdre, de ne pas avoir peur de prendre des buts", a-t-il confié après le quart de finale. Et quand le Croate Ivan Klasnic a marqué à la 119e minute, il a ajouté deux mots: "Jouez long". Dont acte et but de Semih, le super remplaçant de la Turquie, sous le charme de son coach.
"Comme un père"
"Il nous traite comme un père, explique l'attaquant de Fenerbahçe. Mais quand il nous fait la morale, c'est bon pour nous. Que je joue ou non, il vient me voir pour me dire +je sais que tu peux bien jouer, je connais tes capacités, joue ton vrai football+. Tactiquement et psychologiquement, c'est le meilleur entraîneur que j'aie jamais eu."
Le technicien aux sourcils hérissés a aussi appris à calmer son caractère bouillonnant. En novembre 2005 quand un match de barrage face à la Suisse pour les qualifications au Mondial-2006 s'était terminé dans un incroyable pugilat, Fatih Terim avait perdu son sang-froid, pris dans la tourmente.
Depuis il soigne son image. Juste avant les quarts de finale, il avait même lancé un appel au calme devant la presse internationale, demandant aux gens de ne plus utiliser d'armes à feu au pays pour célébrer les succès de son équipe, afin d'éviter des blessures par balles comme cela s'était produit.
Mais il aura du mal à calmer la passion autour de sa sélection. Car comme il l'avait prédit lui même au début du tournoi: "L'Europe du foot va se souvenir de cette équipe".
Si la gestion dans l'adversité était le critère numéro un pour désigner le meilleur coach du championnat d'Europe, alors le titre reviendrait à ce technicien de 54 ans.
Avant les quarts de finale, face à la Croatie, la Turquie ne disposait plus que de 15 joueurs de champ et 2 gardiens, après une mauvaise combinaison avertissements-pépins physiques. Et pourtant la bande d'Hamit Altintop se retrouvera mercredi en demi-finales contre l'Allemagne à Bâle.
La situation ne s'est pas arrangée. Les Turcs pourraient ne disposer que de 14 joueurs pour ce match, dans le pire des cas.
Pourtant, les Turcs ne s'affolent pas. Ils se raccrochent à l'aura de leur coach, qui continue à renvoyer une image de force tranquille, arpentant les terrains d'entraînements avec sa feuille de schémas tactique à la main. Fatih Terim donne l'impression de savoir où il va et ses troupes le suivent.
Assurance
Dans tous ses discours, il joue habilement sur le registre de l'assurance, quand d'autres sélectionneurs sortent la carte du doute salvateur. "La chose la plus importante est d'avoir une approche la plus rationnelle possible, trouver des solutions aux problèmes", martèle-t-il.
En interne, il impose la discipline. Tactiquement, la rigueur est de mise. Deux points de sa méthode hérités de son passage en Italie. Entre son premier mandat à la tête de la sélection turque (1993-96) et le dernier en date (depuis 2005), Fatih Terim s'est en effet assis sur les bancs de la Fiorentina et de l'AC Milan.
Aujourd'hui son coaching est unanimement salué. Par trois fois, les Turcs ont remonté un score qui leur était défavorable. Il y a d'abord eu la Suisse, qui menait (1-0), battue (2-1), puis la République Tchèque menant (2-0), douchée (3-2) et enfin les Croates, en quarts de finale, qui ouvrent le score à la 119e minute, avant de se faire rejoindre dans les dernières secondes (120e+2) et de s'incliner aux tirs au but (1-1 a.p.; 3-1).
Et au-delà du coaching, il y a les mots qui font que ses joueurs n'abandonnent jamais. "Je leur dis juste de ne pas avoir peur de perdre, de ne pas avoir peur de prendre des buts", a-t-il confié après le quart de finale. Et quand le Croate Ivan Klasnic a marqué à la 119e minute, il a ajouté deux mots: "Jouez long". Dont acte et but de Semih, le super remplaçant de la Turquie, sous le charme de son coach.
"Comme un père"
"Il nous traite comme un père, explique l'attaquant de Fenerbahçe. Mais quand il nous fait la morale, c'est bon pour nous. Que je joue ou non, il vient me voir pour me dire +je sais que tu peux bien jouer, je connais tes capacités, joue ton vrai football+. Tactiquement et psychologiquement, c'est le meilleur entraîneur que j'aie jamais eu."
Le technicien aux sourcils hérissés a aussi appris à calmer son caractère bouillonnant. En novembre 2005 quand un match de barrage face à la Suisse pour les qualifications au Mondial-2006 s'était terminé dans un incroyable pugilat, Fatih Terim avait perdu son sang-froid, pris dans la tourmente.
Depuis il soigne son image. Juste avant les quarts de finale, il avait même lancé un appel au calme devant la presse internationale, demandant aux gens de ne plus utiliser d'armes à feu au pays pour célébrer les succès de son équipe, afin d'éviter des blessures par balles comme cela s'était produit.
Mais il aura du mal à calmer la passion autour de sa sélection. Car comme il l'avait prédit lui même au début du tournoi: "L'Europe du foot va se souvenir de cette équipe".