« Mon équipe vient de perdre, mais regardez, je souris. Pourquoi je ne sourirais pas? Je viens de voir la jeune Gaby Carle, âgée seulement de 16 ans, donner toute une performance ce soir (vendredi)! »

L’entraîneur de l’équipe nationale féminine senior, John Herdman, a été fort impressionné par la jeune Québécoise Gabrielle Carle lors de la défaite du Canada contre le Mexique (2-1) au match pour la médaille de bronze des Jeux panaméricains.

« Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ça chez une attaquante. C’était impressionnant de la voir contrôler le jeu comme elle le faisait à l’aile. Il y a du potentiel », a ajouté l’entraîneur au sujet de l’athlète originaire de Lévis.

L’objectif du personnel de l’équipe nationale n’était pas de grimper sur le podium aux Jeux panaméricains, mais plutôt de donner de l’expérience à de jeunes joueuses prometteuses. « Le résultat n’était pas important pour moi. Ce qui était important était la performance des joueuses. La médaille était importante pour elles par contre. Elles auraient aimé voir le drapeau canadien être hissé durant la cérémonie des médailles. Je suis donc un peu déçu pour elles, c’est certain », a dit Herdman.

« Nous entrons maintenant dans une période de deux mois, durant laquelle nous allons revoir la Coupe du monde féminine et les Jeux panaméricains. Notre tournoi de qualification olympique approche. Les équipes nationales que nous avons croisées cette semaine seront là, toutes des équipes que ma formation des Jeux a su défier. Imaginez si nous ajoutons des (Christine) Sinclair, (Sophie) Schmidt et autres ! »

« Nous allons pousser certaines de ces joueuses, c’est certain, a poursuivi l’entraîneur. Nous avons encore quelques mois pour continuer à faire progresser ces jeunes recrues et possiblement en essayer avec l’équipe nationale. Qui sait… »

Gabrielle Carle, joueuse de l’Armada de Québec, ne jouait pas pour épater la galerie vendredi, elle se battait pour la médaille de bronze. « En fait, tout ce que je voulais, c’était tout donner pour vaincre le Mexique et gagner ce match! », a-t-elle dit.

« C’est sûr que perdre, c’est décevant. Nous avons eu un meilleur temps de possession qu’elles et plus d’occasions. Elles ont seulement su ne pas laisser passer leurs chances. C’est ce qui nous a manqué. Peut-être que l’expérience y était pour quelque chose. »

Carle ne peut cependant pas cacher que de s’exécuter sous les yeux de John Herdman ajoutait une certaine pression à l’équipe. « C’est sûr que durant les premiers affrontements du tournoi, j’y pensais. J’avais toujours en tête qu’il était là, mais à un moment donné, tu n’y penses plus. Tu penses seulement à ton match. »

Celle qui rêve de se joindre à l’équipe senior un jour ne pouvait demander mieux que de voir son nom prononcé sur toutes les lèvres, vendredi soir, sauf peut-être une médaille.

Marie Levasseur, de Québec, n’a pour sa part pas pu prendre part au match en raison d’une blessure. Elle a été frappée à la tête par un ballon durant le match de demi-finale du Canada contre la Colombie et présentait des signes d’une commotion cérébrale. « C’est encore plus stressant de vivre un match quand tu ne joues pas. C’est sûr que c’est décevant, mais j’ai confiance que je vais m’en remettre et revenir en force », a confié celle qui fréquentera l’Université de Memphis cet automne.

Le vent tourne du côté mexicain

Le Canada venait de passer un long moment dans la zone adverse, quand Monica Ocampo s’est échappée vers le milieu du terrain et, seule contre la gardienne, a inscrit le premier point du Mexique. Peu de temps après, à la 37e minute de jeu, les représentantes de l’unifolié ont été surprises par le tir de Stephany Mayor qui a ajouté un deuxième but à la feuille de pointage sud-américaine.

Encore une fois en deuxième demie, on ne peut pas dire que le Canada n’a pas eu ses chances. Les jeunes joueuses ont menacé maintes et maintes fois, mais rien n’y faisait, le ballon ne voulait pas visiter le fond du filet adverse. Elles ont frappé la barre horizontale, sont passées au-dessus de la cible et se sont heurtées à la femme de confiance mexicaine à plusieurs reprises, sans succès.

Finalement, à trois minutes de la fin du temps prévu, le Canada a laissé sa marque sur la feuille de match, grâce au but de Jessie Fleming sur un penalty. La foule s’est mise de la partie, acclamant la première conclusion de l’équipe locale durant cette rencontre. La formation mexicaine, sentant son avance lui glisser entre les doigts, a alors commencé à perdre du temps de jeu, au grand désarroi des partisans qui ne se sont pas gênés pour huer les actions visant à ralentir le déroulement de l’affrontement.