BLOEMFONTEIN - Jeu déprimant, affaire de moeurs, repli sur soi, dédain, grève de l'entraînement: les Bleus et leur sélectionneur ont souillé l'image de l'équipe de France et, vu de l'étranger, celle de tout un pays.

Il fallait voir les reporters de la télévision brésilienne incrédules devant les images qu'ils envoyaient depuis leur valise satellite dimanche sur le terrain de Knysna, alors que l'équipe de France faisait grève de l'entraînement dans une ambiance surréaliste. La Seleçao, qu'ils ont l'habitude de fréquenter, n'est pourtant pas composée d'enfants de choeur...

"Sokker skandal" (scandale du football) barrait mardi la Une d'un journal de Bloemfontein en langue afrikaans, avec une photo de Roselyne Bachelot, ministre des Sports venue dans l'hôtel des Bleus recadrer les mutins.

La qualification des Bleus pour ce Mondial 2010 a été comme le symbole des tourments des Bleus. Le 18 novembre 2009, la fête aurait du être belle. Mais le nul face à l'Irlande qui envoyait les Bleus en Afrique du Sud (1-1 a.p.) était entaché par une main de Thierry Henry qui a déjà terriblement terni l'image de la France à l'étranger.

Plus de sept mois plus tard, devant la débâcle des Bleus, un journaliste anglais a demandé lundi soir si, finalement, cela n'était pas "que justice" après la main d'Henry. Le sélectionneur Raymond Domenech l'a ignoré.

Les journalistes étrangers, notamment anglophones, qui avaient suivi les conférences de presse de Raymond Domenech et ses réponses irritantes -- "Comment je vois le match? On va jouer en Bleu, les Irlandais en vert" -- avaient déjà pris l'habitude de maugréer "french arrogant!" ("arrogant de Français!").