PRAGUE - Sacré samedi champion de République tchèque de football 2012, le Slovan Liberec est avec le Viktoria Pilsen et le Banik Ostrava l'un des seuls trois clubs qui ont réussi à briser au cours des deux dernières décennies l'hégémonie des grandes équipes de Prague.

C'est le troisième sacre pour le club de Liberec, ville de 106 000 habitants située à une centaine de km au nord de la capitale, après ses triomphes précédents de 2001-2002 et 2005-2006.

"La force du Slovan a toujours résidé dans son esprit d'équipe", estime Jaroslav Silhavy, 50 ans, entraîneur depuis 2011 du club bleu-blanc.

Les débuts du ballon rond dans l'ancienne métropole des "Sudètes" (régions frontalières alors majoritairement germanophones) remontent à 1899, date de la naissance du club allemand Reichenberger Fussballklub.

Le Slovan Liberec voit le jour le 12 juillet 1958 à la suite de la fusion de deux petits clubs locaux, Jiskra et Slavoj. Il rejoint la première division au moment de l'indépendance de la République tchèque en 1993.

Depuis le début du nouveau millénaire, le club commence à se faire un nom aussi en Europe: en 2001-02, il parvient à éliminer le Celta Vigo, Majorque et l'Olympique lyonnais et ne voit son parcours arrêté que par le Borussia Dortmund, en quarts de finale de la Coupe de l'UEFA.

Rude climat

Les modestes Tchèques font aussi trembler sur leur petit stade de 9900 places le grand Milan AC, au troisième tour préliminaire de l'édition 2002-03 de la Ligue des Champions (0-1, 2-1) finalement remportée par les "Rossoneri".

Parmi les joueurs qui émergent à Liberec au cours des vingt dernières années figurent le gardien de but Ladislav Maier, les défenseurs Martin Jiranek et Roman Tyce et les milieux de terrain Jan Polak et Jiri Stajner.

Stajner, bientôt 36 ans, mène toujours le jeu de l'équipe, qui s'appuie aussi sur le défenseur international Theo Gebre Selassie, le milieu de terrain slovaque Michal Breznanik et le buteur serbe Milos Bosancic.

"Stajner est un joueur excellent qui sait toujours surprendre l'adversaire et amuser le public", dit Silhavy, qui est l'ancien défenseur possédant le record du nombre de matches joués en D1 tchèque: 465 en 1979-1999.

Station des sports d'hiver (Mondiaux-2009 de ski nordique) au coeur des montagnes Jizerske Hory non loin de la frontière avec l'Allemagne et la Pologne, Liberec est connu pour un climat sensiblement plus rude par rapport à la capitale.

"C'est pourquoi peut-être que mes joueurs sont aussi résistants", sourit l'entraîneur.

Les principales attractions touristiques de Liberec sont le monumental hôtel de ville en style néo-renaissance, le vaste jardin zoologique fondé en 1919 et une tour de télévision futuriste sur le mont Jested dont la silhouette figure sur le blason du club.