ROME - "L'orgueil retrouvé", la "revanche" ou la "vengeance consommée", la presse italienne saluait fièrement jeudi la victoire de l'AC Milan contre Liverpool (2-1) en finale de Ligue des Champions, deux ans après la défaite cauchemardesque aux tirs au but contre les mêmes Reds.

En première page, le principal quotidien sportif de la Péninsule, La Gazzetta dello Sport, égrène sous de grands points d'exclamation les sept victoires des Rossoneri en C1 dans leur histoire.

"Dorénavant, ces joueurs +ne marcheront plus jamais seuls+", ironise l'éditorial du journal, en référence au célèbre chant des supporteurs de Liverpool, "You'll never walk alone".

Ceux "qui sortirent humiliés d'un tour de manège dément (en 2005, dans une finale identique jouée à Istanbul, les Italiens menaient 3-0 avant que Liverpool n'égalise et ne l'emporte aux tirs au but, ndr), sont sauvés, vengés, rebaptisés par les joueurs de ce Milan à Athènes".

"Et ce qui rend le tout encore plus spécial est que parmi les perdants d'alors, il y a sept vainqueurs d'aujourd'hui", note La Gazzetta, qui s'émeut aussi pour Paolo Maldini, défenseur et capitaine-vétéran de 38 ans aux cinq victoires en C1 sur huit finales disputées depuis 1989.

Principes fondamentaux

Le journal sportif reconnaît aussi que l'AC Milan revient de loin, puisque son implication dans le scandale des matches arrangés du Calcio aurait dû, dans un premier temps, l'empêcher de participer à la Ligue des Champions, avant que l'UEFA ne l'autorise in extremis et à contre-coeur à jouer le tour préliminaire de la C1.

"Milan: les sept beautés", titre pour sa part "Il Corriere della Sera", qui parle de "vengeance consommée" et fait de "Pippo" Inzaghi, bourreau à deux reprises de Liverpool, un "super-héros".

L'éditorial revient sur un match "moche et triomphal", où l'a emporté le football du technicien milanais Carlo Ancelotti, "plus simple que le jeu cérébral de Benitez mais respectueux des principes fondamentaux".

L'entraîneur espagnol des Reds "a fait de Liverpool une muraille fatiguée, ordonnée et précieuse, si préoccupée d'avoir un homme en plus pour faire circuler le ballon qu'elle en a oublié qu'au football, on ne gagne que si l'on marque un but de plus que l'adversaire", analyse "Il Corriere".

"Quelle nuit d'Athènes", s'enthousiasme aussi La Repubblica, qui souligne que "Liverpool a démarré avec du jeu" mais qu"Inzaghi est vraiment sans pitié".

Selon ce journal, l'AC Milan a livré un "match peu brillant, mais généreux et plein de sacrifices".

Tous les quotidiens font aussi la part belle au sourire du président de l'AC Milan et leader de l'opposition de droite, Silvio Berlusconi, très présent mercredi soir sur la pelouse d'Athènes pour fêter la victoire avec les siens et porter la coupe, à quatre jours d'élections municipales partielles dans la Péninsule.