BERNE - Gagner son premier match pour ne pas être d'ores et déjà au pied du mur, c'est évidemment l'ambition de toutes les équipes à l'Euro-2008, mais c'est un peu plus vrai encore pour les Pays-Bas et l'Italie, qui s'offrent le premier choc du "groupe de la mort" (Gr.C), lundi à Berne.

Dans une compétition aussi relevée que l'Euro, où la cadence des rencontres - une tous les quatre jours - n'autorise pas de répit, il est vivement recommandé de ne pas s'incliner d'entrée. Et c'est particulièrement vrai lorsqu'une poule rassemble le champion du monde (Italie), le vice-champion du monde (France), un géant européen (Pays-Bas) et un outsider ambitieux (Roumanie).

Lundi, peu après que la France et la Roumanie se seront expliquées à Zurich, Azzurri et Oranje se retrouvent à 18H45 GMT dans la capitale helvète. Avant d'en découdre, ceux-ci partagent une interrogation commune: comment vont-ils se comporter en l'absence de joueurs clés?

Côté néerlandais, Marco van Basten doit en effet faire sans Robben, touché aux adducteurs, tandis que Van Persie est en manque de rythme. Et dans un schéma où les deux ailiers, deux concentrés d'explosivité, doivent servir l'unique attaquant de pointe, Ruud van Nistelrooy, ces absences "sont un énorme coup dur", selon le sélectionneur.

Côté italien, l'absence de Cannavaro - qui est lui forfait pour l'ensemble de l'épreuve - est du même acabit. Privée de son capitaine et Ballon d'or 2006, la défense italienne est orpheline.

Face aux Pays-Bas, l'axe Barzagli-Materazzi probablement aligné sera ainsi très observé. S'il n'a jamais déçu dans les matches qui comptent, le premier a cependant toujours été "chaperonné" par Cannavaro, tandis que l'état de forme du second laisse dubitatif après une saison très moyenne.

Van Nistelrooy devrait en tout cas mettre rapidement les deux hommes à l'ouvrage. Mais cela n'empêche pas le buteur du Real Madrid de redouter un scénario cauchemar: "Nous consacrons toute notre énergie à l'attaque, ils défendent le 0-0. Puis ils marquent à la 80e minute et disent +arrivederci+ (au revoir)".

"Nous ne sommes pas une équipe de contres. Mais face à l'Italie, il faudra pourtant songer à défendre", avertit quant à lui Sneijder, qui redoute sûrement la ligne d'attaque italienne, composée de Toni, le meilleur buteur de Bundesliga (24 buts cette saison), et de deux ailiers très vifs, Camoranesi et Di Natale.

Les Italiens partent de surcroît avec un ascendant psychologique: cela fait 30 ans qu'ils sont devenus les bêtes noires des Bataves (6 victoires et 2 nuls depuis 1978).

Aux Pays-Bas, le souvenir du dernier match entre les deux nations à l'Euro demeure très vivace: le 29 juin 2000 à Amsterdam, les Italiens s'étaient qualifiés pour la finale aux tirs au but (0-0, 3 t.a.b. à 1), au terme d'un match "fou" pendant lequel les Néerlandais avaient raté deux penaltys et tiré sur la barre contre un adversaire qui avait pourtant été vite réduit à dix.