MONTREAL (AFP) - L'Agence mondiale antidopage (AMA) réunit ses instances dirigeantes dimanche et lundi à Montréal pour faire le point sur la lutte antidopage et examiner le cas de la Fédération internationale de soccer (FIFA), accusée de ne pas appliquer les règles.

La FIFA a adopté l'an dernier le code mondial antidopage mais refuse d'appliquer la période de suspension automatique de deux ans concernant les athlètes contrôlés positifs, s'en tenant encore à son règlement interne qui prévoit plutôt six mois de suspension minimum.

"Nous ne croyons pas que la FIFA applique adéquatement et intégralement le code", a déclaré à la presse le président de l'AMA, Dick Pound, en estimant que la FIFA faisait ainsi courir des risques inutiles au Mondial-2006 en Allemagne et au tournoi olympique de Pékin en 2008.

"Chaque fois que nous en avons discuté, ils (les dirigeants de la FIFA) nous ont assuré qu'ils allaient changer leur règlement pour le rendre conforme. Et aux dernières nouvelles, il y a quelques jours, il n'était toujours pas conforme. Nous devrons donc porter cette question à l'attention de notre comité exécutif", a-t-il averti.

L'AMA réunit dimanche son comité exécutif, lundi son conseil de fondation et mercredi, pour la première fois, son comité des athlètes.

Tournoi olympique de 2008 "en péril"

D'après Dick Pound, "il n'est pas impossible que le comité exécutif juge que la FIFA n'est pas en conformité avec le code, ce qui pourrait provoquer toutes sortes de conséquences de la part du Comité international olympique (CIO) et des gouvernements, y compris celui de l'Allemagne à l'égard de la Coupe du monde l'an prochain".

Rappelant que l'Allemagne est "un supporteur de premier plan du code", il a affirmé que le gouvernement de Berlin, à titre de signataire, voudra assurément que cet événement le respecte. "Je crois donc qu'avec les autres gouvernements européens, elle va faire pression pour que la FIFA s'y conforme", a-t-il dit.

Si le différend persiste, M. Pound croit que le CIO pourrait lui-même en venir à avertir la FIFA que cette dernière "(mettait) le tournoi olympique (de 2008) en péril".

Pourtant, selon lui, "les changements à faire" au règlement de la FIFA "ne sont pas si importants que cela", et son président Joseph Blatter "en comprend bien la nécessité".

A Montréal, l'AMA va également décider de la tenue ou non en 2007 d'une troisième conférence mondiale sur le dopage dans le sport et, si oui, lancer un appel de candidature des villes intéressées.

L'idée de créer l'AMA avait justement été prise lors de la première réunion du genre à Lausanne (Suisse) en 1999, et c'est lors de la seconde, à Copenhague, en 2003, qu'avait été approuvé le code mondial antidopage, signé à ce jour par 164 Etats, selon M. Pound.

L'AMA va aussi décider quelle ville d'Amérique latine hébergera sa future représentation dans cette région. Bogota, Montevideo et Santiago du Chili sont candidates.