PARIS (AFP) - Une Coupe du monde, un transfert au Real Madrid, une Coupe intercontinentale et maintenant le Ballon d'or France Football et la distinction de joueur de l'année décernée par la Fédération internationale (FIFA): 2002 a marqué le retour au sommet de l'attaquant brésilien Ronaldo après un long calvaire.

"Je ne vais pas vous raconter les années de souffrance que j'ai connues mais, aujourd'hui, chaque but que je marque est une victoire. Je peux dire que le cauchemar est terminé", confiait en juin le "Phénomène", après son but contre la Turquie (1-0) en demi-finale de la Coupe du monde au Japon.

Le Ballon d'or, son deuxième après celui de 1997, et le titre honorifique de joueur FIFA de l'année, son troisième après 1996 et 1997, qui plus est sous trois maillots différents (Barcelone, Inter Milan, Real Madrid), saluent d'ailleurs l'excellent Mondial de Ronaldo, meilleur buteur du tournoi avec huit buts, dont deux en finale contre l'Allemagne (2-0).

En quittant l'Inter pour le Real l'été dernier à l'issue d'un transfert mouvementé, Ronaldo Luiz Nazario de Lima espérait avoir définitivement tourné la page la plus noire de sa carrière.

Ascension "météorique"

Ses trois premiers mois au Real ont toutefois été à l'image de celle-ci, avec un début météorique (deux buts pour son premier match en Liga contre Alavès le 6 octobre), puis une petite période de doute, avant un retour au bon moment, sous la forme d'un but en finale de la Coupe intercontinentale contre le club paraguayen d'Olimpia Asuncion (2-0).

"Il Fenomeno" doit en grande partie son surnom à une ascension "météorique". En 1994, à 18 ans à peine, il explose au PSV Eindhoven (1re div. néerlandaise). En 1996-97 au FC Barcelone, Ronaldo confirme: 34 buts marqués, alors qu'il n'a pas disputé l'intégralité des matches de la Liga (le Championnat d'Espagne, ndlr), et une Coupe des coupes.

Ces succès lui valent, fin 1997, son premier Ballon d'or France Football quelques mois après avoir rejoint l'Italie et l'Inter Milan. Au terme de la saison 1997-98, il ajoute la Coupe de l'UEFA à son palmarès. Son règne semble parti pour durer.

Mais les ennuis commencent le 12 juillet 1998 au Stade de France, le jour de la finale de la Coupe du monde France-Brésil (3-0). Avant le match, Ronaldo subit un malaise qui reste aujourd'hui encore inexpliqué. Pendant 90 minutes, il est transparent et ne peut empêcher la déroute de la Seleçao.

La saison suivante, il ne dispute que 19 matches de Championnat d'Italie. Mais le pire est à venir: le 21 novembre 1999, il est victime d'une rupture partielle du tendon rotulien du genou droit.

"Incroyable!"

Après une première opération par le professeur français Gérard Saillant à Paris, il revient sur les terrains le 12 avril 2000 pour la finale aller de la Coupe d'Italie contre la Lazio Rome. Entré en jeu depuis six minutes, l'attaquant brésilien part en dribble, mais s'écroule soudainement en se tenant le genou droit: nouvelle déchirure du tendon, nouvelle opération et nouvelle indisponibilité, pour dix-sept mois.

Ronaldo revient à l'automne 2001. Il fait quelques apparitions en Serie A (la 1re div. italienne) et en Coupe de l'UEFA, marque quelques buts, mais les pépins musculaires s'accumulent.

Au début du Mondial-2002, il ne compte ainsi qu'une vingtaine de matches dans les jambes en deux ans. Et les premières rencontres ne lèvent pas totalement l'incertitude: certes Ronaldo marque, mais il semble avoir perdu son pouvoir d'accélération.

Une inspiration magique contre la Turquie et un doublé face à l'Allemagne prouveront le contraire.

"On peut dire que j'ai vécu une année incroyable! On pourrait en faire des films pour Hollywood", savoure le Brésilien dans un entretien publié mardi par France Football.