PARIS - La reprise vidéo a semé la confusion à la Coupe du monde de soccer féminin.

   L'assistance vidéo à l'arbitrage, appelée VAR, a été intégrée lors de la Coupe du monde de soccer masculin l'an dernier en Russie et la FIFA a choisi de l'intégrer lors du tournoi des dames cette année. Cependant, l'arrivée du VAR ne s'est pas déroulée aussi bien que pour les hommes.

   Le VAR a déjà mené à un changement de règlements en vue de la ronde éliminatoire. Certains ont laissé entendre qu'on se fiait trop à la technologie et que des plaintes ont été rapportées, selon lesquelles l'utilisation de la technologie  cause des retards et perturbe le déroulement du match.

   Les arbitres de la FIFA se sont défendus mercredi et ont affirmé que le système fonctionnait tel que prévu.

   « Le VAR ne peut pas ignorer une situation et ne pas la voir. Si vous avez un outil qui vous offre la possibilité de vérifier, vous devez vérifier », a déclaré Pierluigi Collina, président du comité d'arbitrage de la FIFA.

   En 44 matchs lors du tournoi, 441 incidents ont été vérifiés en cours de route et 29 jeux ont nécessité l'usage du VAR. En moyenne, une reprise vidéo est utilisée à tous les 1,52 match. Vingt-cinq des jeux révisés ont abouti à un renversement de décision.

   Les femmes ont battu un record en se voyant accorder 23 tirs de pénalité avant le début des quarts de finale, surpassant le nombre de penalty offerts aux joueuses lors de l'édition de 2011. Onze de ces tirs ont été décernés à la suite d'une décision prise par le VAR. Trois ont été cancellés.

   Collina soutient que le VAR aide les arbitres à s'assurer qu'ils ont rendu le bon verdict, puisque les arbitres travaillent énormément sous pression, tout en les empêchant de rendre une décision qu'ils pourraient regretter et qui pourrait avoir un impact important sur la suite du tournoi.

   Kari Seitz, responsable des arbitres de la FIFA, a insisté sur le fait que le VAR ne modifiait pas la manière dont les matchs étaient arbitrés.

   « Nous demandons aux arbitres d'arbitrer comme ils le feraient (sans VAR). L'arbitrage reste le même, mais avec le coussin de sécurité, avec la possibilité de corriger les grosses erreurs ou toutes les évidences que la vidéo nous montre », a soutenu Seitz.

   La semaine dernière, l'utilisation du VAR a entraîné une modification des règles lors d'un match de huitièmes de finale. La FIFA a reçu l'autorisation de l'organe législatif de suspendre une règle adoptée juste avant la Coupe du monde pour les penalty.

   La règle visait à donner plus de flexibilité aux gardiens de but, leur permettant de ne garder qu'un pied, et non deux, sur la ligne de but lors des penalty. L'utilisation de VAR a toutefois fait en sorte que le règlement a été strictement appliqué. La FIFA craignait que davantage de gardiens de but ne soient pénalisés et expulsés, ce qui était une préoccupation, car aucun remplaçant n'est autorisé pendant les penalty.

   L'International Football Association Board (IFAB) a cependant dispensé le règlement de façon provisoire vendredi, ce qui signifie que les gardiens de but ne peuvent se faire pénaliser que si elles dépassent la ligne lors d'un penalty en temps réglementaire.

   Le règlement pourrait être réexaminé lors des prochaines réunions de l'IFAB, qui comprend quatre délégués de la FIFA et un représentant de chacune des quatre Associations britanniques.

   La règle est devenue problématique en phase de groupes lorsque la gardienne écossaiseLee Alexander a sauvé un tir de penalty de l'Argentine Florencia Bonsegundo lors d'un arrêt de jeu. Une reprise vidéo a montré qu'Alexander s'était éloignée de quelques centimètres de sa ligne et que Bonsegundo marquait le but sur un retour, égalisant le match à 3-3 et anéantissant les espoirs de l'Écosse de passer à la phase finale.

   Lors de la Coupe du monde masculine, la FIFA a affirmé à l'issue du tounoi que 99,3% des décisions, qui peuvent changer l'issue d'un match, étaient légitimes.