La Russie surprend les Pays-Bas
Soccer samedi, 21 juin 2008. 17:14 jeudi, 12 déc. 2024. 07:54
BÂLE - La Russie a créé une énorme surprise en se qualifiant pour les demi-finales de l'Euro-2008 à l'issue d'une victoire sans appel (3-1 a.p.) face aux Pays-Bas, pourtant impressionnants lors du premier tour mais incapables de faire face à la mainmise collective des troupes de Guus Hiddink, samedi à Bâle.
Le suspense a été total au cours d'une rencontre qui a hésité avant de choisir son camp, Van Nistelrooy parvenant in extremis à égaliser (86e) après l'ouverture du score de Pavlyuchenko (56e). Mais Torbinski (112e) puis Arshavin (116e) ont offert à la Russie une douce revanche sur la finale perdue de l'Euro-88, hissant leur pays dans le dernier carré d'une grande compétition internationale pour la première fois depuis la chute de l'URSS.
Un stade Saint-Jacques envahi de supporteurs néerlandais et transformé en annexe de l'ArenA d'Amesterdam, un adversaire qui avait fait sensation au premier tour en humiliant les champions du monde italiens (3-0) et leurs finalistes français (4-1): la tâche de la Russie était pourtant à priori impossible mais Hiddink et ses hommes ont réussi là où la Squadra Azzurra et les Bleus avaient échoué dans les grandes largeurs.
Comme souvent lors des dernières phases finales, après une entame de tournoi brillante, les Oranje se sont liquéfiés, victimes de ce mal typiquement néerlandais: la suffisance.
Les Pays-Bas n'ont pas réalisé qu'ils avaient en face d'eux de véritables clones, façonnés de main de maître par le "Professeur Hiddink", qui avait déjà surpris la planète football en hissant la Corée du Sud en demi-finales du Mondial-2002.
Nouvel épouvantail
Cette fois, il ne s'est pas gêné pour administrer une leçon à ses compatriotes et faire de la Russie le nouvel épouvantail de l'Euro. Ses prochains adversaires dans le dernier carré, l'Italie ou l'Espagne, opposés dimanche à Vienne, sont prévenus.
Marco Van Basten n'a, lui, rien vu venir et quitte la tête de la sélection néerlandaise sur un bilan mitigé (8e de finale du Mondial-2006, quart de finale à l'Euro-2008) avant de voguer vers une nouveau défi à l'Ajax Amsterdam.
Dès le début de match, la domination des Russes était manifeste grâce à la supériorité de leur milieu de terrain et la technique brillante d'Arshavin, le meneur de jeu-attaquant. Et il a fallu un grand Van der Sar, le seul joueur néerlandais à jouer à son vrai niveau avec le milieu de terrain De Jong, pour repousser les assauts russes (Zhirkov, 6e, Arshavin, 31e, Kolodin, 32e) et retarder l'inéluctable.
Le gardien des Oranje, qui a égalé le record du nombre de matches disputés dans un Championnat d'Europe par Lilian Thuram (16), a longtemps joué les héros avant de céder sur une reprise de Pavlyuchenko (56e), à la conclusion d'un centre parfait de Semak, perdu de vue au Paris SG mais totalement retrouvé depuis son départ de la capitale française dans un rôle de N.6.
Ce but a réussi à faire taire les 30.000 supporteurs néerlandais, qui, là aussi, ont perdu leur match face aux maigres 5.000 Russes massés dans les travées du stade de Bâle. Van Nistelrooy a bien relancé les siens (86e) mais les buts de Torbinski (112e) puis d'Arshavin (116e) en prolongation n'ont fait qu'entériner une qualification russe logique.
L'étonnant succès du Zenit Saint-Pétersbourg en Coupe de l'UEFA, au nez et à la barbe du Bayern Munich, de Marseille, des Glasgow Rangers et de Villarreal, avait déjà replacé la Russie dans le concert des nations européennes. Cette qualification pour les demi-finales de l'Euro ne fait que consacrer un peu plus le réveil d'un empire longtemps endormi.
Les déclarations du match
Andrei Arshavin (attaquant de l'équipe de Russie): "Je suis tout simplement très heureux. Je ne sais pas quoi dire, les mots me manquent. Nous avons tout donné. Notre entraîneur, Guus Hiddink, nous avait indiqué que les Néerlandais seraient agressifs dès le début du match, mais c'est nous qui l'avons été. Celui qui a gagné, c'est le meilleur des Néerlandais (ndlr: Guus Hiddink, sélectionneur de l'équipe de Russie, est d'origine néerlandaise)."
Rafael van der Vaart (milieu de terrain offensif de l'équipe des Pays-Bas): "Visiblement, l'équipe de Russie était très bien préparée et nous, nous avons mal joué. Nous sommes éliminés à juste titre. Nous avons mal commencé le match et n'avons jamais retrouvé notre remarquable jeu du premier tour."
