LONDRES (AFP) - Le presse anglaise, acquise d'avance au Brésil, était partagée lundi entre le génie du seul Ronaldo, auteur des deux buts de la victoire face à l'Allemagne, et la qualité du jeu de l'équipe tout entière pour expliquer le succès de la Seleçao en finale du Mondial-2002 de soccer.

"Un conte de fées du grand maître du beau jeu", titrait le Times, pour qui ce seul joueur était la clé de la victoire. "Cafu, le capitaine, a levé le trophée, mais la gloire et la beauté appartiennent à Ronaldo".

Ronaldo "est un joueur capable, parfois, de violer toutes les règles qu'il veut, poursuivait le quotidien. Pas les règles du jeu, mais les lois de la physique, de la biomécanique et même, parfois, de la gravité. Si vous cherchez le beau jeu, vous cherchez Ronaldo".

Sous le titre "Les peurs et l'attente de Ronaldo enfin finies", l'Independent revenait sur le thème de la revanche du joueur après son traumatisme de 1998 lorsque, malade, il avait vécu un cauchemar en finale, perdue 3-0, face à la France. Cette fois "sa vie et sa destinée ont été réunies en une seule nuit, chaude et fantastique, au Japon".

Vraiment beau

"Les buts jumeaux de l'as soignent ses blessures de 98", titrait le Sun, tandis que, pour le Daily Mirror, qui jouait avec les mots brésilien et brillant ("brazilliant !") : "Ronaldo a maintenant égalé les 12 buts en Coupe du monde de la légende Pelé".

Or, pour le Guardian, la victoire du Brésil était bien davantage que celle de Ronaldo. "Les deux buts de Ronaldo l'ont confirmé comme l'un des grands joueurs, concède le quotidien. Mais Rivaldo, Ronaldhino, Kleberson et les autres ont tout au long du mois brillé assez pour rendre cette question superflue".

"Le soccer est seulement un jeu, mais qui peut être vraiment beau, fait valoir le journal, et le Brésil est le gardien de cette flamme face au style ennuyeux du soccer produit à la chaîne en Europe". "C'est pourquoi le Brésil méritait de gagner et pourquoi tant de gens partout sont contents qu'il l'ait fait".

Ce qui n'explique qu'à moitié pourquoi la presse anglaise était gagnée à l'avance à la Seleçao. Le Daily Telegraph a fini par avouer dans un éditorial intitulé: "Nothing personal" (Rien de personnel).

"Nous voudrions que nos amis Allemands sachent que la grande majorité d'entre nous ne pensions pas à la guerre, ou à l'Union européenne ou à Rover, écrivait le quotidien. Nous voulions tout simplement que gagne l'équipe qui nous avait éliminés"...