Eric Abidal annonce l'arrêt de sa carrière de joueur
Europe vendredi, 19 déc. 2014. 09:07 jeudi, 12 déc. 2024. 16:46Eric Abidal a annoncé vendredi l'arrêt de sa carrière de joueur, marquée par les sommets d'une finale au Mondial 2006 avec la France et de nombreux titres gagnés avec le Barça, mais également par la grève de l'entraînement de 2010 et son combat contre une grave maladie.
« J'ai pris la décision officielle d'arrêter ma carrière professionnelle ici à l'Olympiakos », pour « des raisons personnelles », a déclaré le défenseur âgé de 35 ans.
Évoquant son avenir, il a répondu vouloir d'abord « prendre des vacances et s'occuper de sa famille » et « après réfléchir à ce qu'il allait faire dans le futur ».
Abidal a néanmoins reconnu avoir reçu deux propositions. Une émanant de l'Olympiakos, l'autre de Barcelone pour, selon des médias espagnols, intégrer l'organigramme du Barça. « Effectivement il y a deux ans j'ai eu une sollicitation de Barcelone, mais concrètement il n'y a pas d'offre de contrat », a-t-il cependant clarifié.
Son attachement au club catalan, qui a été « más que un club » (« plus qu'un club », son slogan) en montrant un soutien sans faille lorsqu'il a dû combattre la maladie au cours de deux opérations au foie pour une tumeur, est à ce titre aussi fort que les liens du sang qui unissent une famille.
Deux images reviennent spontanément à l'heure d'évoquer la carrière d'Abi. Il y a justement celle où il soulève la première la « Coupe aux grandes oreilles » à l'issue de la finale de la Ligue des champions remportée en 2011 avec le Barça contre Manchester United (3-1), deux mois à peine après sa première opération.
Scandale à Knysna
L'autre moment charnière de ses quatorze années passées au plus haut niveau se situe le 20 juin 2010 à Knysna. Enfermé dans le bus avec le reste de l'équipe de France, Abidal frappe sur la vitre du véhicule pour exhorter le chauffeur à quitter le terrain du Pezula Resort. Le plus grand scandale de l'histoire des Bleus est en marche et le Lyonnais aggravera encore un peu plus son cas en refusant de disputer le dernier match du premier tour face à l'Afrique du Sud.
Abidal sera finalement absous par la FFF, au contraire d'autres fautifs. Mais cet épisode navrant lui collera longtemps à la peau, ternissant un parcours en Bleu jusque-là irréprochable avec comme apothéose la Coupe du monde en Allemagne, conclue amèrement par une défaite aux tirs au but face à l'Italie en finale.
À l'époque, Abidal est une référence internationale au poste d'arrière gauche. Arrivé à Lyon en 2004 en provenance de Lille (2002-2004) après un premier passage à Monaco (2000-2002), il a été l'un des grands acteurs de la domination lyonnaise sur le football français, remportant trois titres de L1, avant de signer en 2007 avec Barcelone.
Son jeu, basé sur la technique et la vitesse, et sa polyvalence (côté gauche, axial) se marient parfaitement avec la culture blaugrana et il sera jusqu'en 2013 de toutes les conquêtes (2 Ligue des champions, 4 Ligas, 2 Supercoupes d'Europe, 2 Coupe du monde des clubs, 2 Coupes d'Espagne, 3 Supercoupes d'Espagne).
En équipe de France, après le départ de Raymond Domenech en 2010 il est resté un joueur-cadre avec Laurent Blanc, malgré son étiquette de meneur de la grève. Mais la maladie va tout remettre en cause.
Greffe du foie
En mars 2011, Abidal est opéré du foie et sa carrière semble en suspens. C'est mal connaître la résistance et le courage du joueur, revenu à la compétition dès le 3 mai avec la finale de la C1 en ligne de mire.
Durant sa convalescence, les témoignages de soutien ne manquent pas et le Camp Nou applaudit à la 22e minute (comme son numéro de maillot) de chaque match en son absence. C'est dire l'émotion provoquée par sa titularisation le 28 mai 2011 à Wembley.
En mars 2012, Abidal doit subir une greffe du foie qui brise ses espoirs d'Euro en Pologne et en Ukraine. Il ne rejoue cette fois que près d'un an plus tard, mais son contrat n'est pas renouvelé par le Barça.
Le retour aux sources à Monaco (2013-2014) ne fera pas illusion, pas plus que son rappel à la surprise générale en équipe de France par Didier Deschamps. Le barrage aller en Ukraine (défaite 2-0) pour la qualification au Mondial le 15 novembre 2013 sera son ultime apparition en Bleu (67 sélections), la Coupe du monde au Brésil un ultime mirage.
Une dernière pige de six mois à l'Olympiakos ne changera rien à l'affaire. L'attend désormais une nouvelle vie, en Espagne, en Grèce ou ailleurs.