Guus Hiddink (sélectionneur néerlandais de l'équipe de Russie): "Je m'attendais à un match plus difficile. Nous avons eu une poule très dur, notamment avec l'Espagne. Et, aujourd'hui, les Néerlandais, qui jouent dans les grands championnats européens, alors qu'un seul Russe joue à l'étranger, en Bundesliga (ndlr: Ivan Saenko, au FC Nuremberg). Je ne mesure pas le chemin que nous avons parcouru depuis notre préparation pour le premier match (défaite 4-1 contre l'Espagne, ndlr). Généralement, les Pays-Bas ont une équipe impossible à dominer tactiquement, techniquement et physiquement mais nous avons réussi à le faire dans ces trois domaines. Bien sûr, nous savions que nous ne devions pas leur concéder trop de coups francs mais quand la fatigue se fait sentir, on commet plus de fautes. Cependant, mes joueurs ont su répondre présent et, au lieu de jouer en contre-attaque, ils ont continué à pousser pour inscrire le but de la victoire. C'est d'autant plus remarquable que cette jeune équipe ne joue ensemble que depuis quelques semaines".
Edwin van der Sar (gardien et capitaine de l'équipe des Pays-Bas): "Nous n'avons pas été assez bons pour battre cette Russie-là. Il faut le reconnaître, ils ont joué de manière fantastique. C'est vraiment dommage de quitter le tournoi de cette façon après l'avoir entamé magistralement. Maintenant, il faut regarder l'avenir. Mais ce sera sans moi. Ce soir (samedi), on ne doit en vouloir à personne."
Denis Kolodin (défenseur de l'équipe de Russie): "Nous avons défendu en zone. J'ai donc parfaitement pu m'adapter aux décrochages de Van Nistelrooy. Il a fait très chaud ce (samedi) soir. Je n'en pouvais plus. Dans les dernières minutes, je voulais demander à être remplacé. Ce n'était pas le meilleur match de la Russie ce soir. Car cela sera encore meilleur en demi-finales, puis en finale."
Marco van Basten (sélectionneur de l'équipe des Pays-Bas): "C'est dommage que nous ayons eu quelques problèmes dans le domaine physique. Les Russes ont vraiment mieux joué que nous et ont mérité leur victoire. Je peux continuer à vivre avec ce fait indiscutable qu'ils ont été meilleurs que nous. Nous avons livré des matches remarquables au 1er tour, mais, aujourd'hui, nous n'avons pas pu rééditer cette performance".
Le suspense a été total au cours d'une rencontre qui a hésité avant de choisir son camp, Van Nistelrooy parvenant in extremis à égaliser (86e) après l'ouverture du score de Pavlyuchenko (56e). Mais Torbinski (112e) puis Arshavin (116e) ont offert à la Russie une douce revanche sur la finale perdue de l'Euro-88, hissant leur pays dans le dernier carré d'une grande compétition internationale pour la première fois depuis la chute de l'URSS.
Un stade Saint-Jacques envahi de supporteurs néerlandais et transformé en annexe de l'ArenA d'Amesterdam, un adversaire qui avait fait sensation au premier tour en humiliant les champions du monde italiens (3-0) et leurs finalistes français (4-1): la tâche de la Russie était pourtant à priori impossible mais Hiddink et ses hommes ont réussi là où la Squadra Azzurra et les Bleus avaient échoué dans les grandes largeurs.
Comme souvent lors des dernières phases finales, après une entame de tournoi brillante, les Oranje se sont liquéfiés, victimes de ce mal typiquement néerlandais: la suffisance.
Les Pays-Bas n'ont pas réalisé qu'ils avaient en face d'eux de véritables clones, façonnés de main de maître par le "Professeur Hiddink", qui avait déjà surpris la planète football en hissant la Corée du Sud en demi-finales du Mondial-2002.
Nouvel épouvantail
Cette fois, il ne s'est pas gêné pour administrer une leçon à ses compatriotes et faire de la Russie le nouvel épouvantail de l'Euro. Ses prochains adversaires dans le dernier carré, l'Italie ou l'Espagne, opposés dimanche à Vienne, sont prévenus.
Marco Van Basten n'a, lui, rien vu venir et quitte la tête de la sélection néerlandaise sur un bilan mitigé (8e de finale du Mondial-2006, quart de finale à l'Euro-2008) avant de voguer vers une nouveau défi à l'Ajax Amsterdam.
