VIENNE - Touché de plein fouet par le forfait soudain de son capitaine Fabio Cannavaro, le sélectionneur de l'Italie Roberto Donadoni doit repenser sa défense à un peu moins d'une semaine des débuts à l'Euro-2008 contre les Pays-Bas, même s'il a d'ores et déjà écarté tout bouleversement.

Du haut de ses 116 sélections en défense centrale, Cannavaro était le patron de la défense des champions du monde, un des éléments de l'immuable "colonne vertébrale" de la Nazionale Buffon-Cannavaro-Pirlo-Toni.

Donadoni doit désormais attribuer les deux places dans l'axe en choisissant parmi les quatre centraux - Barzagli, Materazzi, Chiellini et Gamberini, le remplaçant du capitaine -, même si le "vétéran" Panucci, 35 ans, n'est pas totalement à écarter puisqu'il a l'avantage de jouer à droite ou au centre.

S'il a naturellement plus que conscience de la perte engendrée par le forfait du Ballon d'Or 2006, le sélectionneur a cependant tenu à souligner: "Les joueurs que j'ai à disposition méritent qu'on leur fasse confiance".

"Bouleverser l'Italie serait stupide, a-t-il continué. Nous ferons ce que nous avons déjà fait, mais avec un acteur différent. Pourquoi devrions-nous nous compliquer la vie en faisant d'autres choses?".

"Pendant deux ans, nous avons eu Barzagli et Materazzi, et ils se sont bien comportés. Je dois maintenant évaluer la situation avant de décider", a-t-il ajouté.

L'axe Barzagli-Materazzi apparaît a priori comme le plus évident. Champions du monde, ils ont rarement déçu. Mais, à chaque fois, ils ont aussi pu compter sur la présence rassurante de Cannavaro à leur côté.

Avant la blessure du capitaine, Barzagli était le favori pour occuper l'autre place dans l'axe, au regard, notamment, d'une belle performance livrée vendredi contre la Belgique (3-1) en amical. Le capitaine de Palerme (en partance pour Wolfsburg en Allemagne) semble ainsi assuré d'être titulaire le 9 juin contre les Néerlandais à Berne.

Paradoxalement, c'est le plus fameux des deux dont la titularisation prête davantage à discussion. Materazzi, longtemps blessé à l'automne, sort d'une deuxième partie de saison décevante à l'Inter.

S'il parvient néanmoins à montrer qu'il se rapproche de son niveau de jeu du Mondial-2006 - où il était remplaçant avant de profiter de la blessure de Nesta pour jouer -, il deviendra vite indispensable. A la Coupe du monde, on oublie trop souvent qu'il avait notamment marqué deux buts très importants - le second en finale -, avant d'être victime du coup de tête qui l'a fait devenir célèbre.

Les autres options intégrant Gamberini ou Chiellini semblent plus risquées, notamment parce que le premier, âgé de 26 ans, a une expérience internationale fort limitée (2 sélections).

Le second, 23 ans, a déjà montré de belles choses sous le maillot azzurro. Mais le défenseur de la Juventus va devoir oublier qu'il est celui par qui le malheur est arrivé lundi, quand bien même le choc responsable de la blessure à la cheville gauche de son capitaine était totalement involontaire.

Mardi, Cannavaro a expliqué qu'il avait été le premier à consoler Chiellini: "Je lui ai expliqué que ce sont des choses qui arrivent. Mieux, je lui ai dit qu'il devait aussi marquer un but à la première occasion. Et il sait déjà à qui il devra le dédier".