VARSOVIE (AFP) - A deux semaines du Mondial, la Pologne pleure la disparition mardi de Kazimierz Gorski, son "pape du soccer" et père des plus grands succès historiques de l'équipe nationale.

Kazimierz Gorski est décédé dans la matinée à Varsovie à l'âge de 85 ans, des suites d'un cancer.

Les deux chambres du parlement polonais ont observé une minute de silence en l'honneur de l'homme qui avait conduit l'équipe nationale à la médaille d'or aux jeux Olympiques de Munich en 1972, à la troisième place au Mondial 1974 en Allemagne et à la médaille d'argent aux jeux Olympiques de Montréal, deux ans plus tard.

La sélection polonaise qui se prépare à Bad Ragaz, en Suisse, pour le prochain Mondial a également observé une minute de silence. Les joueurs porteront des brassards noirs lors du prochain match de préparation qui l'opposera à Colombie, le 30 mai.

La nouvelle de la mort de Kazimierz Gorski a fait la une de tous les services d'informations.

"C'était le pape du soccer polonais", a déclaré Jan Tomaszewski, le gardien de but charismatique de la sélection de Kazimierz Gorski.


"Sélectionneur" de Jean Paul II

"Il faut croire qu'aux cieux il y a aussi un Mondial parce qu'ils y ont fait venir Kazimierz Gorski. Le capitaine JPII (le pape Jean Paul II décédé l'an dernier) a besoin d'un sélectionneur", commente un internaute sur un des nombreux forums ouverts à la mémoire de l'entraîneur.

"Seul Karol Wojtyla était plus grand", ajoute un autre internaute sur le site de la Fédération polonaise de soccer PZPN.

"Kazimierz Gorski était la seule autorité reconnue par tous les Polonais, sans exception", a regretté l'ancien international polonais Zbigniew Boniek, à la télévision privée TVN24.

A la veille du Mondial-2006, le grand rêve des Polonais est de voir leur équipe se hisser au niveau des "Aigles de Gorski" comme on a surnommé la sélection polonaise des années 1970, l'âge d'or du soccer dans ce pays.

Kazimierz Gorski avait réuni alors sous ses ailes un nombre impressionnant de vedettes, notamment le "roi des buteurs" au Mondial-74 Grzegorz Lato, le meilleur aile-gauche du championnat Robert Gadocha, le milieu de terrain Henryk Kasperczak ou l'attaquant Andrzej Szarmach.

"Que vaut un général sans son armée", n'a jamais cessé de dire cet homme très modeste, de grande sagesse et de chaleur humaine.

Conduite par lui, l'équipe polonaise a battu lors de ce Mondial-74 l'Italie de Dino Zoff, l'Argentine de Mario Kempes et le Brésil de Jairzinho et Rivelino. Elle avait seulement échoué, sur une pelouse totament détrempée, face à l'Allemagne, future championne du monde, de Franz Beckenbauer, Gerd Müller et Paul Breitner.

Kazimierz Gorski a travaillé ensuite avec des clubs grecs: Panathinaïkos Athènes Olympiakos Pirée, Kastoria et Ethikos Pirée. Avec les deux premiers, il a remporté plusieurs titres de champion de Grèce.