Dès le début de match, la domination des Russes était manifeste grâce à la supériorité de leur milieu de terrain et la technique brillante d'Arshavin, le meneur de jeu-attaquant. Et il a fallu un grand Van der Sar, le seul joueur néerlandais à jouer à son vrai niveau avec le milieu de terrain De Jong, pour repousser les assauts russes (Zhirkov, 6e, Arshavin, 31e, Kolodin, 32e) et retarder l'inéluctable.
Le gardien des Oranje, qui a égalé le record du nombre de matches disputés dans un Championnat d'Europe par Lilian Thuram (16), a longtemps joué les héros avant de céder sur une reprise de Pavlyuchenko (56e), à la conclusion d'un centre parfait de Semak, perdu de vue au Paris SG mais totalement retrouvé depuis son départ de la capitale française dans un rôle de N.6.
Ce but a réussi à faire taire les 30.000 supporteurs néerlandais, qui, là aussi, ont perdu leur match face aux maigres 5.000 Russes massés dans les travées du stade de Bâle. Van Nistelrooy a bien relancé les siens (86e) mais les buts de Torbinski (112e) puis d'Arshavin (116e) en prolongation n'ont fait qu'entériner une qualification russe logique.
L'étonnant succès du Zenit Saint-Pétersbourg en Coupe de l'UEFA, au nez et à la barbe du Bayern Munich, de Marseille, des Glasgow Rangers et de Villarreal, avait déjà replacé la Russie dans le concert des nations européennes. Cette qualification pour les demi-finales de l'Euro ne fait que consacrer un peu plus le réveil d'un empire longtemps endormi.
Les déclarations du match
Andrei Arshavin (attaquant de l'équipe de Russie): "Je suis tout simplement très heureux. Je ne sais pas quoi dire, les mots me manquent. Nous avons tout donné. Notre entraîneur, Guus Hiddink, nous avait indiqué que les Néerlandais seraient agressifs dès le début du match, mais c'est nous qui l'avons été. Celui qui a gagné, c'est le meilleur des Néerlandais (ndlr: Guus Hiddink, sélectionneur de l'équipe de Russie, est d'origine néerlandaise)."
Rafael van der Vaart (milieu de terrain offensif de l'équipe des Pays-Bas): "Visiblement, l'équipe de Russie était très bien préparée et nous, nous avons mal joué. Nous sommes éliminés à juste titre. Nous avons mal commencé le match et n'avons jamais retrouvé notre remarquable jeu du premier tour."
Guus Hiddink (sélectionneur néerlandais de l'équipe de Russie): "Je m'attendais à un match plus difficile. Nous avons eu une poule très dur, notamment avec l'Espagne. Et, aujourd'hui, les Néerlandais, qui jouent dans les grands championnats européens, alors qu'un seul Russe joue à l'étranger, en Bundesliga (ndlr: Ivan Saenko, au FC Nuremberg). Je ne mesure pas le chemin que nous avons parcouru depuis notre préparation pour le premier match (défaite 4-1 contre l'Espagne, ndlr). Généralement, les Pays-Bas ont une équipe impossible à dominer tactiquement, techniquement et physiquement mais nous avons réussi à le faire dans ces trois domaines. Bien sûr, nous savions que nous ne devions pas leur concéder trop de coups francs mais quand la fatigue se fait sentir, on commet plus de fautes. Cependant, mes joueurs ont su répondre présent et, au lieu de jouer en contre-attaque, ils ont continué à pousser pour inscrire le but de la victoire. C'est d'autant plus remarquable que cette jeune équipe ne joue ensemble que depuis quelques semaines".
Edwin van der Sar (gardien et capitaine de l'équipe des Pays-Bas): "Nous n'avons pas été assez bons pour battre cette Russie-là. Il faut le reconnaître, ils ont joué de manière fantastique. C'est vraiment dommage de quitter le tournoi de cette façon après l'avoir entamé magistralement. Maintenant, il faut regarder l'avenir. Mais ce sera sans moi. Ce soir (samedi), on ne doit en vouloir à personne."
Denis Kolodin (défenseur de l'équipe de Russie): "Nous avons défendu en zone. J'ai donc parfaitement pu m'adapter aux décrochages de Van Nistelrooy. Il a fait très chaud ce (samedi) soir. Je n'en pouvais plus. Dans les dernières minutes, je voulais demander à être remplacé. Ce n'était pas le meilleur match de la Russie ce soir. Car cela sera encore meilleur en demi-finales, puis en finale."
Marco van Basten (sélectionneur de l'équipe des Pays-Bas): "C'est dommage que nous ayons eu quelques problèmes dans le domaine physique. Les Russes ont vraiment mieux joué que nous et ont mérité leur victoire. Je peux continuer à vivre avec ce fait indiscutable qu'ils ont été meilleurs que nous. Nous avons livré des matches remarquables au 1er tour, mais, aujourd'hui, nous n'avons pas pu rééditer cette performance".