ZURICH, Suisse - L'organisation de la Coupe du monde 2014 a été confiée au Brésil, seul candidat, a annoncé mardi la Fédération internationale de football (Fifa) à l'issue d'une réunion de son comité exécutif.

Le Brésil, le "pays du football" qui n'a pas organisé de Coupe du monde depuis 1950, était l'unique candidat à l'organisation du Mondial-2014, tournoi qui était réservé à l'Amérique du sud.

Le Brésil, seul pays à s'être qualifié pour toutes les Coupes du monde (18) et seul pays à avoir emporté cinq fois le trophée, succèdera donc à l'Afrique du sud, qui doit organiser l'épreuve en 2010.

Le dossier de candidature comprend notamment la rénovation du mythique stade du Maracana, où avait eu lieu la finale officieuse du Mondial-1950 (défaite du Brésil lors du dernier match contre l'Uruguay) et la construction de stades dans le nord du pays, région moins développée que le sud.

Le président brésilien Lula, présent à Zurich pour l'occasion, et 190 millions de ses compatriotes, peuvent faire la fête. Mais il leur faudra ensuite travailler d'ici 2014 pour mettre leur pays en adéquation avec la bonne tenue d'un tel évènement.

Outre les stades - le dossier brésilien ne décide pas non plus encore entre les 18 villes candidates - d'autres points devront être éclaircis. Les recettes de billetterie ont été budgétées à 390 millions de dollars pour 3 millions de billets.

"Héritage permanent"

Mais il faudra certainement une billetterie à deux vitesses pour les étrangers et les Brésiliens. Car la grande majorité des Brésiliens - 150 sur 190 millions - vivent dans la pauvreté alors qu'ils sont le principal moteur de la passion du football qui anime le pays.

Le Brésil devra aussi faire des efforts en matière d'hébergement. La Fifa prévoit un minimum de 55 000 chambres pour 1,5 million de nuitées mais souligne, via un rapport après tournée d'inspection, que si le pays dispose "d'une incroyable capacité en matière d'infrastructures hôtelières (...) au moins quatre villes rencontreront de grandes difficultés dans l'organisation."

Autre sujet sensible qui inquiète certains observateurs : la sécurité dans un pays à la forte criminalité. Mais, selon le groupe d'inspection, "la réalité n'est pas aussi terrible que l'opinion publique veut bien le croire."

Le rapport de l'inspection met d'ailleurs en avant les promesses du gouvernement brésilien qui va investir 3,3 milliards de dollars dans une campagne de sécurité d'ici à 2012 et "la grande expérience (du Brésil pour) l'organisation de grands événements".

Le président de la Confédération brésilienne Ricardo Teixeira a indiqué, lors de la présentation du dossier mardi, qu'il s'agissait d'une "grande joie et une conquête historique pour le pays et le peuple brésilien."

M. Teixeira a aussi insisté sur "l'impact tant au niveau social qu'économique", puisque "la Coupe du monde laissera un héritage permanent", notamment avec des améliorations annoncées dans le domaine du transport, de la santé, des égouts et de l'épuration des eaux, ainsi que dans la sécurité.