ASUNCION (AFP) - Le Brésil, choisi mardi par ses pairs de la Confédération sud-américaine de soccer pour organiser la 20e édition de la Coupe du monde, en 2014, a onze ans pour se préparer afin d'effacer l'affront de 1950, quand il avait été battu à domicile en finale par l'Uruguay (2-1).

Détenteur du record des victoires en Coupe du monde (5), tenant du titre, seule formation à avoir participé à toutes les éditions et a s'être imposée sur des continents différents du sien (Europe et Asie), le Brésil a été désigné par applaudissements, mardi, par le comité exécutif de la Conmebol, réuni à son siège d'Asuncion.

Place forte du soccer mondial avec neuf victoires en Coupe du monde (Brésil 5, Argentine et Uruguay 2), la Conmebol n'avait plus organisé de Mondial depuis la polémique victoire de l'Argentine à domicile, en 1978, en pleine dictature militaire.

"C'est une prime à la qualité et non pas à la quantité", a souligné le premier vice-président argentin de la Fédération internationale (FIFA), Julio Grondona, en mettant implicitement l'accent sur le fait que la Conmebol ne compte que dix pays affiliés.

Le 7 mars dernier, le comité exécutif de la FIFA avait attribué le Mondial-2014 à l'Amérique du Sud, dans le cadre de la nouvelle politique de rotation de cette compétition entamée en 2002 en Asie (Corée du sud et Japon), qui va se poursuivre en 2006 en Europe (Allemagne), avant de faire étape pour la première fois en Afrique, dans un pays encore à désigner, en 2010.

Vaisseau fantôme

Julio Grondona, également président de la Fédération argentine, a rapidement désamorcé à Asuncion deux timides tentatives de candidature de la part du Chili, conjointement avec l'Argentine, et à un éventuel "Mondial andin" organisé par l'Equateur, le Pérou et la Colombie. "Le Brésil a eu le mérite de remporter le Mondial à cinq reprises. Cela mérite le respect", a tranché M. Grondona.

Le Paraguayen Nicolas Leoz, président de la Conmebol, a appuyé cette candidature en soulignant que "le Brésil est le pays possédant les meilleures infrastructures". Ricardo Teixeira, président de la Fédération brésilienne, tout en reconnaissant être "un privilégié" pour disposer d'un tel délai de préparation, a promis "un mondial parfait" devant se dérouler "dans douze villes" même si le Brésil possède "27 stades disponibles".

Cela sera la cinquième fois que l'Amérique du Sud organisera la Coupe du monde, dont la première édition a eu lieu en 1930 en Uruguay.

Ce large délai permettra peut-être aux organisateurs brésiliens de restaurer le monumental stade du Maracana. La plus grande enceinte sportive du monde détient toujours le record des spectateurs (195.513 personnes) lors du match Brésil-Paraguay du 21 mars 1954 mais elle est devenue aujourd'hui un vaste vaisseau fantôme mangé par la rouille. Pour l'ancien président de la FIFA, Joao Havelange, il n'y a qu'une solution: "le dynamitage et la reconstruction".

Et puis, c'est dans ce stade que le 16 juillet 1950, l'Uruguay Gigghia, d'une pichenette désinvolte, a marqué le deuxième but de la Celeste pour infliger le camouflet le plus cinglant de son histoire au Brésil. Ce soir-là, plusieurs spectateurs s'étaient jetés dans le vide des tribunes du Maracana. Une page que le Brésil voudra définitivement tourner, 64 ans après.