BERLIN (AFP) - L'Italie nourrit une histoire d'amour passionnée mais tumultueuse avec la Coupe du monde de football, débutée par une idylle avant-guerre, suivie depuis cinquante ans par plus de déceptions que de joies.

1934-1938: l'Italie du dictateur Mussolini remporte deux titres mondiaux et impressionne par son football puissant et parfois violent. Mais l'après-guerre n'est pas à la hauteur de l'histoire: la Squadra Azzurra doit atteindre 1970 pour rejouer une finale, et 1982 pour glaner un troisième titre, son dernier à ce jour.

Dans les années 30, football et politique sont indissociablement liés. L'Italie joue en noir, les joueurs font le salut fasciste avant tous les matches, et la foule italienne, pendant la Coupe du monde 1934, scande indifféremment "Italia", ou "Duce".

A Rome, en 1934, l'Italie bat la Tchécoslovaquie en finale (2-1) après prolongation, et récidive en 1938 à Paris, en remportant le titre face à la Hongrie (4-2).

A cette époque, les Italiens dominent sans conteste le football européen. Mais on ne saura jamais ce qu'il serait advenu si, pour des raisons économiques, l'Uruguay, champion du monde en 1930, n'avait pas renoncé à venir en Europe lors des deux coupes du monde suivantes.

La guerre ruine le football italien. La renaissance prendra trois décennies.

En 1970, une génération dorée, emmenée par Mazzola, Riva et Rivera, atteint la finale du somptueux Mondial mexicain, disputant notamment une demi-finale de légende face à la RFA de Beckenbauer (4-3 a.p.). Mais en finale, elle est surclassée par le Brésil (4-1) avec un Pelé au sommet de son art.

4 titres, 2 finales perdues

La revanche arrive en 1982. Dans une poule de trois qui donne accès aux demi-finales, l'Italie bat successivement les deux grandissimes favoris, l'Argentine et le Brésil.

Un Paolo Rossi en état de grâce marque trois buts contre les Brésiliens (victoire 3-2), puis encore deux buts en demi-finale contre la Pologne (2-0) et ouvre le score en finale contre la RFA. L'Italie l'emporte 3 à 1 et redevient championne du monde. Rossi est sacré meilleur buteur et meilleur joueur du tournoi.
Eliminée par la France en huitième de finale en 1986, l'Italie organise le Mondial quatre ans plus tard. La déception est immense dans tout le pays lorsque la Squadra Azzurra est éliminée en demi-finale, aux tirs au but (1-1, 4 t.a.b. à 3), par l'Argentine de Maradona.

C'est en 1994 que les bleus d'Italie retrouvent la finale. Mais ils sont de nouveau battus aux tirs au but, par le Brésil (0-0, 3 t.a.b. à 2). En 1998, c'est toujours sans avoir perdu que l'Italie quitte la Coupe du monde, en quart de finale, battue une troisième fois consécutive aux tirs au buts, par la France (0-0, 4 t.a.b. à 3).

En 2002, le sort s'acharne sur les Italiens, qui quittent le Mondial en 8e, victimes en grande partie d'un arbitrage déséquilibré en faveur de leurs adversaires coréens (2-1, but en or) qui évoluent à domicile.

Participations en Coupe du monde: 16 (1934, 1938, 1950, 1954, 1962, 1966, 1970, 1974, 1978, 1982, 1986, 1990, 1994, 1998, 2002, 2006)

Palmarès en Coupe du monde: vainqueur (1934, 1938, 1982), finaliste (1970, 1994), 3e (1990), 4e (1978), quart de finaliste (1998), 2e tour (1986, 2002)