PARIS - Deux mois après le fiasco du Mondial sud-africain, la reconstruction de l'équipe de France passe par un bon résultat contre la Norvège, mercredi, en match amical à Oslo, pour la première sortie du nouveau sélectionneur tricolore Laurent Blanc.

En Afrique du Sud, la France a quitté un tournoi majeur dès le premier tour sans avoir remporté un match, et cela pour la deuxième fois de rang.

Le ridicule a été atteint quand les joueurs - pour protester contre l'exclusion de Nicolas Anelka - ont refusé de s'entraîner, provoquant un vrai malaise chez leurs supporters et de nombreuses réactions politiques.

Aujourd'hui, le foot de France tout autant que la France du foot veulent tourner la page et vite. Cela passe par une rupture avec le style de direction si décrié de Raymond Domenech, le prédécesseur de Blanc.

Mais, surtout, la sélection tricolore a besoin de renouer avec la victoire qui la fuit depuis cinq confrontations et son succès en trompe l'oeil sur le Costa-Rica (2-1) lors de son premier match de préparation à la Coupe du monde.

"Il y aura toujours cette cicatrice de la Coupe du monde, a confié Blanc à Clairefontaine. Seuls de bons résultats nous permettront d'effacer ce qui s'est passé.

"Nous allons en Norvège avec l'ambition de faire le meilleur résultat possible, c'est-à-dire gagner."

Le temps est aussi compté pour le nouveau technicien tricolore car la campagne des éliminatoires de l'Euro 2012 débute dès le 3 septembre avec la réception du Bélarus.

Aucun des 23 sélectionnés tricolores pour le Mondial sud-africain n'a été convoqué par Blanc pour ce match de reprise en Norvège. Cette punition collective prouve la détermination de Blanc à ne pas tolérer des comportements dommageables à l'équipe. Mais elle se rend en Norvège avec un groupe expérimental qui compte 13 joueurs sans sélection et "zéro automatisme", a rappelé le nouveau sélectionneur.

Cette redistribution des cartes constitue une occasion de voir de nouvelles têtes comme celle du prometteur Jérémy Menez, et offre également une nouvelle chance de s'affirmer à des joueurs laissés par Domenech sur le quai avant le Mondial, à commencer par Karim Benzema, Philippe Mexes, Hatem Ben Arfa ou Samir Nasri.

Les Bleus sont bien conscients qu'ils doivent concourir à restaurer l'image de la sélection.

"Nous devons faire les choses d'une manière différente qu'en Afrique du Sud, a expliqué Lassana Diarra, qui a manqué le Mondial en raison de douleurs à l'estomac. Je suis dans l'état d'esprit d'un joueur qui vient pour gagner des titres. Nous avons besoin d'obtenir de bons résultats et voulons montrer un véritable esprit collectif."

La rupture est aussi attendue dans le style de jeu. Alors que le manque d'ambition offensive de Domenech s'est souvent traduite par une grande inefficacité (un but en trois matches lors du Mondial), Blanc a montré, lors de son passage à Bordeaux, que ses options étaient tournées vers l'attaque.

À Oslo, Blanc devrait évoluer dans un schéma en 4-4-2 dont les deux pointes seraient Benzema et la néophyte parisien, Guillaume Hoarau.

"J'apprécie réellement la philosophie de Laurent Blanc. Il aime le beau football tout comme moi", a souligné Benzema.

Ses déboires mondialistes ont fait reculer la France à la 21e place du classement de la FIFA, soit juste devant la Norvège. Les Norvégiens n'ont plus battu les Français depuis 1987 et cinq matches, mais ils restent sur trois résultats nuls face aux Bleus.

Un succès sur ces derniers aurait un évident retentissement dans une période où la Norvège cherche à reconstruire. Mais la sélection dirigée par Egil Olsen pourrait devoir se passer du John Carew, son meilleur réalisateur en exercice avec 22 buts. Le grand attaquant d'Aston Villa souffre des genoux.