LONDRES (AFP) - Le club de soccerde Leeds United (1re div. anglaise), en proie à d'importantes dettes, a été repris vendredi par un consortium local après que sa maison-mère, Leeds United PLC, eut été placée sous administration judiciaire.

Dans un communiqué à la Bourse de Londres, le club a précisé que le repreneur était Adultan Force Limited, mené par l'homme d'affaires Gerald Krasner.

Leeds United, dont la dette se monte à 82 millions de livres (environ 120 millions d'euros), tentait depuis plusieurs semaines de mettre en place un plan de sauvetage.

Cette reprise permet au club, qui occupe la dernière place du Championnat d'Angleterre, d'éviter un dépôt de bilan qui aurait été le premier dans l'histoire de la très riche "Premier League".

En revanche, sa maison-mère, Leeds United PLC, a été placée sous administration judiciaire, dernière étape avant le dépôt de bilan.

Le repreneur Adultan Force Limited est un consortium local mené par l'homme d'affaires Gerald Krasner, spécialiste de la reprise d'entreprises en difficulté.

Le consortium d'entreprises du Yorshire a versé une somme non communiquée pour la reprise du club, du stade Elland Road et du centre d'entraînement de Thorp Arch.

"Leeds est sauvé pour ses supporteurs, le consortium a fait son travail", a indiqué M. Krasner, sur la chaîne anglaise Sky Sports.

L'ancienne vedette locale des années 70, Peter Lorimer, a été nommé directeur du club tandis que M. Krasner en assurera la présidence.

Ancien demi-finaliste de la C1

Depuis décembre, Leeds United obtenait, de semaine en semaine, des sursis auprès de ses créanciers, invoquant des négociations avec des repreneurs pour assurer sa survie.

Pour venir au secours du club comptant à son palmarès trois titres de champion d'Angleterre, une Coupe d'Angleterre et deux titres européens, avaient tout à tour été évoqués le cheikh Abdel Rahman ben Moubarak Al-Khalifa, un membre de la famille royale de Bahreïn, ainsi qu'un mystérieux homme d'affaires ougandais Michael Ezra.

Des pistes abandonnées par la direction de Leeds United en raison des doutes sur les garanties financières de ces repreneurs potentiels.

Lanterne rouge du Championnat d'Angleterre, Leeds paye le prix des ambitions démesurées du tandem Ridsdale-O'Leary à la fin des années 1990.

Sous la houlette du président Peter Ridsadle et de l'entraîneur David O'Leary, le club s'était lancé dans une frénésie d'achats, attirant l'international anglais Rio Ferdinand, le Français Olivier Dacourt ou l'Australien Mark Viduka, mais aussi des "seconds couteaux", aux salaires mirobolants.

Les résultats sur le terrain ont suivi: entre 1997 et 2002, Leeds a toujours fini dans les cinq premiers du Championnat d'Angleterre.

Mais une demi-finale perdue de Ligue des Champions en 2000/2001 marque le début de la fin: sur fond de baisse des droits de retransmission télé et de non-qualification pour la lucrative Ligue des Champions, Leeds n'a plus les moyens de ses ambitions.

Malgré la suppression d'une dizaine d'emplois au siège du club, la vente d'une flotte de 70 voitures, la fin de la location à l'année d'un jet et la disparition d'un coûteux aquarium de poissons exotiques, Leeds a enregistré en 2002/2003 les plus fortes pertes du football anglais avec 49,5 millions de livres sterling (environ 71 millions d'euros).