HAMELIN (AP) - Le sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech, a évoqué une "montagne" à gravir. C'est effectivement l'Everest que les Bleus s'apprêtent à affronter en quart de finale du Mondial 2006 samedi à Francfort: le Brésil, qui reste mythique sur la planète soccer.

Il y a eu Pelé, meilleur joueur de tous les temps, il y a aujourd'hui Ronaldo, meilleur réalisateur de toute l'histoire de la coupe du Monde avec 15 buts inscrits en trois éditions. Il y a surtout une perpétuelle filiation entre tous les autres magiciens de la "Seleçao" qui au fil du temps lui ont permis de remporter cinq titres, un record en coupe du Monde.

"La définition du soccer, c'est le Brésil", résume sobrement Lilian Thuram.

Le Brésil est la seule nation à n'avoir jamais manqué une phase finale de Coupe du monde en 18 éditions. Sacré en 2002 au Japon, il est devenu le premier tenant du titre à devoir passer par des éliminatoires pour jouer en Allemagne, le vainqueur n'étant désormais plus protégé. Sans trembler, il a devancé l'Argentine dans son groupe qualificatif.

Constellation de vedettes, le Brésil a toujours fait peur.
En Allemagne, il est peut être plus fort que jamais.
Avec Ronaldo et Ronaldinho, le "petit Ronaldo", il possède deux Ballons d'Or dans ses rangs, alors que son latéral droit Cafu pourrait devenir le seul joueur à disputer une quatrième finale de coupe du Monde, ce qui témoigne de la permanence au plus haut-niveau des "Auriverde".

Adriano, l'attaquant de l'Inter Milan, possède une frappe qui avoisine les 130 km/h et sa détente verticale a de quoi impressionner volleyeurs et basketteurs.

"Quand on voit ce que fait Juninho avec l'Olympique Lyonnais et qu'il n'est pas titulaire avec le Brésil, on comprend", remarque Thierry Henry, impressionné.

Derrière Pelé, auteur de 95 buts en 114 sélections, Ronaldo a prouvé avec ses 15 buts en 18 matches de coupe du Monde qu'il est un joueur hors du commun.

"Son ratio est extraordinaire", s'extasie Lilian Thuram.
"La force du Brésil, c'est qu'il n'hésite pas à aligner ensemble Ronaldo, Robinho, Ronaldinho, Adriano", a souligné David Trezeguet, rêvant d'une équipe de France à plus d'une seule pointe comme c'est souvent le cas.

C'est ainsi, avec Thierry Henry isolé devant, qu'elle a éliminé 3-1 l'Espagne en huitième de finale. Le Brésil, qui n'a encaissé qu'un but en quatre rencontres de ce Mondial 2006, a sorti le Ghana 3-0 en huitième. Jouaient ensemble devant Ronaldinho, Adriano, Kaka et Ronaldo, qui a inscrit à la 5e minute le 15e but qui lui permet de devancer désormais l'Allemand Gerd Mueller au palmarès des buteurs.

"Individuellement, le Brésil est très fort avec ses deux Ballons d'Or, Kaka, Adriano, Cafu, un très grand gardien (Dida). C'est un bon équilibre", reconnaît Thuram, qui pense cependant que le bloc-équipe français a sa chance. "Leur 11 de départ est extraordinaire, mais ce qui est beau dans le soccer, c'est que le favori ne gagne pas toujours. C'est la force mentale d'une des deux équipes qui fera la différence.".

Battu 3-0 par la France en finale 1998, la plus grande humiliation de son histoire en coupe du Monde, le Brésil n'entend pas revivre pareil cauchemar. Ronaldo, auteur du doublé lors de la finale 2002 gagnée face à l'Allemagne, veut aussi extirper de sa mémoire le souvenir du malaise qui l'avait pris avant le choc du 12 juillet 1998. Ce sera difficile, puisqu'il fera face samedi à Zinédine Zidane, auteur d'un doublé lui aussi lors de la finale 98. A l'évidence, les vedettes ne sont pas toutes brésiliennes.
[[PUBPC]]