PARIS - La confrontation AC Milan-Bayern Munich, dix fois vainqueurs du trophée à eux deux, éclipse les autres quarts de finale de la Ligue des champions dont le tirage au sort a eu lieu vendredi à Athènes, où se tiendra la finale le 23 mai.

Les six victoires du club lombard (1963, 1969, 1989, 1990, 1994, 2003) et les quatre "coupes aux grandes oreilles" (1974, 1975, 1976, 2001) ornant la vitrine du club bavarois promettent une terrible empoignade. En outre, les deux monstres européens, distancés dans leur championnat, n'ont plus que la Ligue des champions pour gagner quelque chose cette saison.

L'AC Milan peut s'appuyer sur une statistique réjouissante: il est sorti vainqueur de leurs quatre précédentes confrontations, notamment l'an dernier en 8e de finale (1-1/4-1). Côté allemand, l'entraîneur Ottmar Hitzfeld se prépare à affronter "un adversaire de grande classe et un grand défi".

Les autres quarts de finale tirés au sort par Theodoros Zagorakis, capitaine de la Grèce championne d'Europe en 2004, proposent tous un favori, au moins léger.

Les artistes de la Roma

Manchester United, à nouveau dominateur en Angleterre cette saison (en tête avec 9 points d'avance sur Chelsea, qui compte un match en retard), a les faveurs du pronostic contre l'AS Rome. Gare toutefois à la Roma et à ses artistes, Totti en tête, qui ont donné la leçon à Lyon en 8e de finale (0-0/2-0).

"Nous n'avons jamais joué la Roma auparavant, a rappelé Alex Ferguson, l'entraîneur de ManU. Nous avons du respect pour leur dernier résultat (ndlr: l'élimination de Lyon).

"Le tirage m'est égal. A ce niveau, toutes les équipes sont fortes, a estimé Luciano Spalletti, le technicien romain. Certes, Manchester, par son passé et sa permanence au plus haut niveau, peut avoir quelque chose en plus".

Les vainqueurs de ces deux premiers quarts s'affronteront en demi-finale.

La constellation de stars de Chelsea (Drogba, Lampard, Shevchenko...), qui après deux titres de champion d'Angleterre a surtout faim de Ligue des champions, part également favorite contre Valence. Mais l'expérience reste l'apanage de Valence, finaliste malheureux en 2000 et 2001 et vainqueur de la Coupe de l'UEFA en 2004 contre Marseille.

PSV pillé


Chelsea est "l'adversaire qui nous ressemble le plus", a estimé l'entraîneur valencian, Quique Sanchez Flores, mais il s'attend à un "quart de finale très difficile".

Enfin Liverpool, l'équipe du plateau qui a le plus récent souvenir du trophée, soulevé voilà moins de deux ans (victoire aux tirs au but contre l'AC Milan en 2005), semble mieux armé que le PSV Eindhoven.

Dans la balance, les Anglais placent un joueur de classe mondiale (Steven Gerrard) et la science tactique de leur manager, l'Espagnol Rafael Benitez, qui, au tour précédent, a damé le pion au Barcelone de Franck Rijkaard, le tenant du titre. En face, le PSV fait figure de miracle permanent: pillé chaque saison, le club de la firme Philips reste capable d'éliminer Arsenal pour rejoindre le dernier octogone européen.

"Il n'y aura pas de favori, a martelé Benitez. Je suis sûr que les supporteurs seront satisfaits du tirage, mais nous ne devrons pas répéter l'erreur de l'an dernier quand nous nous étions fait sortir par le Benfica" en 8e de finale.

Ronald Koeman, l'entraîneur du PSV, a lui relevé les similitudes entre les jeux des deux équipes. "Comme nous, les Anglais développent un football d'abord basé sur l'organisation défensive", a-t-il dit.

En demi-finale, le vainqueur de Chelsea-Valence recevra celui de PSV-Liverpool.