ROME - Avec deux buts à remonter après la défaite 2 à 0 à l'aller face à une équipe dont l'état de forme va crescendo, c'est un exploit, un miracle même, que va devoir réaliser l'Inter pour battre Liverpool, mardi à Milan en 8e de finale retour de la Ligue des Champions.

Délicatesse ou allégresse: depuis l'aller à Anfield le 19 février et le succès des Reds contre des Nerazzurri réduits à dix en première période après l'exclusion de Materazzi, les deux formations ont connu des fortunes diverses.

L'Inter, même si elle demeure solidement en tête du championnat, a concédé sa première défaite en Serie A (1-0 à Naples) ainsi que deux nuls, pour un seul succès, sans franchement briller, samedi contre la modeste Reggina (2-0). Irrésistible entre novembre et la mi-janvier (avec 13 succès d'affilée, toutes compétitions confondues), l'équipe lombarde marque sérieusement le pas.

"Nous n'arrivons pas dans le meilleur état de forme, d'autant que plusieurs joueurs reviennent de blessure depuis peu", analyse l'entraîneur Roberto Mancini. "Il va falloir réaliser un match parfait. Ne concéder aucun espace à Liverpool, ajoute-t-il. Car je crois qu'il y a la possibilité de passer".

A contrario, Liverpool, qui n'était pas en grande forme avant l'aller, est inarrêtable depuis, avec 4 succès de rang en championnat (13 buts marqués, 3 encaissés).

"Ce sera très dur. Mais, avec tout le respect qu'on leur doit, nous sommes confiants. On joue bien et on a fait quelque chose de fantastique à l'aller. Maintenant il faut terminer le travail", assure le capitaine Steven Gerrard. "Le 2-0 constitue un bel avantage, mais si l'Inter marque, tout est remis en cause. En revanche, si nous marquons, c'est réglé: il va donc falloir attaquer", souligne de son côté l'entraîneur Rafael Benitez.

L'interrogation Ibrahimovic, l'assurance Torres: à l'Inter, on ne peut imaginer s'imposer sans les inspirations géniales d'"Ibra". Le problème, c'est que le buteur suédois, qui se remet d'une blessure à un genou, est encore apparu juste lors de son retour samedi. A Liverpool en revanche, Fernando Torres empile les buts: 7 (dont deux "hat tricks") depuis l'aller!

Blessures et incertitudes milanaises: tandis que Liverpool, mené par un Gerrard lui aussi en forme resplendissante, se présente pratiquement au complet (manquent Agger et Finnan), il en va bien différemment à l'Inter. La défense est privée de trois éléments majeurs - Materazzi (suspendu) ainsi que Cordoba et Samuel (forfaits jusqu'à la fin de saison) - tandis que le latéral gauche Maxwell est très incertain. Les Milanais devront donc se fier à un axe central Burdisso-Chivu sans grands automatismes. Et puis au milieu, trois cadres, longtemps blessés, apparaissent toujours en phase de reprise, loin du rendement espéré: Vieira, Stankovic et Figo. Leur "réveil" est fortement attendu face aux Reds.

Remonter deux buts à Liverpool, l'Inter l'a déjà fait... mais c'était il y a plus de 40 ans. Le 12 mai 1965, la "Grande Inter" de Facchetti et Mazzola, qui avait perdu 3 à 1 à Anfield en demi-finale aller, s'était imposée 3 à 0 au retour à San Siro. Quelques jours après, l'équipe milanaise allait remporter sa deuxième, et jusqu'ici dernière, Ligue des Champions.