PORT-LOUIS (Île Maurice) - Le Comité exécutif de la Fifa, réuni mardi à l'Île Maurice, en préparation du Congrès jeudi et vendredi, a reporté la question qui fâche --la limite d'âge-- mais a durci le ton contre le racisme.

C'est la question qui fâche. L'examen de l'idée d'un âge limite et d'une durée de mandats éventuels au sein de la Fifa était prévu au menu du Congrès jeudi (ouverture) et vendredi (sessions) à l'Île Maurice. Mais il a été repoussé au Congrès 2014 à Sao Paulo, a indiqué mardi la Fifa à l'issue d'une réunion du comité exécutif (gouvernement du foot mondial).

"Comme aucun consensus n'a été trouvé" sur le sujet parmi les Fédérations et Confédérations qui composent la Fifa, "une analyse plus poussée est requise", a expliqué l'instance dans un communiqué.

Il est désormais demandé "au Congrès (qui réunit les 209 fédérations composant la Fifa) de remettre ces questions à l'agenda de 2014 avec des propositions concrètes".

Le président de la Fifa, Joseph Blatter, 77 ans, réélu pour un quatrième mandat de quatre ans en 2011, s'était prononcé contre le principe de l'âge limite lundi sur le site de la Fifa, estimant que c'est "la passion" qui compte avant tout. "Sepp" Blatter avait même parlé de "discrimination" avec cette limite d'âge.

Il n'y a qu'à regarder la composition du comité exécutif de la Fifa pour voir que cette idée a dû froisser certains. Julio Grondona, vice-président senior (il est présenté officiellement comme cela sur le site de la Fifa) a 81 ans. Eugenio Figueredo, qui siégeait mardi pour la première fois au comité exécutif de la Fifa (en remplacement de Nicolas Leoz, démissionnaire) a 81 ans lui aussi.

En janvier, dans une déclaration commune, les fédérations de l'UEFA avait en revanche préconisé une limite d'âge de 72 ans.

Blatter, qui avait initialement annoncé qu'il cèderait la place en 2015 et ne se représenterait pas, souffle depuis le chaud et le froid dans la presse au sujet de son avenir. Ses discours seront très attendus sur ce sujet jeudi et vendredi.

Michel Platini, président de l'UEFA, 57 ans, n'a pas pris sa décision pour se présenter ou pas à la présidentielle Fifa, comme il l'a expliqué mi-mai à l'AFP.

Sanctions lourdes en cas de racisme

Si la Fifa a remis à plus tard la question de l'âge, elle a pris à bras le corps le combat contre racisme et discrimination.

Le comité exécutif a apporté mardi son "entier soutien" à une résolution durcissant les sanctions, avec notamment retrait de points ou des compétitions, qui sera soumise vendredi au Congrès.

Dans un souci "d'harmoniser au niveau mondial les sanctions", cette résolution prévoit une "approche en deux temps", selon un communiqué de la Fifa.

"Pour une première ou mineure offense, les sanctions --avertissement, amende et/ou match à huis clos -- seront appliquées", précise ce texte qui découle d'une task force (comité de réflexion) de la Fifa.

"Pour des récidivistes ou en cas d'incidents sérieux, les sanctions telles que retrait de points ou exclusion d'une compétition devront s'appliquer", peut-on lire encore.

"De plus, toute personne (joueur ou officiel) qui commettrait de telles offenses devrait être suspendue pour au moins cinq matches, avec interdiction de stade", précise encore la résolution.

Cette résolution présente un tournant dans la politique de la Fifa contre le racisme, qui se basait davantage sur l'éducation pour prévenir ces dérapages auparavant, comme l'avait déclaré lundi Blatter sur le site de son instance.

Le dirigeant suisse s'était d'ailleurs prononcé en faveur d'un durcissement du barème des sanctions.

Cette résolution fait écho aux mesures adoptées vendredi dernier par le Congrès de l'UEFA à Londres, qui a également durci le ton. Mais cette résolution va beaucoup plus loin. Certains pourront interpréter cela comme une volonté de Blatter de reprendre la main sur certains dossiers.